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Super Tuesday et Cheerleader

Il s’est déroulé hier un show gigantesque des candidats démocrates à la Maison Blanche.
Ça se jouait dans vingt-quatre Etats, dont New York et la Californie.
On va oublier les Républicains, car que ce soit Mc Cain, Mitt Romney ou Mike Huckabee, avec un président sortant comme Bush, ils n’ont presque aucune chance d’entrer dans le bureau ovale.
Côté démocrate, c’est un match entre une femme et un Noir.
C’est de l’inédit. Les féministes et les gens de couleur vont devoir se départager et c’est dommage en un sens, tant il est important pour la cause féminine que ce soit une femme qui l’emporte, que pour la cause des Noirs que ce soit Obama.
Des cyniques pensent que c’est un coup monté entre ces deux-là, car, on n’a jamais autant parlé des Démocrates que depuis qu’ils sont au coude à coude.
Je n’irais pas jusque là, mais je pense que le ou la gagnante ferait bien d’inviter l’autre à accepter la vice-présidence, en cas de victoire des Démocrates.
De toutes les démocraties occidentales, l’Amérique est le seul pays où le président peut encore peser sur l’économie et obtenir des moyens pour atténuer la misère des gens. En effet, rien qu’avec le budget de l’Armée et les commandes qui en découlent, il peut faire prospérer de grands groupes industriels ou les faire dangereusement péricliter.
Ce n’a pas été le cas lors des deux mandats du sortant.
Bush, c’est évident, n’a pas la fibre sociale.
Résultat, le plus puissant Etat du monde est aussi celui où la misère gagne du terrain, où les classes moyennes stagnent ou régressent, tandis que la classe supérieure éclate de santé. Un peu comme chez nous, sauf que nos politiciens n’ont pas trop le pouvoir de changer les choses comme leurs collègues US.

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Actuellement les observateurs économistes sont entre deux appréciations : l’Amérique va-t-elle tomber dans la récession ou va-t-elle s’en sortir et rebondir ?
C’est très important de le savoir pour le successeur du Républicain.
La crise des subprimes, la concurrence avec les Etats émergents, la Chine et l’Inde, l’arrêt de la hausse de la consommation des ménages, l’inflation menaçante et le dollar côté à 1,42 pour un euro, les dépenses en Irak et la reconversion de l’industrie et de la voiture polluante en industrie propre qui tardent, je parie pour une crise financière grave peu avant la sortie d’un Dobeliou Bush qui aura été un bien mauvais président.
Le programme de Hillary Clinton ne s’adapte pas à ce schéma. Il est conçu sur une meilleure couverture sociale qui n’est possible que par l’augmentation du PIB. Celui d’Obama non plus. Pour susciter un engouement pareil chez les Blacks, il a dû leur promettre des avantages sous forme de reconnaissance civique qui ont un coût. L’un comme l’autre devront déchanter et devront déclarer après l’installation à la maison Blanche, comme Sarkozy l’a fait en France : « les coffres sont vides ».
Si la crise est inévitable, peut-être ne sera-t-elle pas trop profonde et que nos deux candidats, après deux années pénibles, auront la chance de rebondir afin de préparer leur réélection.
Cela fait penser que le sort de la santé économique des USA dépend assez paradoxalement de la Chine, grande concurrente des marchés américains et dans dix ans, peut-être moins, la première puissance commerciale au monde. La Chine en pleine croissance dégage des dizaines de milliards de dollars de cash-flow qu’elle peut investir ou bon lui semble. Voilà dix ans qu’elle investit aux USA, qu’elle rachète des parts de tout ce qui lui paraît rentable. Sa fortune est en dollars et elle profite de la sous-évaluation de sa monnaie sur les marchés. Elle n’a pas intérêt à peser sur les marchés pour tuer l’Amérique et le dollar. Elle ne pourra le faire que dans quelques années, quand sa monnaie sera enfin à la hauteur de son industrie. Elle aura intérêt à reconvertir sa fortune extérieure en argent du pays.
Voilà madame Clinton et Barack Obama en partie rassurés.
Quant à la suite de la campagne, Barack Obama dispose d'un trésor de guerre qui lui permettra de « mettre le paquet » sur les campagnes publicitaires télévisées. C’est quand même étrange que son réservoir de riches donateurs continue à s'amplifier. On raconte que ce sont les Républicains qui le financent, tant ils sont convaincus de le battre à l’élection finale, ce dont ils pouvaient douter avec en face d’eux Hillary Clinton.
Le fric a toujours été le moteur des élections américaines, ce qui fait de celles-ci une sorte de valeur cotée en bourse convoitée dans une OPA par le plus riche !
Tandis que la comédie tourne à la foire d’empoigne… ou à son simulacre, le monde va toujours aussi mal, et quel que soit le président, il faudra autre chose pour enrayer la pauvreté qui jusqu’à présent est la seule gagnante en Amérique et de par le monde.

Commentaires

Mauvaise nouvelle pour les démocrates. Quoiqu'il arrive ils vont hériter d'une situation catastrophique, tant Bush et son administration a été incompétent et a mené son pays au marasme le plus complet.

Ce n'est pas seulement sur le plan économique qu'il faut analyser l'ampleur des dégats. Un peu de bonne gestion, quelques mesures intelligentes, le pays a de la ressource et peut se relever rapidemment.

Le problème est au niveau des mentalités. Avec ses discours crétins et son art de prendre les gens pour des cons, Bush a réussit a instiller une certaine méfiance, de la défiance et meme une sorte de suspicion généralisée des uns envers les autres. Tout ca est bien ancré dans l'inconscient de chacun et il faudra attendre longtemps avant que les memeres de plus de 50 ans ne s'accrochent plus à leurs sacs en voyant un basané ou que les beaufs tout-le-monde ne traduisent plus muslims par terroristes.

Les dégats de l'inconscient sont parfois surprenants, ma maman qui a connu la guerre stocke systématiquement sans trop savoir pourquoi du sucre, du riz et des pates dès qu'un obus explose quelque part sur la planète, il parait que c'est très fréquent chez les personnes qui, enfants, ont connu les privations en 40-45.

Dans sa quète de l'agapè, l'humanité a reculé de 20 ans en quelques années.

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