« Des meilleurs vœux de gros calibre. | Accueil | En avant ensemble »

L’hallali des fous.

La Belgique est un vieux cerf cerné par les chiens de meute de trois ou quatre gros châtelains flamingants.
Les lionceaux de Flandre sont d’accord pour partager la dépouille. Mais, ils se chamaillent pour les bois de l’animal. C’est à qui accrochera le trophée au manteau de la cheminé du salon.
Le plus important douaire est celui d’Yves Leterme. Il possède le plus de rabatteurs et de chiens courants. Il aura surtout l’honneur de servir l’animal.
Son hoir est le plus vaste. Ses menins, ses hommes liges et ses barons le soutiennent par respect pour le système féodal, mais c’est un parvenu.
Leterme est de ceux qui ne mesurent pas leurs paroles à l’aune de la réflexion et de la prudence.
Dans un sens, s’il nous avait dissimulé ses positions partisanes, peut-être serions-nous déjà sous la coupe d’un hypocrite mandat que nous subirions à nos dépens.
Tout autre est le sieur Reynders qui n’a de Liège que le titre domiciliaire. Depuis que sa meute s’est étoffée de trois ratiers de plus que l’ancien chef piqueur à la cocarde rose, son ambition n’a plus de borne. A défaut des bois du cerf Belgique, il verrait bien quelques pièces de la carcasse faisander dans son saloir.
Bref, le temps est moyenâgeux et les baronnies ont plus fait pour le séparatisme que Monsieur Gendebien en dix ans de fronde dans les Ardennes.
Le vieil empereur dans son castel du Belvédère ne peut plus compter sur les gonfaloniers du pape depuis que le cardinal est, comme le premier ministre, toujours Flamand.
Le CD&V, ancien parti de cagots thiois s’est donné pour spadassin Bart De Wever. Le dôme du Vatican que conçut Michel-ange est moins important à leurs yeux que la Tour de l’Yser. Aussi, l’eau qui ondoie les CD&V n’est plus bénite.
Voilà pourquoi la courre aux cerfs Belgique n’est plus cette joute épique dont les manants raffolaient. Les équipages sont aussi rutilants que par le passé, les belles dames et les beaux messieurs depuis leurs voitures envoient des baisers à madame Houart et aux autres de la plèbe ; mais le ressort est cassé. Le charme n’y est plus. On ne les voit plus comme les séraphins que nous offrons au monde, mais comme les factures d’un coûteux manège. Les Joyeuses entrées sont toujours gantoises. Albert a remplacé Isabelle par Paola. Hélas ! celui-ci n’est pas le fils de Maximilien II.
On boude le spectacle, le vieux cerf est lent à mourir. Les nobles et les moins nobles ont perdu la main.

70a.jpg

On dirait qu’ils acquièrent des manières de maître de forge, depuis qu’ils fricotent avec les PDG. Afin d’assurer leurs rentes et brevets que le suffrage universel à la bonté inépuisable leur conférait, ils y ont joint la pratique de l’industrie et l’amitié bancaire.
C’est ainsi que le vulgaire a déteint sur la noblesse. En démocratie, les poux sautent d’une tête à l’autre.
L’avenir est au verbe scinder.
Il faudra donc scinder, quoique les couronnes coupées en deux deviennent des diadèmes. La couronne de Belgique dont on disait la beauté, si le devant reste magnifique, le revers en est plus fruste. Leterme se verrait bien paré du côté brillant, comme l’empereur Auguste. Le Liégeois Reynders se contenterait de la face arrière. Elle est encore en or, non ? La dame Milquet et le baron Rouge de Mons n’en disent pas avec tant d’enthousiasme. Ils chevauchent désormais botte à botte. Ils veulent toujours du vieil empereur, mais se demandent comment le conserver en vie ?
Ils pensent à un zoo royal où le bon public pourrait venir le dimanche avec des ballonnets et des drapeaux que les enfants en bas âge agiteraient depuis leur poussette. Madame Houart marcherait en tête et c’est elle qui donnerait le signal du lâcher devant le palais royal.
Heureusement la trêve des confiseurs est là. Le carnaval de mars se profile. Quand l’élite, ses piqueurs et ses féaux seront sous les masques, noyés dans la foule, des fous parmi des fous, on ne s’apercevra de rien. Encore faudra-t-il tenir jusque là !
Toujours est-il que les Flamands ont bien joué dans ce gouvernement Verhofstadt. Ils en ont pris les meilleures places. Les tabourets qui restent sont pour nos bouffons de cour. Mais, nos Triboulets sont tellement heureux d’en être que l’on dirait qu’être ministre de l’air ambiant ou des énergies renouvelables, est plus important qu’être aux affaires extérieures et intérieures, aux armées et que sais-je encore !
Pauvres fantoches wallons, pauvres guignols francophones, pauvres… pauvres couillons !

Poster un commentaire