Une bourde chaque semaine !
Ah ! il n’a pas de chance, Maître Uyttendael, l’affaire de la note, puis maintenant le cas Misha Defonseca !
La semaine dernière, il expliquait point par point que sa cliente avait bel et bien survécu avec les loups.
Nous, on vit comme on peut avec Didier Reynders, mais des loups, quand même !...
Devant l’incrédulité des éthologues, il n’était pas à court d’arguments. Le cher Maître avait réponse à tout.
Sa cliente était bien juive. Les parents avaient été en 41 des victimes désignées par l’étoile jaune aux rafles des Allemands. On avait beau dire au Maître que l’étoile avait été portée seulement en 42, notre intarissable rétorquait qu’ils avaient été aussi résistants et que c’était la raison pour laquelle ils avaient été envoyés dans un camp de la mort. Quant au port de l’étoile, sa cliente avait probablement été victime d’une confusion dans les dates. Elle avait tant souffert que l’on pouvait lui pardonner un trou de mémoire.
De la partie bestiaire de l’œuvre de Misha, on apprit que les loups n’avaient aucun secret pour la cliente et son conseil.
Avec Jack Nicholson, par mimétisme Marc se fit lycanthrope. C’est le moins quand on se veut un défenseur performant.
Il manquait à l’interview le hurlement authentique du vieux mâle qui, avec 29 « femelles », se fait du souci pour les nourrir. Aussi, nous savons depuis la note envoyée par erreur à la greffière en chef de l’arrondissement de Bruxelles, qu’il est pratiquement à la chasse de la clientèle de l’aube au crépuscule.
Bref, on pleurait presque avec lui dans les chaumières, du sort incroyable d’une fillette de 8 ans qui s’était tapé 3.000 km dans une Europe dominée par les adolphins et maintenue en laisse par des SS, suivant l’adage que l’homme est un loup pour l’homme.
Sur cette lancée, on apprenait que Madame Misha Defonseca n’était autre que Monique Dewael, née à Schaerbeek le 2 septembre 1937, une fois sais-tu ?... Que la dame convenait avoir inventé son histoire à dormir debout avec les loups. Mieux qu’elle n’était pas Juive pour un rond de kipa.
Du coup voilà notre lycanthrope avocat de se transformer en un loup encore plus énorme avec des sens sur-développés et acquerrant les caractères attribués à cet animal, car lui, histoire vraie ou fiction, il doit toujours nourrir sa famille, ses proches, son bureau et sa réputation !
Heureusement qu’après le faux pas de Misha, notre homme a le temps de se muscler. Pour renouer avec l’exploit il lui faut la pleine lune ! Elle ne sera pleine que le 7 mars, donc il reste quelques jours à Marc Uyttendael pour se mettre en situation de vivre avec les loups. D’autres plus chanceux encore, peuvent attendre jusqu’au 23 mars…
Selon la légende, lors des nuits de pleine Lune, l’humain loup-garou, se transforme : puissance musculaire, agilité, ruse et férocité. Il chasse et attaque sans merci ses victimes pour les dévorer, ne contrôlant plus ses faits et gestes, et pouvant tuer de nombreuses victimes en une seule nuit. Les gens se sont mis à chasser les loups, s’en protégeant avec de l’eau bénite du CN&A et les tuant avec une balle en argent ou avec des pieux d'argent.
Si les affaires continuent à se déglinguer, peut-être sera-t-il nécessaire pour notre homme-loup d’attendre les pleines lunes suivantes pour attaquer avec le maximum de mordant les différents départements des Régions et Fédération du royaume afin d’assurer des contrats.
Un problème cependant, l'homme atteint de lycanthropie doit généralement ôter ses vêtements avant de prendre la forme du loup-garou. Dans le "Lai de Bisclavret" de Marie de France (XIIe s.), un chevalier doit se déshabiller entièrement avant de se métamorphoser et dissimule ses vêtements sous une pierre creuse car, s'il ne les retrouvait pas, il serait condamné à errer indéfiniment sous la forme d'un loup. Ne vous étonnez pas, dès lors, que le cabinet tout entier parte dans Bruxelles recenser les pierres creuses. Choses plus rares à trouver que des hommes creux. L’autre jour dans une ruelle joignant la Grand’place, un vase de WC attendait dans la rue le passage des encombrants, il suffirait au Maître de le retourner pour qu’il soit creux !
En voilà assez pour les loups et madame Dewael alias Defonseca pour cette semaine.
On espère que la semaine prochaine, Maître Uyttendael en aura trouvé une autre, tout aussi réjouissante.
Par exemple un descendant de Tojo revendiquant la Tour japonaise du Heysel, ou Thyl Uylenspiegel passant la frontière linguistique dans le mauvais sens…