Le deuxième paquet…
Qui n’en a pas plus qu’assez du discours du CD&V, sans parler de la NV-A , dans tous les milieux y compris flamands ?
Qui a lu les débats et commentaires du round institutionnel au Parlement flamand de ce mercredi n’a pu qu’être saisi par le ton et la manière de ces « Lions » devenus « coqs » de combat !
A l’exception des Groen qui ont gardé leur sang-froid, sur tous les bancs de « ces gens-là », ce n’étaient que surenchères et ricanements.
Il y a malgré tout un involontaire comique dans les joutes à la flamande. Exécrant la langue française, leurs propos sont émaillés de mots français « flamandisés » parfois ou tout simplement servis tels quels mais avec des « ïe » et des « âânn » qui en altèrent le prononcé et qui démontrent, s’il en était besoin, la pauvreté de la langue.
Certes, la pauvreté a toujours été respectée dans ces colonnes, sauf qu’ici cette pauvreté n’est rien d’autre qu’une déficience qui explique sans doute beaucoup du complexe flamand à notre égard.
La moquerie au Parlement des pointus a porté essentiellement sur le premier paquet de mesures institutionnelles.
Alors que les politico-diplomates wallono-bruxellois se lançaient dans un délire verbal pour annoncer triomphalement les premiers accords de transferts, les parlementaires flamands parlaient de rikikis et de « ramp-katastrauphe ».
On ne voit pas très bien comment satisfaire les représentants du peuple flamand sinon deux alternatives, nous jeter à plat ventre et clamer notre allégeance, ou prendre discrètement des avis en France et à l’Europe afin de partir sur la pointe des pieds vers un destin séparé, en les laissant s’engueuler entre eux, définitivement.
Le second paquet de réformes sera déterminant pour l’une ou l’autre de ces alternatives.
On peut dire que d’ici les prochains mois, l’ulcère de Leterme sera à nouveau débridé par le stress…
Comme c’était une sorte de match, la surenchère de ce mercredi alla bon train.
Les élus du CD&V ont d'emblée donné le ton de l'exaspération face à la « criante » insuffisance des avancées institutionnelles, en haussant les enchères. Ils annulent tout, si le deuxième paquet n’est pas un paquet cadeau à la Flandre chérie.
En un mot, ils veulent Leterme, mort ou vif, aux manettes le 23 mars, mais si d’ici le mois de juillet, le parlement flamand n’a pas à se mettre sous la dent quelque chose de plus substantiel que le premier paquet, ils remettent Leterme sur un lit d’hôpital à Leuven ou au diable vauvert le restant de ses jours et ils foncent vers l’inconnu des sables d’Ostende aux communes razziées des Fourons, le drapeau au lion noir contre la fleur de lys…
Et le ministre-président Kris Peeters, successeur de Leterme, d’ajouter : « Nous n'accorderons notre aide de 360 millions au gouvernement fédéral pour son budget qu'à la condition que ce deuxième paquet de réformes soit défini d'ici au 15 juillet ».
Voilà notre as de pique Reynders que les derniers patriotes espéraient, prévenu. Il se pourrait que la place soit vacante le 15 juillet. Reste à y poser le cul.
Comment en effet, pour notre augure national, accéder à la plus haute marche sans l’aval des socialistes et des humanistes wallons qui le conchient et les Flamands qui l’exècrent, à part les familles libérales de nos deux hémisphères linguistiques ?
Vaste dilemme qui trouve son départ dans le goût du polyvalent libéral pour les petites phrases assassines et son machiavélisme qui date des affaires de Charleroi.
Comme on le voit, l’avenir n’est pas aux trois couleurs.
On pourrait déjà se poser la question de savoir comment nous allons appeler le nouvel état wallon qui devrait naître logiquement à la suite des perpétuelles vaticinations et menaces d’indépendance de nos voisins ?
Wallonie-Bruxelles est un peu long, d’autant que nous ne savons pas si les nationalistes « d’à côté » du haut de leurs six millions de combattants résolus l’entendent de cette oreille. Et puis, reste le cas de Liège, ancienne principauté, au caractère indépendant, à la tête près du bonnet, comme disait autrefois les octogénaires écrivains de la « Vie wallonne ».
Alors au lieu de Wallonie-Bruxelles, on pourrait aussi logiquement faire revivre la principauté de Liège étendue à Mons et environs, évidemment.
Il ne nous resterait plus qu’à revendiquer par droit du sol, Tongres, Maastricht et Valencienne, ce qui nous fâcherait avec tous nos voisins.
L’hymne serait tout trouvé : « Valeureux liégeois ».
On voit dans quel pétrin les pointus nous placent. Et la gueule des Montois et du Centre qui, depuis Di Rupo, font l’essentiel du parti socialiste wallon aujourd’hui.
Franchement, on se demande, plutôt qu'en chemise et la corde au cou avec Leterme, si ce n’est pas la meilleure solution de claquer la porte avant d’être les dindons de la meilleure histoire belge.