Les Pays-Bas sauveurs de la Wallonie ?
C’est une hypothèse… On retient son souffle !
On croyait que les Hollandais ne voulaient pas de nos Flamands dans la grande « Néerlande ». Ils se sont ravisés. « Le Premier ministre néerlandais Jan Peter Balkenende devrait prendre le pouls auprès de son homologue Yves Leterme au sujet de l’opportunité d’une fusion entre les Pays-Bas et la Flandre. », enfin c’est ce qu’affirme le député nationaliste néerlandais Geert Wilders.
Et Geert c’est l’homme qui convient, du moins on l’espère, aux nationalistes qui foisonnent désormais en « Flandrie ». En novembre dernier, un sondage auprès de l’électeur batave avait démontré qu’une majorité était favorable à une fusion entre la Flandre et les Pays-Bas. Tout semble bien se dessiner. On en est ravis pour eux.
Pourvu que ce ne soit pas encore un faux sondage !
Reste à conclure un nouveau couloir de Dantzig entre Bruxelles et la Wallonie, enfin, à mettre sous le drapeau de l’Europe les francophones de la périphérie, et puis, on scie les meubles et les immeubles communs en deux et chacun se débrouille avec les débris. Déjà en ce dernier partage, n’avons-nous pas l’expérience de la scission de l’Université de Louvain ?
Quant à la dette, ce sera bien la première fois que le nombre rendra un mauvais service aux Flamands !
Cette admirable préparation nous conforte dans le « tout est possible ».
De la vache laitière à l’électronique, de Gouda à De Panne, bienvenue à ce nouveau et beau pays de l’hyperperformance, que les entubés du nanotube et de la haute technologie saluent bien bas.
Le reste nous regarde, aussi prierai-je les lecteurs flamands d’arrêter ici leur lecture.
Côté pratique, les annulations de séjours à la Côte ex-belge, en cas de scission sont automatiques puisqu’il s’agirait d’une côte désormais étrangère ?
Que faire de Madame Houard et des houardistes ?
En un mot, quid du Royaume et des royalistes ?
Ils ne pourront quand même pas imputer à l’action funeste de Monsieur Gendebien la responsabilité de la grande « Néerlande »?
Finalement, on s’en fout. Royaume ou pas, République ou non, rattachement ou contrat avec la France, l’essentiel n’est-il pas de savoir que nous avons désormais la chance de nous débarrasser de l’épaisse « flamandisation » avec la complicité discrète de Didier Reynders ?
Comme dans les vieux couples qui cherchent à mettre le conjoint dans son tort, le « litige » de jeudi dernier où le parti du premier ministre l’a mis en difficulté par un vote sur BHV, imputer la faute aux francophones est digne d’un coup d’avocat dans une cause difficile.
Aussi, faut-il s’attendre à d’autres passes d’armes. La Flandre n’a jamais dirigé ce pays que pour ses seuls intérêts.
Il paraît que trois représentants du Conseil de l'Europe s’informent depuis mardi matin de la non-nomination des trois bourgmestres des communes de Linkebeek, Crainhem et Wezembeek-Oppem. A croire qu’au Rond-point Schumann, personne ne lit les journaux !
Il y eut les autres années des plaintes pour le non respect des minorités francophones. Les Flamands avaient dit à l’Europe d’aller se faire voir. Ils sont pointilleux là-dessus, nos voisins : « …de kennis van talen is een troef », surtout la flamande, disent-ils aux « troeffions » de la périphérie (humour mixte).
Cette fois, l’Europe a mis le paquet avec un spécialiste serbe, Dobrica Milovanovic. C’est un expert en scission sur lequel on fonde beaucoup d’espoir pour y voir plus clair qu’à Sarajevo.
Les trois lascars d’Europe venaient seulement pour les trois bourgmestres ! Ils ne connaissent pas les Flamands ou ils se fichent du monde ?
Car si ce n’était que ce problème, ce serait un miracle de simplicité.
On sait bien ce que veulent les Flamands depuis longtemps : que nous claquions la porte les premiers, excédés de leur connerie nationalo-linguistique.
Voilà que les Hollandais se pointent avec un appel du pied ! Ah ! les pointus sont tentés de nous envoyer promener, sans plus attendre.
Charlier-Jambe-de-Bois aurait mieux fait de se casser l’autre patte en 1830.
Et si on en restait là, une fois pour toute ?
On se séparerait en adultes qui ne savent plus se supporter.
C’est ce qu’on espère en Wallonie.
Mais nos élus sont tellement peureux, nos royalistes tellement accrochés à un Royaume de la Belle au Bois dormant, nos libéraux si anxieux d’atteindre aux performances de la Flandrie, qu’on doute de pouvoir tourner la page si facilement.
Dernière chose à l’adresse du Bourgmestre de Liège : Monsieur Demeyer est-il toujours aussi « chaud » pour appeler la nouvelle gare des Guillemins « Liège Limbourg » ? Que voilà la question à poser à un prochain conseil communal !