De Gucht recale Kabila junior…
…à son cours de morale !
C’est le journal « Le Soir » qui donne le ton.
Après le feu vert accordé lundi soir par le conseil communal de Zaventem à la vente de 61 lotissements à certains candidats sur la base de la connaissance du néerlandais, on en est à la supplique du côté francophone !
« Beste vrienden, chers amis : et si vous arrêtiez ? » se lamente le journal le plus lu de la Belgique fransquillonne.
Les autres n’en ont cure et, malgré l’Europe qui regarde la Flandre avec la curiosité amusée d’un enfant qui voit une guêpe sur un fruit mûr pour la première fois, les Flamands poursuivent et signent. Et pas qu’au communal, au Fédéral aussi, Karel De Gucht écrase ses fraises avec un marteau pilon de Steelinvest.
Que le ménage se fasse à la flamande en Flandre, c’est déjà curieux, mais que De Gucht casse la porcelaine à Kinshasa, passe la mesure.
Franchement, a-t-on jamais vu un ministre des affaires étrangères faire la fine bouche sur l’état de la démocratie dans des pays où nous sommes représentés ? Cela signifierait que selon ses critères, nous n’aurions plus de relation diplomatique avec les ¾ des pays de la planète !
Être Flamand et donner des leçons de démocratie aux autres, c’est un paradoxe !
Pour en revenir aux mains tordues par le désespoir de Thierry Fiorilli qui signe l’éditorial du Soir, il a bien soin de montrer à la cantonade, le papier cadeau dans lequel il a emballé son homélie : « Amis flamands, arrêtez. Arrêtez de prétendre que vous êtes victimes d'une conspiration internationale ourdie par les francophones. Et arrêtez de vous cacher derrière ce faux nez pour justifier des politiques, des stratégies, des règlements, des circulaires, que vous auriez dénoncés, il n'y a pas si longtemps, s'ils avaient cours dans tout autre pays. »
C’est-y pas gentil, tout ça ?
D’ici à ce que Thierry Fiorilli tombe amoureux de son bourreau, il n’y a qu’un pas que nombre de Francophones ont déjà franchi.
On est loin de la vindicte d’André Antoine tonnant contre un malheureux chauffeur d’autobus. Que n’est-il aussi ferme avec les Flamands !
Ici, il s’agit de filer doux dans ce que les pleutres qui nous gouvernent appellent une collaboration avec la Flandre.
Si nos « craqueurs d’R » accomplissent leur projet de « défrancophonisation », nous, par contre, nous sommes en pleine franconnerie.
A part André Antoine, Fiorilli et quelques autres - qui ne voit que le dialogue n’est plus possible avec la Flandre, que ce soit au Régional, comme au Fédéral ?
Le comble, c’est que même nos flèches sortis des universités pour nous convaincre de notre bêtise, même eux, en sont conscients aussi. Seulement, ils n’ont pas d’envergure. Ils croient pouvoir s’entendre avec des gens du type De Gucht, c’est-à-dire bornés et de mauvaise foi.
Quand les Flamands hurlent comme des écorchés vifs que nous les encerclons, alors que nous balayons le sol devant leurs pas, que faisons-nous ? Nous nous aplatissons davantage, nous sommes confus de parler une langue beaucoup plus riche que la leur, au point qu’eux-mêmes truffent leur idiome rustique de mots français. Nous leur promettons que ça va changer à coups de résultats scolaires médiocres des potaches wallons et avec la satisfaction de leur communiquer que le vocabulaire de nos jeunes rétrécit au point qu’il comptera bientôt aussi peu de mots que le leur !
Et malgré tout, ils persistent. Nos persécuteurs jouent les persécutés !
C’est parce qu’ils ont compris que de la lâcheté francophone, ils peuvent retirer beaucoup plus que ce qu’ils estimaient possible au départ de leur folie nationaliste et linguistique.
Je suis de l’avis de Gendebien.
On ne les arrêtera pas. Et surtout de la façon dont nos illustres s’y prennent. Le plus inattendu, c’est qu’ils se croient tout permis à l’Europe aussi, sans doute en raison de la facilité avec laquelle ils nous rentrent dedans. Ils pensent que c’est partout pareil et qu’ils ont derrière eux le clan germanique.
L’avenir de leurs relations avec l’Europe nous le dira.
De toute manière, nous avons fait un allié sans le savoir avec le fils Kabila, qui tout dictateur qu’il soit, paie la vieille rancune flamande à l’encontre des Congolais qui, lors de la période coloniale, n’ont jamais appris le flamand et sont toujours restés au français qui est devenu la langue administrative du Congo.
Si les pointus de Flandre font aussi de l’import export de leur fixation linguistique, on n’a pas fini de déguster à l’étranger aussi.