Ça plane pour eux !...
On a beau se dire que le système économique libéral est le meilleur au monde, cela ne l’empêchera pas de tomber dans l’ornière entraînant tout le monde dans sa chute, pénalisé par son propre dynamisme et sa logique du résultat.
Les chiffres sont hallucinants.
Question productivité, la planète produit aujourd’hui en moins de deux semaines l’équivalent de la production de toute l’année 1900.
Dans dix ans, la biosphère sera à la limite du supportable.
Le progrès aura réussi à tout détruire. Certes on en aura encore pour un certain temps. Quand on sera de l’autre côté du pic de croissance, on ne pourra que descendre l’autre versant. La nature reprendra ses droits et nous le fera savoir par ses sautes d’humeur, ses typhons et ses orages…
Nous voilà prévenus de l’imminence de la chose.
On entendait bien des propos alarmistes ; ils étaient tempérés par des paroles d’espoir.
Et quand bien même les bonnes résolutions, il n’y a pas une loi internationale capable d’être suivie par toutes les Nations.
70 % de la population de la planète vit dans des zones où se posent des problèmes en eau douce. Les premiers conflits pour le précieux liquide pourraient avoir lieu en Afrique, en Asie et au Moyen-Oroent, avec toutes les conséquences pour l’économie et la stabilité politique du monde.
Nul ne pourra échapper aux conséquences de la dégradation de l’environnement.
Les multinationales en première ligne des dégâts, pourraient s’arranger pour stopper le désastre : les pêches qui vident les mers des poissons, les déforestations redoutables pour l’érosion des sols, l’appauvrissement des autochtones qui se retrouvent dans un désert après le passage des bûcherons. Eh bien non ! ils ne le peuvent pas, à cause des resquilleurs.
Exemple : si une pêcherie cessait de racler les fonds marins au chalut espérant un repeuplement, le petit pêcheur de Concarneau ou de Southampton serait moins scrupuleux. Et pas que le petit pêcheur, le grand rival aussi se ruerait sur l’occasion pour pêcher ce qui reste !
Les japonais qui y vont tant et plus à la pêche à la baleine, a-t-on vu autre chose qu’un haussement d’épaule à leurs fausses raisons ?
Il s’agit ici d’une notion du capitalisme que l’on apprend dans les écoles : l’opportunité des intérêts à court terme.
Personne ne veut précipiter son entreprise à l’avant-plan de l’écologie et il y aura une bataille à qui restera le dernier, c’est-à-dire à qui empochera la mise. Celles qui se vantent d’y réfléchir et abandonnent des fonds pour la recherche, ne le font que par intérêt publicitaire, vu la sensibilité d’une certaine clientèle !
Voilà pourquoi qu’il s’agisse de la mer, de l’air ou des ressources du sol, nul ne donne l’exemple, si bien que la destruction continuera jusqu’au bout.
La croissance est le moteur de l’économie, en même temps elle est l’arrêt de mort de ladite.
L’absence de croissance, quand la Chine est à une croissance à deux chiffres, signifie la stagnation, suivie du déclin, pour tous les autres..
Les promoteurs des grands marchés en sont réduits au coûte que coûte jusqu’à la fin.
On pourrait chipoter sur la croissance utile et la croissance inutile. Exemple : le coût que représente pour l’assureur et l’usager les vols de voiture est nettement inférieur aux alarmes et protections qui sont vendues sur le marché pour s’en prémunir.
Ce qui revient à dire que nous comptons aussi l’inutile dans la croissance.
Longtemps la croissance a été nécessaire aux occidentaux pour soutenir le progrès.
Ce n’est plus vrai aujourd’hui.
Il serait plus judicieux de calculer le prix de revient de cette croissance à tout prix, en n’oubliant pas son coût social et écologique.
Si encore les « bienfaits » de la croissance profitait à la population la moins favorisée ; malheureusement, c’est l’inverse ! Ce qui accroîtra le divorce entre les hommes.
Le progrès claironné dans les gazettes par les économistes est en réalité utilisé à creuser l’écart entre les riches et les pauvres.
L’abandon de la lutte des classes par le parti mondain de gauche pourrait être condamné dans le futur, en cause la nécessité de reprendre la lutte où le parti socialiste l’avait abandonnée.
Au-delà d’un certain seuil, les disparités entre riches et pauvres deviennent dangereuse pour le système. Un rééquilibrage des différences est nécessaire pour le système, si les riches ne veulent pas perdre tout..
Les clignotants sont au rouge.
Le système triomphe, il n’a plus de concurrent. Au jour de sa gloire, il apparaît dans un état aussi désastreux que l’URSS à sa fin.
Le Soir a consacré quatre pages à son grand homme Etienne Davignon, au moment où les dirigeants actuels en persévérant dans leur conservatisme tuent à coup sûr la vie sur cette planète.
Les Soviétiques avaient leurs hooligans, nous, nous faisons mieux, nous avons aussi nos voyous, mais nous les honorons.