L’alternative Gendebien.
Les hommes qui font l‘opinion en Belgique à savoir quelques politiciens, dix ou douze pas plus, à la fois « aimés et détestés » des foules, trois ou quatre éditorialistes de journaux avec la demi douzaine de propriétaires de presse, et quelques sondeurs d’opinion, moins de cinquante personnes, voilà ceux, à cause de qui, nous tremblons aujourd’hui.
Car, que le couperet tombe demain ou dans six mois sur la question flamande, ces cinquante personnages pourront se dire qu’ils sont à la base de ce qui arrive.
Ce sont ces gens qui, en se mettant la pression, en voulant attirer l’attention sur eux, ont mobilisé les responsables des partis flamands, dont Monsieur 800.000 voix, avant que l’opinion ne contraigne les groupes parlementaires du Nord du pays à voter mercredi la scission de Bruxelles-Hal-Vilvorde.
Le plus surprenant, c’est qu’au départ personne n’avait imaginé un tel scénario et, qu’en réalité, parmi les cinquante qui tirent les ficelles, une large majorité, Flamands et Wallons confondus, n'est pas séparatiste !
C’est l’histoire éternelle de l’arroseur arrosé.
Comme les choses vont, ces pythies seront obligées dorénavant de suivre l’opinion séparatiste qu’elles ont allumée en Flandre, ce qui va provoquer en Wallonie une défense qui ne pourra aller que dans le même sens.
En effet, l’opinion francophone ne pourra dorénavant être crédible qu’en contrant de la même manière, l’opinion adverse. Repliez vos petits drapeaux, messieurs les patriotes. Ils sont dorénavant inutiles. Demain, vous risquez de vous désigner comme l’adversaire de votre Communauté, en arborant vos emblèmes.
Bien entendu, mercredi, sauf coup de théâtre de dernière minute, les partis fédéralistes vont pousser des « ah » et des « oh » d’indignation de l’ukase flamingante.
Le danger de faire galoper tout le monde en Flandre derrière le Vlaams Belang est là. Les partis libéraux et chrétiens flamands galopent déjà que c’en est un bonheur pour les uns et une honte pour les autres.
Evidemment, dans cette hypothèse, le roi va décharger Leterme de sa mission, vu son échec. Et après ?
Nommera-t-il un formateur francophone qui ne pourrait arriver au bout de sa mission qu’en ralliant les thèses flamandes ?
On ne voit pas comment flanqué d’Olivier Maingain, Reynders soit celui-là !
Les cinquante gros marioles vont devoir s’accrocher au parcours qu’ils ont eux-mêmes balisé.
Si aucun négociateur de génie ne montre le bout du nez d’ici la fin de l’année, nous serons devant une crise de régime.
A noter que « le vote historique » ne sert absolument à rien. En lui-même, il n’aura aucune portée. A long terme, ce sont les barrières fragiles du fédéralisme qui protégeaient tant bien que mal la minorité francophone, en ce wallonne comprise, qui voleront en éclat.
Pour notre grand malheur, à nous Wallons, nous n’avons pas une politique de rechange, puisque nos élites sont des ânes bêlants de loyauté fédéraliste et qu’ils n’ont pas sur le feu un fer de rechange.
Ce serait la pire des choses que de voir un Elio Di Rupo, royaliste et fédéraliste, être obligé par les circonstances de s’improviser leader d’une Wallonie indépendante. Comme il ne se pourrait plus que Didier Reynders co-responsable avec Leterme du désastre post-électoral, reprenne l’argument tant de fois entendu qu’un « vainqueur » aux élections forme le gouvernement. Lequel ? Puisqu’il est devenu impossible de le faire dans le cadre national ?
Alors, messieurs et mesdames, que vous soyez membres des Cinquante ou pas, votre devoir serait de gagner la sortie et de dérouler le tapis rouge pour le seul qui a tout prévu, y compris le spectacle navrant que vous offrez.
C’est de bonne guerre et en toute logique.
Qui me direz-vous ?
Celui que François Perrin ne nomme pas, tout en ayant vu juste sur la séparation inévitable de nos destins du Nord et du Sud, Monsieur Olivier Gendebien.
Eh oui ! Petit parti, ou pas de parti du tout, Monsieur Gendebien a vu juste, a vu clair ! . Il faudra bien que vous vous y ralliez, si vous ne voulez pas passer pour des lopettes.
A moins que, astuce dont vous êtes capables, vous n’imaginiez un ersatz, issu de vos croulants cercles et des appareils vermoulus, une sorte de Louis Michel bleu blanc rouge, la trogne en moins, mais la jactance haute, rassurant le bourgeois, calmant l’entérite des Cinquante, afin de poursuivre l’étranglement du peuple, sans le faire crier. Ce sera difficile, tant vous serez vous-mêmes après mercredi, terriblement échaudés !
Commentaires
Je suppose qu'il s'agit de Paul Henry Gendebien. Olivier était je crois un coureur automobile.
Postée le: Luc | novembre 7, 2007 08:10 PM
Evidemment, cher censeur. Il s'agit bien de Paul Henry !
Quoique Olivier... avec les virages que l'on va prendre...
Postée le: Richard III | novembre 7, 2007 11:25 PM