Où il n’est question que de grimaces.
Evidemment tout est absurde. On attend tous d’être embarqués, sirène hurlante, vers des lendemains qui déchantent.
Ce jeudi, on n’en est pas là. Sauf celui qui y est, encore faut-il qu’il le sache. Parce que parfois, on y est sans le savoir. Certains rient aux éclats, l’instant après ils ne rient plus. Les gens croient qu’ils font la gueule. Non, ils sont morts. Du coup tout le monde le sait, sauf peut-être eux ! Va savoir ?
En attendant le grand soir, ou le grand matin, enfin le grand quelque chose, le mieux est de s’en foutre, de s’en remettre à la sagesse des autres et de passer inaperçu dans la philosophie générale d’un début d’été.
Car on est tous des sages, ce n’est qu’en particulier qu’on est franchement cons. Pour pas que ça se sache, on tombe dans le raisonnement que même un supporter du Standard comprendrait dans ses moments de lucidité. Et des philosophes aussi, quand ils s’assemblent pour traiter d’un sujet de philosophie pas rigolo, qui le devient quand ils l’interprètent. Tout est dans la manière, n’est-ce pas !
Quand match gagné, papa Daerden gagne les toilettes des VIP derrière les loges, on l’a jamais vu ressortir braguette ouverte, même fin saoul. Il a le bon réflexe : passer inaperçu pour y aller et en revenir, suprématie du raisonnement… lucidité ultime. Tandis que les philosophes, peuvent pas s’empêcher de faire drôle sans le faire exprès. Une sorte de don qu’ils ont au moment même et qu’ils perdent en rentrant chez eux. Ils sortent des toilettes du café pareils à Daerden, corrects et tout, pourtant, on les trouve drôles ! Ils parlaient d’Archytas de Tarente ou d’un autre type pas marrant, avant de se secouer le chtibre… et d’actionner la chasse. Le bruit de l’eau remplissant le réservoir annonce leur rentrée, corrobore la miction…
Chez eux, ils redeviennent franchement sinistres par l’obligation qu’ils ont de s’intéresser un peu aux autres, surtout quand ils sont mariés. Ils parlent alors à voix haute dans les WC en laissant la porte ouverte, par politesse, pour qu’on entende.
Tout s’ordonnance. La nature à ses créatures donne les moyens de faire gaffe. Ainsi les mouches, marchent au plafond. Elles ne sont pas folles. A terre, elles n’ont aucune chance ! Les philosophes, sortis du concept holiste par rapport aux mouches, sont terre à terre.
Après dix ans de causettes communes porte ouverte, pour les mariages qui n’en finissent plus, ils laissent quelques gouttes sur la planche, histoire de marquer la longue durée par une certaine forme de mépris..
La nature est plus subtile qu’un supporter et un philosophe,.
Sur l’autoroute en Espagne, vous pourriez vous demander pourquoi les vaches paissent sur des hauteurs, à des endroits stratégiques, pour qu’on les voie de loin. Exhibitionnistes, les bestiaux ? Non. C’est la famille Torres qui dispose ses taureaux en carton vanter son vin Sangre de Toro.
On ne se méfiera jamais assez des apparences. Pour peu que vous les secouiez, les morts, ils peuvent revenir à nous après être revenus à eux. En général, on revient à soi avant de revenir aux autres. C’est une question de logique. Le contraire, que vous reveniez aux autres et pas à vous, c’est une apparition. Les apparitions sont réservées aux croyants. Pourquoi seulement ? Parce qu’il ne faut pas gaspiller ce qui est rare.
On vous secoue une seconde fois pour bien croire que vous êtes mort. Vous l’êtes généralement dès la première. L’homme a l’art des vérifications inutiles.
La vie qui devrait être une rigolade en attendant qu’elle ne le soit plus, ne peut pas se contenter des gens idiots qui rient pour un rien et de tout.
Ces gens énervent C’est comme si vous donniez une queue de rat à un aveugle pour en faire la lecture. Ils ne comprennent pas qu’on puisse rire de ces sortes de plaisanteries. Aussi, ils ne rient plus en attendant de ne plus rire du tout.
Les comiques énervaient déjà au Moyen-Âge. L’été, ils sciaient les bras de leurs armures pour faire des armures-Lacoste.
On n’imagine pas ce que c’est la mort. Ce n’est pas sérieux. La preuve, les disparus ont de l’humour. Tous les légistes le disent. On leur raconte n’importe quoi, ils acceptent tout, avec cet air parfois pincé qu’on dirait une grimace. De leur vivant, la plupart prenaient tout au tragique avec cet air pincé qui signifie « vous dépassez les bornes ».
Souvent, les vivants ne pensent qu’au temps qu’il a fait, puis à celui qu’il fait et enfin, pour le côté aventure, à celui qu’il fera.
Alors que l’eau, d’où qu’elle vienne, faut qu’elle tombe, comme les nuages, faut qu’ils passent.
Chère Marie-Pierre, Danièle m’a dit que j’avais été injuste envers vous, à propos de l’endroit où se situe parfois votre poitrine généreuse. Je vous présente mes excuses, quoique j’hésite à vous les présenter une seconde fois pour le mot « généreuse ».
Parfois la générosité n’est pas considérée comme une qualité, mais comme un défaut.
Pour en finir avec le ministre du rire, ce serait quand même étonnant que Daerden s’en revienne des lavabos avec la chemise mouillée ! A moins, vous savez comme sont les politiques, qu’il ait pissé ce jour là, les pieds au mur !
Les dessous ne sont impénétrables que lorsqu’on le veut bien. Quand même mouiller sa chemise ! Vous en connaissez un qui la mouille, vous, dans la politique ?