Viva Hugo Chavez !
Dans nos pays à vocation libérale et centriste, on traîne bien un peu les pieds à la suite de l’emballement des prix de denrées de première nécessité, mais sans plus.
Ailleurs, la dénonciation de ce phénomène s’amplifie dans des pays à l’économie plus fragile comme l’Egypte, Haïti, la Cote-d'Ivoire, le Mexique, la Malaisie, etc.
En Europe, les populations engourdies n’ont pas encore mesuré la tromperie des indices des prix qui consiste à amalgamer des matériels Hi-fi stables, avec les hausses des farines, fruits et légumes.
Trente ans de libéralisme social et centriste nous ont complètement abrutis.
A y regarder de près, c’est pourtant le système mondialisé de la concurrence qui est à la base de la flambée des prix de détail.
On a fait croire si longtemps que c’était le meilleur moyen de faire baisser les prix, que tout le monde en reste persuadé, malgré la libération du prix du pain, il y a de cela quelques années, point de départ en Belgique des hausses.
Sous nos Régimes des émeutes de la faim ne se sont pas encore produites ; des indicateurs devraient pourtant nous alarmer, comme la progression de la pauvreté. Cette semaine le chiffrage des pertes sur les revenus qu’occasionnent les hausses des loyers, du chauffage et de la TVA vient renforcer le malaise général.
Des explications ?
Les libéraux en ont plein leurs dossiers.
Les habitudes de consommation en Chine ou en Inde évoluent avec leur pouvoir d'achat en forte augmentation. La demande explose. Dans un monde rétrécit par la puissance et la vitesse des moyens de transport, les grands producteurs ne sont plus tenus par le temps des trajets, d’où un plus large éventail de spéculation et de surenchère.
Les tarifs agricoles ont flambé à cause de la disparition des grands stockages en silos, puisque les céréales trouvent tout de suite preneur. La libéralisation du commerce international a surpris tout le monde par l’ampleur des ententes – généralement sanctionnées – mais qui, en se multipliant, empêchent toute correction par les organismes de contrôles internationaux.
Nestlé souligne la demande en agrocarburants qui renforce la hausse des prix, plus pour justifier ses propres hausses, notamment les huiles, les poudre de lait et les yaourts, plutôt qu’essayer de ralentir la tendance qui est une véritable catastrophe pour les pays d’Afrique.
Les spéculateurs, maîtres du jeu libéral, anticipent une montée future des besoins en carburants verts pour s’accaparer les produits agricoles. On assistera sans doute dans les prochaines années à une concurrence entre les pleins de réservoir et la nourriture de base pour les enfants des pays pauvres. Ce qui est une nouvelle forme de colonialisme d’origine spéculative et contre laquelle on ne pourra rien ; sauf, qu’elle sera en partie la faute des écologistes !
Les denrées alimentaires sont de véritables valeurs refuges pour les investisseurs. Les céréaliers de Beauce et des grands espaces cultivés, au bord de la dépression il y a dix ans, retrouvent le chemin des profits rapides. De nouvelles fortunes naissent dans les métiers de l’agroalimentaire. Ce sont des placements financiers intéressants, par rapport à la crise économique actuelle. Cette prospérité ne crée évidemment aucun emploi nouveau, tant les grands fermages se sont mécanisés à un point tel qu’on ne voit pratiquement plus personne dans les champs.
Les pays non-producteurs d'hydrocarbures subissent les effets d'un baril qui tourne autour de 110 dollars. Les Etats occidentaux comptent diminuer leurs dettes en maintenant les taxes et accises comme du temps où le baril valait 50 dollars. Ainsi, accompagnant les producteurs-spéculateurs des hydrocarbures, ils se conduisent de telle manière que l’on peut parler d’Etats voyous de pays comme la Belgique et la France.
Va-t-on retourner aux antagonismes entre la ville et la campagne comme du temps de la guerre 40-45 au cours de laquelle les paysans se sont enrichis sur le dos des citadins ? La production locale difficilement exportable à grande échelle et qui n’intéresse pas encore les spéculateurs peut jouer sur des prix locaux des denrées de première nécessité dans les campagnes, au détriment des villes.
Comment trouver un remède à la crise quand les organisations internationales sont toutes convaincues de l’impossibilité de casser le système libéral sans faire de plus grands dommages encore aux populations les plus fragilisées ?
Mais, c’est quand même un paradoxe que les producteurs de cacao et de bananes dans les pays producteurs exportent les productions avec les bénéfices et que les populations travaillant de et pour les grands propriétaires ne peuvent se payer le luxe de manger du chocolat, voire même des bananes ! Que dire des pays producteurs de pétrole, tous performants, dont certaines populations sont parmi les plus pauvres au monde !
C’est pourquoi l’expérience de Hugo Chavez au Venezuela est autant respectée par les économistes qui voient venir les désastres, qu’elle est brocardée par les pires fascistes des républiques libérales, ses voisins, économistes à la solde d’un libéralisme qui, comme en Belgique, émerveille encore nos imbéciles instruits.