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C’était mieux avant !

On l’a dit, la vie n’est plus ce qu’elle était. Avant, on ne savait pas plus qu’aujourd’hui ce qu’elle avait été et, surtout, quand elle l’avait été, pour autant qu’elle l’ait été un jour. Les regrets passent ainsi d’une génération à l’autre, sans que l’on sache pourquoi et surtout ce que l’on regrette.
L’évidence est là, on a plus à regretter à 60 qu’à 20 ans. C’est qu’en quarante ans, on accumule les erreurs et les actes manqués auxquels il faut joindre la lassitude du corps.
On a commis des erreurs ! Oui, mais les épaules qui s’affaissent supportent moins bien nos fautes que de larges épaules.
Les gens placidement heureux ne s’encombrent pas du remord de leurs erreurs. D’autres, plus délicats, s’en émeuvent. Sont-ils plus heureux que les précédents ? C’est selon.
Les plus avisés désigneront leurs erreurs d’un mot : connerie. La connerie, c’est une sorte d’autopardon. « Tu sais, j‘étais jeune, j’ai fait des conneries ». Une connerie a donc moins de gravité qu’une erreur. Il vaut donc mieux avoir fait des connerie. « J’ai assassiné une vieille dame, j’ai fait une connerie, quoi… ».
Puisque la vie n’est plus ce qu’elle était, et qu’elle n’est plus ce qu’elle était parce que mes erreurs ont participé au fait qu’elle ne le soit plus, si je soustrayais ces erreurs du temps qui passe ? La somme des erreurs des autres étant supérieure en quantité et en gravité, les miennes passeraient peut-être inaperçues ?
Voilà la faute. On a l’impression que la vie n’est plus ce qu’elle était, non parce qu’elle était formidable, mais parce que nous pensions que nous allions organiser le futur pour qu’elle le soit et qu’elle ne l’est pas.
Ne l’est-elle pas parce que, noyés dans la multitude, nous avons l’impression de ne pouvoir prendre l’initiative quant à notre destin. Solidaires malgré nous, nous supportons le déclin d’une civilisation avec les autres et nous nous en trouvons collectivement affectés.
Nous aurions une sorte de blues de la manière dont nous regardons le monde.
Les Statistiques nous le confirment. Elles n’ont ni un œil bienveillant, ni un œil malveillant. Leur seul inconvénient, c’est de mal poser les questions. Et lorsqu’elles font référence au passé, ce n’est pas pour le regretter ou le détester, c’est uniquement dans un but de comparaison, même si comparaison ne vaut pas raison et que chaque époque avec sa spécificité a un genre de valeur difficilement comparable à un autre.

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Les Statistiques ne mentent que par omission ou maladresse.
Force est de constater que le lieu commun, selon lequel la vie n’est plus ce qu’elle était, est statistiquement correct.
Et de rechercher ce qui ne va plus.
La société qui n’était pas très homogène, l’est de moins en moins.
Elle se disloque sous l’effet de l’accroissement des inégalités. Cet accroissement est un agent destructeur du tissu social, de l’éducation populaire et de la solidarité nécessaire à toute société digne de ce nom.
Nos conneries ou nos erreurs se sont propagées à l’intérieur de la cellule sociale. Les causes en sont connues.
L’agent principal de dislocation est l’injuste répartition des fruits du travail, aggravée des lois inégalitaires qui promeuvent des systèmes plutôt que des individus, dans l’espoir fallacieux que les systèmes déteindront sur les individus.
Ce qui n’est pas le cas.
Si l’on revient à la proposition primitive selon laquelle la vie n’est plus ce qu’elle était, on peut dire que cette proposition est juste et statistiquement prouvée.
En clair, cette société va à vau-l’eau.
Elle ne vaut pas grand chose, parce qu’elle n’est pas le produit de nos valeurs, mais de nos conneries !

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