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L’homme aux rats.

Qu’est-ce qui a changé en France depuis l’élection de Nicolas Sarkozy ?
Le PS est en charpie, le PC n’existe pratiquement plus et François Bayrou, s’il ne trouve pas des alliances tout de suite, n’aura pratiquement aucun élu aux prochaines municipales. Même sa prétention à la conquête de la mairie de Pau ne pourrait être qu’une velléité de vieux baroudeur, s’il ne reçoit pas un coup de mains, mais de qui ?
Par contre l’extrême gauche sert de plate-forme refuge aux mécontents, tandis que l’extrême droite voit un Jean-marie Le Pen détruit par l’effet Sarkozy sur ses électeurs.
Justement, parlons-en de l’effet Sarkozy. Il fallait s’y attendre, non pas que l’homme fascine par son sens de la politique ; mais parce qu’il y a corrélation, une rencontre si l’on veut, des électeurs français et de l’UMP à un moment où la nostalgie saisit les cœurs.
La France aujourd’hui est vichyste et pétainiste.
Il n’y a pas d’autre explication pour qualifier l’engouement actuel, même si Sarkozy est en passe de redescendre dans les sondages. Le vieux cœur de droite n’a pas fini de palpiter pour une certaine forme de politique agressive à l’égard des étrangers, des smicards et des assistés, et comme le président les tient pour responsables de tous les maux actuels, les français se reconnaissent dans sa politique.
Flic agité ou l’agité de Neuilly, la comparaison qualifie Sarkozy d’une présidence trépidante, une sorte de danse de Saint-guy où il apparaît omniprésent dans tous les médias, en France et à l’étranger. C’est la parade des tréteaux des foires du temps jadis. On y voyait l’athlète bomber le torse, le fakir se jouant des morsures du naja et l’équilibriste sous prétexte de souplesse montrer ses dessous. Sarkozy est tout cela à la fois, avec cet air convaincu, nécessaire pour convaincre, de représentant de commerce en électroménager.
Le badaud donnait ses dix sous à la caissière et entrait sous le chapiteau pour voir le reste. C’était souvent la parade qui faisait tout le spectacle.
Sarkozy, c’est pareil.
Les caisses de l’Etat son vides, ses prodigalités n’ont été distribuées qu’à ses amis et tous ses discours accusent les autres de ses échecs, alors qu’il est en réalité au pouvoir avec son parti depuis plus de cinq ans !
Et les Français le croient ! C’est qu’il est attachant quand il regarde la France « dans les yeux ».
Le vieux cœur pétainiste des Français bat pour lui. Ce n’est pas raisonné, c’est viscéral.
Le slogan du vieux maréchal qui « s’était donné à la France », bien avant lui, était « Travail – famille – patrie ».

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Vous retrouvez les mêmes ingrédients dans les discours de son fils spirituel : le travail, sarkozy en connaît un bout pour « remettre la France au travail » avec son slogan qu’aucun pétainiste ne peut renier : travailler plus pour gagner plus. Logique imparable qui masque sous son enthousiasme une complète mystification politique en symbiose avec le patronat français. Cette politique est celle de la souplesse qui fait du travailleur une sorte de domestique sans horaire précis, toujours en alerte dans le seul but de mieux servir le maître. Et ce serait le comble qu’en travaillant plus, on gagnerait pareil. Quoique, peut-être sera-ce l’étape suivante ?
Famille : je vous aime. Voyez comme je cours partout pour la recomposer. J’ai rendu à leurs foyers bulgares des infirmières malheureuses, je m’applique à faire revenir Ingrid Betancourt de son bagne vert à notre douceur de vivre, etc.
Patrie : avec la fierté d’être Français, repoussons chez eux les gens qui n’aiment pas la France et qui portent chez nous les ferments de la discorde, des émeutes et de l’incivisme.
On voit bien la stratégie qui se dessine : c’est l’art d’assigner une prétendue crise morale à un événement désastreux qui ternirait l’image du président, comme par exemple la dernière émeute des banlieues.
Il restait à exorciser Mai 68. Les derniers discours sont significatifs. La dégringolade économique de la France vient de là.
Heureusement, dit-il, l’air qu’on respire aujourd’hui est 100 % capitaliste. Il en convainc les apostats de la gauche, jusqu’à certains éléphants du PS qui abandonnent François Hollande pour l’aventure avec l’UMP.
Il faudra attendre encore quelques temps pour que les Français retrouvent leurs esprits et se désenchantent de l’homme de l’Elysée.
Ce sera moins difficile le jour où le PS aura résolu ses problèmes internes, et élaboré une politique plus volontariste moins à la remorque du libéralisme à la manière anglo-saxonne du maître actuel.

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