Un nouveau record battu !
On en rugit de joie dans les chaumières.
Mardi, on aura battu un nouveau record de Belgique, la police prévoit des automobilistes sillonnant la ville avec force coups de klaxon ! On sera au 148me jours de crise !
Je l’avais prévu dès le mois de mai, on était capable de tenir ! On avait le record en main. L’équipe est formidable ! Leterme l’a conduite de main de maître, secondé par un Reynders au mieux de sa forme et d’une Milquet qui a mis son obstination de femme au service de longs échanges et d’un jeu d’ouverture et de fermeture, ce qui a fait perdre le temps nécessaire pour faire triompher l’équipe.
Il faut dire que l’équipe avait été magnifiquement préparée. On aurait pu craindre avec la succession de coachs : Reynders, joueur entraîneur, De Haan l’ineffable rondeur au service du néant et Van Rompuy, savonneuse émérite et cloueur de buts en dosses pourries.
Une équipe soudée dans le désir de mal faire ne pouvait que réussir.
Un moment, on a eu peur que Leterme, supporter du Standard de Liège, ne demande conseil à Michel Preud’homme, dont la main malheureuse, aurait pu faire perdre l’équipe si près du record de Belgique, par quelques mauvais jugements dans les attributions des rôles des candidats à la coupe.
Voilà bel et bien Martens VIII en 1987-88 battu dès mardi.
On sentait aux résultats des élections que le président du MR Didier Reynders bouillait du désir de rejeter les socialistes dans l’opposition et se prononçait pour un gouvernement réunissant les libéraux du nord et du sud, le cartel CD&V/N-VA et le cdH, mettant ainsi toutes les chances du point de vue technique pour que le record de Martens soit battu.
Sur sa lancée l’équipe Leterme est bien capable de durer, même au-delà de mercredi, date butoir passée laquelle les Flandriens vont voter en solo la scission de BHV. On fera comme si on n’avait rien vu (Hermann De Croo l’a préconisé dimanche). Ce qui va permettre d’allonger le record d’une dizaine de jours, sans préjuger de la suite, qui pourrait être grandiose, par exemple se rapprocher du record du monde.
Mais ce n’est pas tout.
Après la fantasmagorie flamingante de mercredi prochain, l’équipe actuelle fatiguée, pourrait passer la main à un autre leader capable de porter les couleurs du pays à des cimes, par exemple jusqu’aux Réveillons. Passer les fêtes de fin d’année dans la joie et la bonne humeur de ce triomphe exceptionnel pourrait atténuer le chagrin des supporters du standard, MM. Reynders, Di Rupo et Leterme à voir le club de Sclessin tomber à la cinquième ou sixième place du classement dès décembre, suite à la nouvelle technique de Michel Preud’homme de perdre quand on devrait gagner, selon ses propres termes.
Au National, par contre, on aura gagné tout en perdant l’espoir de la formation d’un gouvernement.
Ce ne sont pas les joueurs qui manquent au National. Au contraire. Il faudra bien que le roi finisse par nommer un nouveau capitaine et décharge Leterme de sa mission.
Et ainsi de suite.
On imagine déjà le délire qui secouerait les supporters si de formateurs en explorateurs, on sautait cette législature, pour arriver aux élections de 2011 avec Verhofstadt aux affaires courantes, sans véritable gouvernement.
Le monde entier verrait enfin ce que les autres pays tentent de cacher aux populations : les gouvernements sont inutiles !
La démocratie autogérée, il ne resterait plus aux entreprises qu’à diriger le pays, ce qu’elles font déjà sans que nous nous en apercevions.
Nul doute que les points qui fâchent : la diminution du nombre de fonctionnaires, la norme de croissance du budget des soins de santé, la représentation des Régions au conseil d’administration de la SNCB, la réforme fiscale, l’aéroport de Brussels Airport, le dossier Bruxelles-Hal-Vilvorde, seraient vite réglés par la Fédération des Entreprises de Belgique.
Les maîtres réels du pays enfin dévoilés, le gouvernement Verhofstadt serait reconduit à vie dans l’expédition des affaires courantes, ainsi tous pourraient couler des jours heureux jusqu’à la retraite, le rêve pour Laurette Onkelinx qui aurait tout loisir d’écrire ses mémoires dans les deux langues et d’élever ses enfants au ministère même qui deviendrait sa résidence principale.
Le roi pourrait s’entretenir prochainement avec Louis Dreyfus, patron du standard, au cas où Verhofstadt serait tenté de rejoindre Dehaene dans le privé. C’est la seule incertitude de ces fabuleuses perspectives.
Comme on voit, ce record historique n’a pas encore dit son dernier mot.