Bart se barre…
Les nationalistes flamands de la NV-A n’entrent plus dans le futur gouvernement Leterme de ce 23 mars, ainsi en a décidé son barde Bart De Wever. A première vue, ça paraît chouette pour les belgicains, Reynders pourra séduire les Ecolos pour une orange mauve, en évinçant son ennemi de cœur el diabolico Di Rupo et jouer sa carte personnelle. L’as de pique libéral ravirait peut-être à Leterme le titre de Premier, pour tout autant que Bart sur sa lancée, se dégage aussi du cartel avec le CDN-V !
De Wever n’aurait plus qu’à patienter et choisir parmi les pièges à con qui attendent Leterme, celui qui exacerbera le plus ses compatriotes complexés. Il manifesterait dans les communes de la périphérie son ras le bol des fransquillons. On voit déjà sa rondeur ceinte du drapeau flamand.
La suite se devine, Madame Houard ressortirait les trois couleurs et Maingain son projet de Constitution Wallonie-Bruxelles.
Heureusement pour les citoyens pavoisant leur belgitude, on n’en est pas encore au scénario catastrophe.
Mieux, le machin toujours sur les rails du vétéran Verhofstadt peut se prévaloir d’un premier accord institutionnel des « Sages ». Du coup voilà le budget fabriqué et tout ça sans Yves Leterme, sur le flan depuis plus d’une semaine et pas prêt de rentrer au bureau.
C’est du tout bon pour l’As de pique !
Si ce n’est pas le moment en football, par contre les transferts vont bon train au gouvernement.
La législation sur les loyers (réglementation des baux et encadrement des loyers) concerne les locataires et propriétaires ; les compétences touchant à la sécurité routière (On va avoir deux codes de la route, bonsoir les procès et les accidents), des amendes différentes pour une même infraction à Bruxelles, Arlon ou Ostende. Les implantations commerciales auront des règles différentes dans les 3 régions du pays.
On se demande si l’Octopus des sages porte bien son nom. C’est plutôt l’Octopus des fous. La Belgique était déjà pas mal compliquée, bizarre, surréaliste. Un pas vient d’être franchi dans la loufoquerie intégrale, l’imbroglio inextricable !...
Et ce n’est pas fini.
Le plat de résistance sera pour le mois de juillet.
Ce sera donc de l’étranger que les Belges en vacances apprendront les dernières nouvelles du grand cirque national par la bouche de nos voisins hilares.
On n’a pas fini de déguster le fameux complexe de la langue française que les Flamands entretiennent avec amour.
Ah !on a rigolé des guignolos qui ne comprenaient pas les ordres des officiers francophones sur le front de l’Yser, il y a plus de 90 ans. On dorlote nos chômeurs de longue durée avec le bon or flamand ! On ne veut pas apprendre l’admirable idiome de Vondel ! On a ri à "Britannicus", de Racine, en néerlandais !
Voilà, nous payons notre insolence, notre indolence, notre scepticisme du libéralisme triomphant et nos sarcasmes vis-à-vis des Thiois polyglottes.
Les Flamands aujourd’hui font ce qu’avait écrit Joseph Laniel, oh ! ça remonte : 1889-1975, chef du gouvernement français en 53-54 et sorti du pouvoir après l’échec de Dien bien phû par Mendès France.
Voilà ce que disait notre homme et traduit en flamand, ça veut dire la même chose :
« Vous avez juridiquement tort, parce que vous êtes politiquement minoritaire ».
C’est inutile d’aller plus avant.
La sonnette d’alarme, le vote adapté, le quorum requis : en vertu de la règle Laniel, les Flamands s’en foutent. Ils préparent le grand soir !
Que nos institutionnalistes distingués se le tiennent pour dit.
Si les accords communautaires se poursuivaient sur la même ligne imbécile et unilatérale du premier paquet, c’est que nos « sages wallons » se seraient déculottés quelque part entre Bruxelles et Vilvoorde… et la Belgique fichue.
Reste à trouver une sortie digne et intelligente à ce labyrinthe hérissé de frontières et de lois contradictoires.
Un seul désir : pourvu que ce ne soient pas les ténors actuels de nos défaites futures qui se mêlent de fonder un Etat wallon.
Autant vaudrait se faire annexer par le Luxembourg.
Finalement, il ne reste qu’un vrai sujet avant la fermeture : que boiront les Flamands le jour où ils verrouilleront la frontière entre l’Absurdie du Nord et celle du Sud ? Fermerons-nous les robinets de nos eaux roboratives et quasiment gratuites ?