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Sauver les meubles !

L’interview de ce matin sur la RTBF d’Herman van Rompuy est explicite.
Chère Madame Houart préparez vos mouchoirs, patriotes, aux fenêtres ornées de drapeaux, mettez les en berne.
Voici ce que le président de la Chambre a déclaré :
« Suivre les recommandations du Conseil de l’Europe concernant les minorités, c’est remettre en question les lois linguistiques donc remettre en cause la Belgique elle-même. »
Autrement dit pour que la Belgique poursuive sa vocation d’Etat fédéré, il faut que les francophones de ce pays acceptent de cautionner une politique raciste et de ségrégation des Flamands !
Ce discours est important venant du président de la Chambre, et il aura des conséquences inimaginables si c’est comme cela que Leterme et son gouvernement conçoivent la chose.
Cela signifie que toute négociation est impossible et que les présidents des partis francophones ne peuvent en aucune manière justifier de leur présence dans un Etat à la flamande sans épouser la cause, faisant de ce pays tout entier une nouvelle Serbie !
A-t-on bien mesuré la paranoïa flamande du côté francophone pour encore croire à un Etat fédéré et même confédéré dans des conditions qui nous placeraient, nous les victimes francophones, dans le même discrédit d’une moitié du territoire à l’encontre du reste des pays de l’Union européenne ?
Ah ! l’amour inconsidéré des Flamands pour leur langue, de respectable qu’il était, devient la pire des aberrations.
Il n’y a pas à barguigner. Nous devons à tout prix et à toute vitesse nous désolidariser d’eux et ce malgré l’inconfort dans lequel nous serons pendant le temps de nous organiser.
Hélas ! de ce côté du pays, nos leaders sont bien trop lâches pour tenir un langage de fermeté. Sauf peut-être Joëlle Milquet que l’on voit traîner les pieds dans une aventure gouvernementale à laquelle elle ne croit pas vraiment.
Et dans de pareilles conditions, échaudée par les autres partis, elle craint fort de dévoiler le fond de sa pensée toute seule, devant le sycophante Reynders prêt à vendre tout pour « encore une minute monsieur le bourreau » et Di Rupo qui n’a vu dans ce gouvernement que le moyen de rouler le MR dans la farine et lui reprendre des voix pour les prochaines élections suite au fiasco de l’orange bleue.
Il est clair qu’à naviguer avec les énergumènes fous de leur langue et d’autant plus fous qu’elle n’est véhiculaire en rien du point de vue culture et intérêt en-dehors du petit carré de beffrois, de légumes et de littoral, nous serons à la fois la risée de l’Europe, mais aussi classés dans la catégorie des nationalistes pointus avec les Serbes et quelques mirliflores locaux des pays de l’alliance comme Jean-marie Le Pen et Jörg Haider, qui continue à représenter la Carinthie à l’UE, ou encore Gianfranco Fini, d’Alleanza nazionale allié de Forza Italia du cavaliere Berlusconni.
Si ce voisinage ne gêne plus les socialistes au point de vouloir nuancer le comportement flamand (ils n’y verraient que du patriotisme exagéré et parfois agressif, alors que tout le monde constate - à commencer par les parents des bambins d’un certain parc d’où une municipalité voulait en exclure les francophones – que ce patriotisme n’est rien d’autre que du chauvinisme ethnocentrique ! ), personnellement cela me gêne terriblement. Pas vous ?
On en perçoit bien la dérive, mais personne ne sait jusqu’où cette exaspération linguistique pourrait conduire les parlementaires flamands d’une Belgique moribonde et au bord de l’éclatement.
C’est malheureux pour Bruxelles et les francophones qui l’habitent en majorité, il ne faudra pas compter sur Reynders, ni Di Rupo et très peu sur Milquet pour desserrer le carcan qui les étouffe. Il est même hors de question d’établir un nouveau couloir de Dantzig sur les terres flamandes par un cordon ombilical francophone avec la Wallonie.
Le drame c’est que Bruxelles ne compte pas un aérodrome intra muros pour la ravitailler comme du temps où Berlin était au coeur de la guerre froide.
Ce n’est pas demain que le montois rosé dira « Ich bin ein Berliner » pour Bruxelles en parodiant Kennedy !
Une seule chance que ça ne tourne pas au vinaigre : la présence de l’Europe dans la capitale. Mais, une Europe assiégée aussi ! Alors là, on aurait tout vu !
Les municipalités wallonnes qui ont laissé filer à Bruxelles leur patrimoine culturel, comme par exemple les iguanodons de Bernissart et bien d’autres richesses locales feraient bien de réclamer leur retour avant qu’ils ne tombent dans l’inventaire commun des biens nationaux sur déclaration de faillite de l’Etat belge, avec séquestration éventuelle en cas de contestation.
Je l’ai toujours dit, il vaut toujours mieux sauver les meubles avant l’arrivée des huissiers. Tous les faillis me comprendront.


Il n’y a ni publicité, ni lèche d’aucune sorte sur ce blog. Pour une fois, je vous livre tel quel ce courriel du matin. Vous en ferez ce que vous voulez, bien entendu. N’en inférez pas pour autant mon adhésion systématique à un quelconque système philosophique ou religieux.

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