Il y a voyou et voyou !
Nous sommes dirigés par des délinquants !
Belle affirmation gratuite ?... pas si sûr… Et d’abord, qu’est-ce qu’un délinquant ?
Le mot est vague. Il désigne au sens propre, celui qui commet un délit.
Le délit est une infraction punie de Correctionnelle, lit-on dans le dictionnaire. Le Littré dans sa troisième définition du délit stipule que c’est un fait illicite qui cause du dommage à autrui avec intention de nuire. Ce fait constitue un simple délit civil.
L’espace entre le licite et l’illicite est parfois de l’épaisseur d’une feuille d’un livre de Droit, et donc sujet à l’argumentaire.
Les grands commis de l’Etat – comme on disait jadis - qui finissent en Correctionnelle ne sont pas représentatifs de nos élus. Ce sont des voyous qui se sont glissés avec habileté aux leviers de commande avec l’intention de voler le citoyen.
C’est plus instructif et intéressant de s’attacher au destin de ceux que nous avons coutume d’estimer honnêtes, et qui pourtant ne le sont peut-être pas autant que nous les eussions voulus.
Car se commettre à la confection des lois, c’est faire la part du juste et de l’injuste, surtout quand ces lois ont pour résultat d’appauvrir certains et enrichir d’autres.
Ce ne serait pas trop grave, si certaines victimes ne mouraient pas de faim (non assistance à personne en danger) et/ou se suicidaient (complicité de meurtre sans intention de tuer).
Attention, le délinquant politique n’est pas un homme d’Etat qui aurait eu la malchance d’avoir été évincé et qui serait poursuivi pour « des crimes d’idée », comme il était fréquent sous d’anciens Régimes. Sous nos climats il n’y a plus de délinquant de ce type.
Il n’y a en Belgique que des délits d’opinion qui n’atteignent pas les roués qui les manipulent.
Le grand public ignore la plupart des comportements délictueux de ceux qui nous gouvernent.
Quand la presse relate que les revenus modestes sont gravement touchés par le système, les pauvres seraient bien venus de déposer plainte contre X.
Les élus sont responsables au premier chef.
Ils s’interrogent sur les moyens juridiques d’amener les décideurs économiques à plus de retenue sur leurs salaires ; tandis qu’ils sont moins inquiets de la manière dont ils perçoivent des indemnités pour le travail qu’ils ne font pas ou qu’ils font mal ; enfin, ils se moquent des gens lorsqu’ils se font un triomphe d’augmenter les pensions et indemnités de 2 %.
Grâce à la grande âme des libéraux, l’action recommandée consiste à des rappels à la modération et à la morale des citoyens de seconde zone.
Je dis que cette attitude des parlementaires et des ministres est délictueuse, car elle hésite à trancher sur un vol permanent. C’est bien d’une complicité passive tendant à protéger des délinquants, par leur fuite des responsabilités.
Un avocat pourrait plaider en droit devant une Cour correctionnelle.
Il y a des précédents. 1789 n’était rien d’autre que ça, même si cette recherche de l’intégrité s’est terminée le Neuf Thermidor.
Une condamnation pour une chose aussi grave et qui pousse à la misère des centaines de milliers de personne ferait l’effet d’une bombe.
Bien sûr, l’affaire tournerait court du fait de l’immunité parlementaire, des chichis et des embarras que les procéduriers professionnels développeraient à coups d’attendus. Les délinquants regroupés sous le même dispositif et qui voteraient comme un seul homme pour la protection de leurs pairs, pourraient se voir non pas inculpés, mais condamnés par l’opinion publique pour association de malfaiteurs.
Il est vraisemblable que l’accusateur deviendrait vite l’accusé par un tour de passe-passe dont les élites sont friands.
Délire d’un fou ?
Pas si simple.
La politique a toujours laissé des gens sur le carreau. Un parti n’est pas un gang !
Voire…
Cette façon de voir la démocratie aurait l’avantage de rendre la parole aux citoyens, les mettrait enfin sur un pied d’égalité avec les assidus et les charlatans des tréteaux du système.
On pourrait envisager une démocratie enfin sensible au plus grand nombre.
Les qualités premières (mais oubliées) pour faire de la politique, intégrité et goût des autres, seraient fatales aux êtres vils, plus ou moins acoquinés avec les multinationales, qu’obsèdent la mondialisation et le superprofit.
Enfin, le système libéral qui est le premier responsable de la misère générale se verrait désigné pour ce qu’il est, à savoir une organisation maffieuse au service d’intérêts particuliers.
L’humain est-il « décrassable » ? C’est la grande question.