En chambre !
Il faut bien de temps à autre reparler de l’absence de gouvernement depuis tellement de jours que seules les gazettes arrivent encore à les compter !
D’autant que le Parlement effectue son come-back et qu’il n’a personne à interpeller. C’est dur quand on sait que le Parlement en Belgique ne servait déjà plus à grand chose, sinon s’assurer d’un gouvernement avant de partir en vacances de neige juste après…
Oseront-ils skier cette année si Leterme n’arrive à rien d’ici le mois de décembre ?
Et si, écoeuré, Verhofstadt démissionnait à son tour pour slalomer sur les premières poudreuses et qu’il n’y aurait plus dans le vaisseau fantôme que le vieux roi, soutenu par sa moitié ? L’illustration d’un Etat infirme, en quelque sorte ?
Nous serions le premier pays au monde sans gouvernement, sans parlement, sans les éminences habituelles, ce qui serait une belle manière de nous démarquer des dominants/dominés !…
Nous ne fonctionnerions qu’avec une pluie de sous-ministres régionaux. Ce qui nous laisserait quand même une bonne marge… C’est comme si un hôtel turbinait rien qu’avec le portier et les techniciennes de surface !
La fonction de ministre démissionnaire se délite. Laurette Onkelinx a sauté la barrière et est passée du box A à la rangée 1, des parlementaires socialistes.
Tout ce cirque parce que les partis flamands n’acceptent pas que sans heurt et en douceur les habitants de Flandre deviennent de plus en plus bilingue, tandis que les francophones n’éprouvent pas la nécessité d’apprendre le flamand !
Si l’on excepte les enragés habituels qui voient dans le français le mal absolu, les Flamands savent bien qu’avec la langue qu’ils parlent, ils n’iront nulle part.
Personne ne leur conteste le droit de la parler entre eux. Ce ne fut pas le même cas du wallon. Sommes-nous plus malheureux parce que nous avons échangé notre langue d’origine contre le français ?
Je me suis promené en Flandre ces temp-ci. Les gens sont gentils, aimables pour la plupart. Ils voient mes efforts pour baragouiner in vlaams. Ils y sont sensibles. Comme ils ne sont pas obtus comme leurs dirigeants, ils s’expriment mieux en français que moi en flamand. Ils ont compris depuis longtemps où est leur intérêt.
C’est le drame de la Flandre. Les partis surenchérissent sur le nationalisme et l’unilinguisme afin de contrer la montée du français, ou de faire des voix ? Ce faisant, ils exportent à l’extérieur le complexe dont ils souffrent.
Leurs électeurs s’en fichent un peu. Bien sûr, ils ne voudraient pas que leur langue maternelle disparût. Ils y sont attachés. Mais, ils ne croient pas une seconde que c’est en brimant ceux qui parlent une autre langue qu’ils sauveront la leur.
C’est donc un formateur complexé qui veut former un gouvernement en introduisant sa notion d’angoisse que les autres devraient prendre en compte !.
A part Reynders qui mangerait son chapeau pour faire partie d’un gouvernement, les autres ne veulent pas entrer en clinique avec Leterme sans s’assurer qu’il n’est pas fou.
A noter que les yeux écarquillés plus que jamais, Francis Delpérée, négociateur orangiste a l’air plus fou que Leterme.
On devrait inventer le prix de la camisole d’honneur. Le choix serait difficile..
On nous dit que les négociateurs sont enfin d’accord sur quelques points : l’immigration, le contrôle renforcé des chômeurs, la sécurité, la justice et les affaires intérieures. Bref, tout ce qui rassure le bourgeois et cadenasse la liberté.
La politique économique est assurée aussi d’un consensus « in fine » comme dirait Milquet.
L’économie est des plus classiques en Belgique. Elle se résume à « laissons faire les entrepreneurs », ils ont toujours raison.
Les entreprises continueront de fermer des usines modernes, pour en construire d’autres, encore plus modernes qui emploieront moins de personnels à moindre rémunération, attendu qu’il y aura d’autant plus de chômeurs qui attendront de prendre une place.
Cette rentrée parlementaire est magique. L’effervescence était du côté des journalistes, les élus ramaient dans la semoule.
C’est atroce de voir dans qui nous avons investi ! Nous qui les payons si bien, nous avons la sensation d’avoir fichu notre argent par les fenêtres.
C’était une journée à décompter sur leur salaire !
Commentaires
Si on lançait une pétition ?
Wallons unissons-nous; pour mettre un terme à la domination flamande sur la wallonie chassons les :
Reynders
Onkelinx
Van Cauwenberghe
Daerden
Despiegeleer
Eerdekens
Cools
Spitaels
Vandebosch
Demeyer
Huygens
Langendries
Janssens
Lissens
Neven
Wesphael
de Permentier
Gerkens
et votons :
Leterme
Postée le: Luc | octobre 11, 2007 08:57 AM
Tu sais, Richard, les jeunes Flamands connaissent de moins en moins le français mais ils connaissent de mieux en mieux l'anglais (comme les Bataves et les Scandinaves d'ailleurs). Il va falloir nous aussi nous résoudre à parler "l'anglais de cuisine" comme les érudits du Moyen-Age parlaient le "latin de cuisine" et se comprenaient fort bien entre eux....Et cela n'a nullement entraîné la disparition des langues locales.
Si la Belgique avait été indépendante un demi-siècle plus tôt ou si elle était passée à l'époque sous domination française, tout le monde parlerait français de Knokke à Virton, exactement comme les Chtimis du Nord-Pas de Calais parlent tous français. Le vieux flamand est devenu chez eux une relique cultivée avec émotion comme un rappel de racines culturelles.
Nous sommes la victime de Flamands nationalistes revanchards, dont l'étroitesse d'esprit n'a pu se développer que dans la petite Belgique. On a progressivement inculqué aux francophones un sentiment de culpabilité, celui de ne pas connaître le néerlandais. Parallèlement, les Flamands qui connaissaient tous le français (et qui sont aussi de braves gens travailleurs) ont investi tous les postes-clés du royaume. Les Wallons ont baissé la garde et se sont laissés entraîner par paresse dans une situation de déclin en comptant sur l'aide de leurs compatriotes. Le déclin wallon, paradoxalement, n'est donc pas tout à fait étranger à la langue flamande. Attention! Je ne dis pas que les malheurs de la Wallonie sont de la faute des Flamands. Ce serait trop facile. Les malheurs de la Wallonie sont aussi à mettre à l'actif des nationalistes wallons idiots, style Happart ou Van Cau ...et peut-être aussi à ses hommes politiques irresponsables (de très petit format), qu'ils soient de gauche ou de droite.
Postée le: michel | octobre 11, 2007 12:25 PM