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L’épaisse belgitude.

Comme Nathalie Maleux, refermons le journal avec la conviction que pour avoir une information minimale sur de vrais sujets importants, ce n’est ni sur la RTB, ni sur RTL qu’on pourra jamais la trouver.
Ce dimanche a particulièrement été gratiné dans le genre serpillière nationale.
Le débat dominical à l’habitude n’est déjà pas formidable. En plus, quand les 2 chaînes concurrentes s’arrangent pour débattre de la même chose et qu’on voit les mêmes invités discourir sur un plateau, et puis sur l’autre, à part se dire qu’ils ont le don de dédoublement, une chaîne au moins est en différé !
Et qu’était-il donc de si important à débattre ?
Le départ à la retraite de la joueuse de tennis Justine Hennin !
Voilà qui est passionnant… J’ai rarement vu un non-événement prendre une telle importance médiatique.
Il faut croire que la monégasque d’adoption subjugue les foules qui trouvent adroit d’éluder l’impôt en Belgique puis de se réclamer d’un ardent patriotisme. Les gens qui en principe font de la politique, doivent être au courant de l’engouement du public, puisqu’ils étaient présents sur le plateau, sans doute pour les mêmes raisons ?
Rien sur la situation dramatique du gouvernement, d’un Leterme en décentralisation, des opinions séparatistes et rattachistes que l’on n’entend jamais et des événements politiques d’Europe et du Monde. C’est comme si nous étions dans un Disneyland de 10 millions de visiteurs en bals permanents et en transes médiatiques perpétuelles, à nous lamenter d’avoir perdu Blanche Neige.
Certains sont incrédules. On se dit, est-ce ça la Belgique ?... ou ce que nos officiels s’en représentent ?
Deux petits stratèges du dimanche, histoire de garder un petit contact avec les « choses de la vie » : un Javaux en petite forme et un ministre des affaires étrangères sibyllin à son habitude, c’était tout pour les programmes !
L’essentiel tenait bel et bien dans la raquette de Justine. Quelle sera sa nouvelle vie ? Voilà qui est capital. Un seul sur le plateau avait droit à être ému, le père. Mais, on ne fait pas une émission pour une seule famille, fût-elle des plus honorables. Pour mettre en scène une légitime émotion de cet ordre, il eût fallu faire appel à Mireille Dumas. On eût sangloté dans les chaumières, au lieu qu’on y a baillé !
Espère-t-on ainsi distraire les gens du devenir incertain d’une Belgique qui part en quenouilles ? Ou, croit-on pouvoir nous faire sentir le vide des courts désertés par la patronne à la veille d’un Roland Garros, afin de nous faire oublier un malheur moins grand attaché à l’Etat ?
Une non-actualité qui passe par un non-événement, on ne voit pas à quoi rime de traîner le public si longtemps dans le non-être du dimanche midi ? Parménide en personne n’eût pas résisté !
Puisqu’il en est ainsi, faisons un non-article pour un non-public.
Pendant ce temps, il bouge le Monde tandis que nos détecteurs d’actualité sommeillent. Il bouge et se transforme, tant pis pour nous.
Après la ducasse, l’effet Standard, Justine de Monaco et Jean-Mi des Jeux, quand sonnera l’heure de la disette, pensez que vous avez en réserve Eddy Merckx, Salvator Adamo et Julos Beaucarne, au pire... Tiens on est sans nouvelle de sa « petite gaïeule » ?

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Et puis on approche des vacances, des rediffs et de la grande vadrouille de l’inévitable Fufu et du Tour de France qui fait la soudure entre juillet et août. Il faut que nos astucieux pervers tiennent le coup jusqu’en septembre-octobre. Et ce n’est pas simple. C’est marrant quand ils parlent de leurs programmes, ils ne sont éloquents et jamais à court d’idées que pour en justifier la nullité. Que ne mettent-ils leur imagination à ce pourquoi ils sont payés. Astucieusement Coluche plaçait dans le même panier, les cons et les sportifs. Je n’ai pas encore franchi le pas, mais c’est tout juste. Puisque c’est d’une non-misère avec des non-pauvres dont il est question, recevez messieurs qui nous gouvernent, mon non-respect (En d’autres circonstances, j’eusse écrit irrespect. Mais, l’évolution rapide du non-langage me force à réduire le mien de sorte qu’il ait une petite chance d’être entendu de nos intellectuels du dimanche).

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