L’orange chocolat bleu pâle…
C’est la foudre qui est tombée sur l’orange bleue. Voilà l’orage bleu !...
Reynders vit un drame affreux.
Ne l’a-t-il pas assez clamé sur tous les tons qu’il a gagné les élections en Wallonie !
Et voilà que sa belle combinaison de l’orange bleue lui pète dans les mains, comme le globe terrestre dans celles de Charlot dictateur !
Mieux, dans l’éventuel patchwork de Verhofstadt, en attendant Godot-Leterme, il n’aurait même plus droit à son fauteuil de ministre des finances !
C’est trop pour un ego pareil ! Ah ! comme il doit souffrir…
Alors, il a mis le marché dans la main des épiciers d’en face : Elio et Joëlle, le cartel d’enfer de la Région wallonne. Ils réintègrent l’inoubliable Serge Kubla à la Région wallonne avec quelques autres MR, dont madame Defraigne, la miss des transports ou Reynders boude le gouvernement Verhofstadt, quitte à passer pour un briseur de rêves des sauveurs du pays !
Voilà encore un de ces grands patriotes, comme on n’en fait qu’au parti libéral.
Les Michel père et fils se frottent les mains.
Ils disent sous le boisseau « Didier avait tout en main, il a tout perdu ! C’est un con !».
C’est exactement ce que tout le monde pensait de Leterme.
Décidément le vivier des forces vives produit de ces clowns grandioses !
Je crois à la sincérité de Milquet quand elle dit avoir tout tenté pour concilier les oppositions entre Wallons et Flamands. Par contre, je ne crois guère que Reynders, avec sa capitulation rapide devant les ambitions flamandes de Leterme, se soit finalement bien comporté.
On le voyait bien trop chaud partisan de son plan d’élimination des socialistes, pour en finir de n’importe quelle manière avec un accord de Leterme dans sa poche..
C’est en toute logique que la présidente du CDh a dit dans une interview qu’elle avait été la seule à la table des négociations à avoir défendu les intérêts wallons.
Les libéraux ont toujours été portés pour la combinaison gagnante, même s’il faut un peu forcer la chance. Ah ! en être… que ne feraient-ils pas ?
Et ils se sont trompés, aveuglés par le succès des élections de juin dernier.
Pensez, le premier parti de Wallonie. Reynders voyait déjà sa statue boulevard d’Avroy !
Comme quoi la politique n’est pas une science exacte. Il est certain que la frange de la population qui a voté MR, parce qu’elle avait été écoeurée des pratiques socialistes dans les communes où ce parti était majoritaire, ne votera plus pour le MR dominé par les arrivistes et les trusteurs d’emplois, au même titre que le PS. Ce sera donc tout bénéfice pour le CDh.
Il est fréquent que le suffrage universel quand il n’arrange pas les partis dominants finit par ne plus ressembler à rien. Un peu comme dans les syndicats, quand la base part en grève sans l’aval des permanents. Ceux-ci finissent par s’arranger avec les patrons pour pourrir la grève. On l’a bien vu également lors du montage Giscard-Dehaene de la première mouture du projet de Constitution de l’Europe, c’est inouï comme ceux qui avaient voté contre au référendum ont été quasiment pourchassés par les officiels qui étaient pour et sans aucun respect pour les urnes.
Reynders a de qui tenir, Jean Gol était de la même farine : il ne respectait le suffrage universel que lorsqu’il sortait vainqueur des urnes.
Que va faire Reynders fin de semaine quand Verhofstadt va enfin mettre sur pied une équipe pour s’occuper des affaires urgentes ?
S’il en est sans compensation personnelle, il passera pour un bouffon. S’il entre dans l’opposition, les MR qui attendaient des places vont être déçus ! De toute manière, dans l’une ou l’autre hypothèse, il va devoir compter sur l’opposition de sa politique dans son propre parti.
Le destin des grands hommes qui échouent, est tragique.
Didier se voyait premier ministre, vainqueur des élections. Il avait tout pour plaire aux Flamands, il paraît qu’il se débrouille bien dans leur sabir. Il plaît aux vieilles et aux rentiers.
On l’a vu sur des affiches électorales se montrer à l’admiration des foules en nouveau bourgmestre de Liège.
Et le voilà qu’il ne serait plus rien, qu’un politicien usé prématurément et refusant l’aide civique que Verhofstadt et le pays attendent de lui !
Il paraît qu’avant de porter la serviette de Jean Gol, il avait pensé prendre sa carte au PS.
L’intuition, voilà le mot, pour être un bon dirigeant, il faut de l’intuition. Que ne l’a-t-il fait, il serait au moins échevin des classes moyennes de la Ville de Liège, à l’heure qu’il est, un poste à son niveau, à sa mesure.
Il vivrait à l’aise à nos frais, ses enfants le verraient plus souvent et peut-être alors, avec beaucoup d’entregent et de patience, serait-il enfin sur les rangs pour un maïorat futur !
Il n’est peut-être pas trop tard.
On dit Di Rupo amateur de beaux garçons… En s’arrangeant un peu ?