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Les forçats de la faim…

…version capitaliste.

Comme aux plus mauvais moments où le capitalisme était en guerre contre le communisme, il y a de nouveau des émeutes de la faim un peu partout dans le monde.
A une certaine haute époque de la guerre froide, les économistes occidentaux prétendaient que le système capitaliste était le seul performant et donc le remède absolu de la misère dans le monde.
Quand un pays d’Afrique était touché par la disette, il changeait de camp et passait dans le giron américain ou soviétique. L’idéologie qui triomphait déversait ses bienfaits sur les maux du pays rallié. Quand les caméras s’éteignaient, la famine reprenait de plus belle et lorsqu’on en faisait reproche aux idéologues du camp occupant, c’était toujours de la faute des gens d’en face.
Le 9 novembre 1989 le mur de Berlin tombait ; mais, déjà au début des années 80, la guerre froide avait été gagnée par le camp américain. Cela fait au moins 25 ans que le système capitaliste n’a plus de concurrent. De l’avis de tous, toutes les conditions sont requises pour que la liberté d’entreprendre et le commerce mondialisé trouvent leur apogée, malgré la poussée de deux géants : l’Inde et la Chine.
Et que constate-t-on ?
Des émeutes et des menaces de famine comme aux pires moments des peuples en guerre !
La hausse des prix des aliments produite par la spéculation et la montée des prix du baril de brut, en sont la cause, disent les économistes.
Or, s’il y a bien une chose qui était à prévoir, c’était bien l’assèchement progressif des puits de pétrole.
Comment se fait-il que de l’avis des experts, des prévisionnistes et des économistes, une telle situation était plus que probable, elle était certaine, et qu’aucune précaution n’ait jamais été envisagée ?
Est-ce appeler cela un système responsable et prévoyant ?
Qui ne voit dans ce seul exemple le défaut irréductible du capitalisme, pour en redouter à l’avenir les pires catastrophes : ce système n’en est pas un ! Ce n’est qu’un conglomérat de situations, une chose informe du plus dégoûtant des empirismes : le profit, l’égoïsme, bref un truc antihumain.
On y a plaqué une morale de circonstances, adaptable et à géométrie variable, selon que l’on soit puissant ou misérable.
Et allez donc, c’est pas mon père ! Même les juges troussent leurs robes pour le cotillon…
En réalité, c’est une merde dans laquelle l’humanité va perdre tout espoir d’atteindre à une condition supérieure. Une sorte de vestibule dans lequel on marche en somnambule avec au fond une porte qui donne sur l’apocalypse, tout le monde le sait, et pourtant, on l’ouvrira croyant qu’il y a encore un profit à faire derrière…

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Evidemment, la misère, la faim dans le monde, à côté de ce qu’on dégustera, c’est de la rigolade, des ortolans pour écologistes, des baleines en bonne santé pour greenpeace.
Mais, on n’en est pas encore à réciter des chapelets ou à crever la dernière barrique de bière. D’ici là, on aura droit aux beaux discours de nos stratèges, aux mines pincées de nos industriels en mal de profit, et aux graphiques de nos plus brillants économistes.
C’est dire, que si l’astéroïde 99942 Apophis ne nous percute pas en 2036, nous aurons le temps de lécher le fond des marmites de Didier Reynders quand toute la Belgique crèvera de faim, sauf lui, à la suite de la réussite finale du capitalisme ambiant.
Tout ça pour écrire qu’on a de plus en plus faim dans le monde et que le libéralisme est impuissant et que le libéralisme s’en fout.
Quant à venir dire que c’est parce que la Chine et l’Inde consomment de plus en plus, que les autres doivent se mettre la ceinture, c’est faux.
La preuve, c’est qu’une famine est toujours possible chez l’un comme chez l’autre ; car, ces pays ne progressent pas de façon systématique et n’élèvent pas sensiblement de la même façon le niveau de vie de leurs habitants.
La Chine n’est plus communiste que de nom. Et l’Inde est le pays des castes et des discriminations. Les Intouchables ne mangent pas toujours à leur faim, et ne sont pas près de consommer un steak frites par semaine.
Ceux qui progressent encore et qui augmenteront demain leur part de marché, sont des populations qui consomment plus de produits de luxe que des produits de première nécessité.
C’est l’imprévoyance, l’insouciance et la spéculation qui sont responsables de l’accroissement de la misère, même dans les pays occidentaux, sinon qu’ici, on ne meurt pas encore de faim.
Mais si le système n’est pas riche en morale, il l‘est, par exemple, en mauvaises raisons. La dernière en date vaut son pesant d’éthanol. Il paraît que c’est à cause des cultures du colza qu’on en est arrivé à payer le pain 2 euros 50 !
Il faut arrêter quand même de faire croire ça aux gens, même si les hectares de culture réservés à l’automobile peuvent être une source de déséquilibre dans 5 ou 10 ans.
Qu’est-ce que vous voulez, les gens croient à tout ce qui les rassure, et puisque c’est pour la bagnole… que les autres crèvent de faim, et que ça arrange bien les économistes…

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