Leterme-Reynders : la mouche à deux culs !
Dans cette grange qui brûle, le futur gouvernement en est déjà à sauver ce qui peut l’être !
Et dire, qu’on n’a pas encore abordé les questions qui fâchent, comme BHV et les autres projets confédéraux flamands !
Les pompiers s’affèrent sur ce qu’on a pu épargner et ce n’est pas simple. Restera à retirer des flammes ce que l’Octopus et les Sages pourront… sacré boulot. D’autant qu’on sait que certains pompiers sont des pyromanes maniaques.
La méthode Leterme est brouillonne, imprécise, on ignore où il veut arriver. Alors, on imagine et comme en ce moment on broie du noir…
« Mis au courant » du moindre mot et de la moindre intention, le public ne sait rien du dessein de fond, et la presse non plus. La Flandre est un sphinx qui se moque de nous.
Est-ce qu’elle la veut encore cette fichue Belgique ?
Ou bien celle-ci se réduira-t-elle comme Olivier Maingain le subodore à Bruxelles et la Wallonie, les Flamands étant occupés à fonder leur nouvel Etat ?
L’électeur en retire l’impression qu’on sombre dans le surréalisme linguistique. Les Wallons n’ont pas fait tant d’histoire à la mort de leurs patois.
Sauver les meubles devant les héritiers sidérés, voilà ce que l’on perçoit des gens qui tentent de faire croire qu’ils nous représentent, en courant dans les flammes.
On pourrait même dire que la priorité aux questions constitutionnelles et institutionnelles s’est déplacée vers la criante faillite sociale actuelle.
Au dixième mois de la crise, on en est encore à s’interroger sur la manière d’améliorer le pouvoir d’achat. Si au moins ceux qui en discutent avaient faim ? On l’aurait tout de suite, la solution. Ah ! la question serait vite réglée.
Comment se mettre à la place des pauvres avec les salaires qu’ils se font !
Les Libéraux l’affirment : on n’est pas riche quand on en gagne 2.000 euros par mois. Certes, répliquent les humanistes socialistes et les socialistes humanistes (ne pas confondre), n’est-il pas urgent de secourir ceux qui en ont le plus besoin, les 15 % de citoyens en-dessous du seuil de pauvreté (presque le même pourcentage qu’aux USA !).
C’est le sujet d’une fable. Celle de deux bourgeois obèses qui sont d’accord de secourir un pauvre qui meurt de faim sur le trottoir. L’un veut le remettre debout avec une bonne soupe aux pois, l’autre prétend qu’un Louis d’or dans la main serait plus adéquat.
La dispute dure. La soupe ne se fait pas et le Louis reste dans la poche de l’autre.
Quand les deux bourgeois obèses se décident enfin d’agir, ils se penchent sur le pauvre : celui-ci est mort !
Les Horace et les Curiace, qu’entre parenthèse nous avons élus, en sont là.
C’est un peu une manie politicienne mondiale Les massacreurs chinois s’activent au Tibet. On parle de boycotter les jeux olympiques. Surtout pas disent les firmes qui ont investi des millions de dollars. Allons-y et faisons leur la morale.
Pendant ce temps, les tibétains se font assassiner et meurent sous les regards apitoyés des moralistes démocrates qui s’invectivent.
En Belgique, c’est pareil. Les partis byzantins vont tout détruire à force de faire des plans sur la comète.
On voit bien jusqu’où peuvent aller les fameux compromis à la belge : la paralysie totale.
Moi qui ne suis pas royaliste pour un sou, j’en arriverais presque à confectionner les petits drapeaux de madame Houart, ou à me jeter dans les bras des rattachistes en criant vive la France, tant il n’y a pas pire que nos athlètes politiques refusant l’obstacle.
