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Voyous et complices.

Les zélés serviteurs du commerce comme il va, poussent l’Europe à l’idée de la dérégulation. Ils veulent briser ce qu’ils appellent des privilèges et qui ne sont que la survivance des victoires corporatistes ouvrières.
Faut-il rappeler que du temps où la force syndicale était encore une puissance capable de faire plier les patrons locaux, certaines corporations plus avancées que d’autres, dans la volonté de ce que l’on croyait alors capable de changer le monde, avaient acquis des « avantages » qui étaient des perspectives d’avenir pour les autres, comme les salaires, les conditions de travail et les pensions supplémentaires payées par l’employeur.
La dérégulation est une manoeuvre patronale pour unifier salaires et conventions du travail vers le bas. Il est d’usage aujourd’hui – et Sarkozy y travaille pour les fonctionnaires, les SNCF et les EDF – de mettre l’accent sur ces avantages afin de les faire condamner par l’ensemble de la Nation.
Pour que la dérégulation porte ses fruits, il faut qu’elle s’accompagne d’autres mesures, comme la privatisation accélérée des services publics, afin d’étendre la notion de précarité à l’ensemble de la classe ouvrière.
Un travailleur qui craint de perdre son emploi est beaucoup plus souple dans les mains des entrepreneurs.
Depuis la dégringolade des conditions de travail et d’embauche, et la perte des illusions qu’un capitalisme social était possible, il apparaît tout à fait nécessaire au patronat de supprimer tous les avantages corporatistes, afin de rendre tous les secteurs malléables aux idées nouvelles.
Cette égalité d'un nivellement par le bas est un vieux rêve de la droite.
La dérégulation, si elle peut parfois donner des résultats dans l’adaptation des moyens pour de plus grands gains de productivité, pourrait aboutir à l’inverse de ce qu’étaient ses objectifs.
Cette année 2007 a de grandes ressemblances avec les années de la Révolution française où l’Etat avait mis en vente les biens des Nobles en fuite à l’étranger, beaucoup de ces biens furent achetés avec des Assignats, sorte de billets de banque garantis par la Nation, par les premiers spéculateurs du capitalisme naissant.
Aujourd’hui, les chevaliers d’industrie ont fait place à un capitalisme crapuleux, conduit par des escrocs et des maffieux qui n’ont qu’un objectif après celui de faire des fortunes : devenir d’honorables industriels, ce qu’ils sont en passe d’être.
Ce capitalisme peut tout à fait devenir explosif et présenter une menace pour le marché légal.
Ce n’est pas vrai que les sommes colossales du blanchiment d’argent sont interceptées et réintroduites dans les finances des Etats capitalistes. Elles s’honorabilisent, se fondent dans les anciennes fortunes qui elles-mêmes sont le fruit de magouilles et de rapines du siècle passé.
Si les voyous qui sont à la tête des plus grosses compagnies, qui contrôlent certains Etats et contaminent probablement le nôtre réussissaient à supplanter le capitalisme classique, les règles de la concurrence seraient réduites à néant, alors fleurirait le terrorisme des multinationales du crime qui deviendrait la norme.
Le climat déjà fort troublé avec les parités chancelantes des monnaies, la crise immobilière et le volume considérable du chômage que ne parviennent pas à résorber les tenants du système, n’attend qu’un petit coup de pouce des voyous enrichis pour sombrer dans une anarchie durable où tous les coups sont permis, et dont des guerres ne sont pas à exclure.
Les risques d’un effondrement financier majeur se sont accrus.
Les compteurs de la finance mondiale que sont le Dow Jones, le FTSE, le Nikkei ou le CAC 40, reposent sur un nombre restreint de grosses multinationales, peut-être une soixantaine.
Avec l’arrivée sur les marchés des nouveaux voyous de l’establishment, l’ensemble du système est fragile et peu sûr. L’écologie, l’enjeu de demain, est sans cesse remise aux calendes et ne sera jamais respectée par ces multinationales délinquantes.

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Si le marché est un appréciateur de la valeur de l’activité économique générale, il n’est pas capable de nous dire à quel moment nous franchirons un seuil écologique décisif.
Si la croissance est nécessaire à toute politique économique, le bien-être général a été dissocié de la croissance à cause de l’argent voyou et du peu de sensibilité sociale de ceux qui le manipulent.
Les économies parallèles ne rencontrent guère de résistance, quoiqu’on en dise, de la plupart des Etats d’Europe et d’Amérique. Les alliances entre les maffias et les Etats ne feront que se renforcer au fur et à mesure de l’avancement de la déliquescence généralisée.
Un exemple : la diffusion du gaz venu de Russie est indispensable à nos industries. On sait que les gisements sont aux mains des maffieux russes. N’alimente-t-on pas les maffias en soldant le prix du gaz à ces compagnies ?
Cette voyoucratie naissante pourrait déboucher – si elle se généralisait - sur des bouleversements géopolitiques et réduire tout progrès collectif à néant.
Galbraith a écrit « on est toujours financièrement génial avant le krach ». Que ceux qui trouvent les détracteurs du « tout le monde il est beau et gentil » fort pessimistes – il y a dix ans on aurait écrit – communistes infiltrés – n’oublient pas qu’ils sont dorénavant dans le camp des voyous.
L’ami d’un voyou s’appelle un complice.

Commentaires

Curieusement, il est à noter que lorsque la croissance est déficitaire le chomage diminue(pas toujours mais très souvent). Pourquoi nos gouvernants veulent-ils à tout prix soutenir la croissance???

Bonne remarque, anonymous! Et, tant qu'on y est, pourquoi pas la décroissance volontaire?

Les hommes ont toujours eu peur de ne plus bander

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