Tout, sauf l’immobilisme…
Prenons le notionnel. Allez expliquer le notionnel aux gens avec un baril à 106 dollars ! Ce qu’on sait, c’est la façon dont vivent ceux qui seraient les bénéficiaires du notionnel. Tout le gratin à la montre Reynders est pour le notionnel. Qu’ils s’en mettent un peu plus dans les poches ne changerait pas grand chose à la médiocrité de la vie du plus grand nombre, peut-être, mais un Etat mis en coupe réglée au nom du commerce et de l’industrie avec des millions de travailleurs esclaves de la chose, c’est ajouter une lanière de plus au fouet qui sert à ranimer nos ardeurs défaillantes.
Alors que l’homme du notionnel aille se faire foutre.
Un autre volet dans une maison qui en compte beaucoup, celui de la justice.
Bètchette Onkelinx s’en est sortie après avoir multiplié les propositions et les lois que n’auraient pas désapprouvées Chastel, le brave soldat Svejk de Reynders, dont certaines sur les armes d’une absolue bêtise. La voilà spécialiste ailleurs, mais la machine court toujours.
Tous s’agitent autour du volet de la libération conditionnelle, dite « loi Lejeune ».
Tout le monde sait qu’un condamné à trente ans, n’en fait que dix. Pourquoi ne pas le condamner aux dix ans qu’il fera, quitte à lui mettre une petite rallonge s’il n’y met pas du sien, dans le courant de sa peine ?
Enfin, j’arrête ici tant la conclusion saute aux yeux.
Les partis ne sont d’accord sur rien, parce que dans le fond, ils sont d’accord sur tout : sur le partage linguistique, sur la façon de gérer une démocratie d’apparence, sur le système capitaliste, Flamands et Francophones confondus. Il n’y a plus de différence entre la gauche et la droite ou si peu. Et c’est ce « si peu » qui les gonfle à bloc et qui nous les montre parfaitement enragés parce qu’ils se refusent à se voir complices. Reynders accuse Di Rupo d’être sans programme et Di Rupo s’acharne sur la méthode Reynders. Mais si, ils ont chacun un programme. A quelques nuances près, ils sont identiques. Ils ont leurs répliques en Flandre où même la fleur de nazillons qui croît du côté d’Anvers est pour leur méthode, leur ordre, leur discipline et leur goût pour le capitalisme actif. Ils ont aussi en commun des barèmes de salaires identiques qu’ils défendent au Nord comme au Sud, du même et ardent cœur, puisqu’ils sont communs. S’il n’y avait qu’un accord…
Leterme-Reynders, la mouche à deux culs, ou encore Reynders-Di Rupo, la bête à deux dos, et ainsi de suite…
C’est le même bouillon de culture politique en France, avec un PS sans voix et pour cause…
Les Flamands seraient davantage plus à droite ? Mais nos édiles francophones le sont aussi, sauf qu’ils le sont moins visiblement pour ne pas froisser la sensibilité des électeurs.
Alors, ce gouvernement ?
Dommage qu’il n’y ait pas un Olivier Besancenot en Belgique. Lui au moins ne cultive pas la nuance, il pense autrement pour faire autre chose. Au moins l’opposition aurait quelque chose à dire…
Si Di Rupo en avait, il pourrait faire l’échange de coach et demander Besancenot à la Ligue contre Magnette, le play-boy suffisant en qui le Bureau du PS voit son sauveur !
Commentaires
Je ne connais pas l'expression "mouche à deux culs" en français, mais "fé des mohes a deûs cous" c'est "faire merveille" pas vraiment ce que font nos illustres.
A quand une chronique en wallon ?
Postée le: luc | mars 18, 2008 02:56 PM
Comme c'est curieux, ma mère employait cette expression en wallon pour désigner quelqu'un de compliqué doté d'un esprit chimérique !
Quel est le lecteur qui tranchera ?
Postée le: Richard III | mars 18, 2008 11:33 PM
Vous avez raison, c'est faire des merveilles dans un sens péjoratif et par dérision.
Postée le: Luc Désamoré | mars 19, 2008 09:44 AM