Casser la voix et les burnes ?
On s’arrache les magazines sur lesquels quelques pitres se gargarisent d’avoir la cote. Ces papiers-cul de l’info bidon font écran à la grande misère des Arts et des lettres. Ils soumettent à l’attention des foules quelques énergumènes qui vendraient leurs pipis au millilitre et qui font de leurs hémorroïdes des Saints Sacrements.
Le chanteur Georges Michael a facturé 2 millions de dollars à un milliardaire russe, un concert privé. Il espère répéter ce genre d'expérience, arrêter les tournées et distribuer gratuitement ses nouvelles chansons. Il n’est pas le seul. Si ça se trouve, les vedettes du foot n’auront plus le temps de jouer au ballon, sinon vite fait entre deux séances de « privé ». Jusqu’à hier, l’homme en vue vendait quelque chose avec sa gueule, demain, il lui suffira de la gueule…
Merde ! quand on voit comme grattent des petites et talentueuses formations entre jazz et musique classique, et avec quel cœur les gens qui travaillent en semaine rencontrent le village voisin pour des parties de foot qui n’ont rien à envier aux loustics du Paris Saint-Germain, on se demande qui est le plus cinglé, du journaliste et du lecteur ?
Car, enfin, il n’y aurait qu’à bouder les conneries qu’on débite à l’attention des fans et des « sportifs » et à sauter les émissions qui ne sont plus qu’un support des officines où se fait et se défait le pognon à grande échelle. Les jeux olympiques, on se doute, ça va être quelque chose !...
Faut croire que la connerie est militante et qu’elle a ces moments-ci de plus en plus d’adeptes.
Les vieilles gloires remontent sur le ring. L’argent, ça se renifle. Malgré les gants usés, Patrick Bruel, fait un combat par mois, pour l’industrie automobile ou le bâtiment. La minette a passé les 40 ans bien faits. Finie la petite culotte qui trempe dans l’émotion intime. Qu’importe, l’artiste se doit à son public. Il fait comme si la rombière le faisait encore bander, un réflexe qu’il a gardé depuis qu’il se cassait la voix. Seulement, elles ne sont qu’une petite cinquantaine au lieu des dix mille de jadis. L’artiste passe entre la poire et le fromage. A minuit, il est rentré, les poches pleines.
Les grands exemples foisonnent. Les concerts privés, comme son nom l’indique, ne sont pas pour Dugland qui se lève à six heures du mat en visant le premier rang du concert de 23 heures. Les nouveaux fans ne se font pas des oreilles de Mickey à deux pas des baffles. Ils règlent eux-mêmes la sono.
La fleur est au parterre comme l’armateur grec est aux partouzes : dans la discrétion. Les invités, c’est tout mystère et soie, des mélanges de grande couture et des joyaux de la couronne. Les agences fournissent le majordome. L’artiste pousse sa beuglante clé sur porte.
Johnny Hallyday, Florent Pagny, Eddy Mitchell, Laurent Voulzy ou Julien Clerc cachetonnent aussi sans le crier sur les toits, des fois que ceux qui sont de gauche dans la joyeuse bande seraient tapés à la sortie par la camarade Buffet toute à ses œuvres.
On a cru longtemps que le privé n’était accessible qu’aux magnats du pétrole. Ce fut une vogue qui a fait son temps. Le cheik blanc, ça fait vulgaire. L’Argentin, ça remonte au « corned-beef » ! Mohammed quand il a réussi préfère se faire appeler Gontran. Et comme il n’en a rien à foutre de la religion des barbus, il chasse que le barbu… nuance ! Puis, il pisse ce qu’il boit dans les seaux à champagne.
Les rupins datent du premier Empire. Mieux, on pense que c’était déjà la java sous Ramsès. Ils sont comme ça nos grandes figures. Du Régent à Félix Faure, la petite mort a parfois précédé la grande…
La baronne aime avoir les nichons à l’air en présentoir gazes et rubans. Dans le fond, elle a pas changé, la garce. Sous le Second empire des sens, l’Offenbach la perdait pas de vue dans les farandoles. Femme d’œuvres un peu pute, genre qui est resté dans les « parties » sur le pont des yachts à écouter nos modernes rossignols, surtout Pagny qui a la voix qui porte, efficace seulement en pleine mer...
Attention, c’est pas du vice, tout pour l’œuvre, l’Afrique, le Téléthon, Follereau, la bonne cause justifie l’écart…
Côté coulisses, les Céline Dion, Mariah Carey ou Diana Ross ont vocalisé pareil pour des paquets de thune.
Des pays comme l'Inde, la Chine ou la Russie ont rejoint le top avec une génération de milliardaires qui jette la fraîche par les fenêtres.
L’Européen est porté blême à côté. A comparer les portefeuilles, Bolloré est janséniste.
On chuchote que les rois du foot font parfois des apparitions moyennant de la pèpète en black. D’ailleurs, tout est presque de la main à la main dans le self. On travaille en confiance.
Quelques dribbles entre deux tables, le ballon sur le nez comme un phoque chez Médrano, et hop, l’artiste est admis à dégueuler dans le parc avec les dames du monde, si le cœur lui dit, quand la soirée se prolonge et que c’est bête de laisser ce qui reste.
Les étrangers font merveille depuis la montée des prix du pétrole et pas que de l’émir, le Russe Roman Abramovitch est ropriétaire du club anglais de football de Chelsea, il s'est offert, le 12 juin, pour plus de 1,5 million d'euros, un concert de la chanteuse soul Amy Winehouse, à l'occasion de l'inauguration, à Moscou, de sa galerie d'art, devant deux cents invités. Quelques mois avant, il avait organisé, pour les 16 ans de sa fille, une soirée dans un club de Londres avec cocktails sans alcool avec le concours de deux groupes branchés du moment, les Anglais de Klaxons et les Brésiliens de CSS.
Shakira et de Christina Aguilera, contre 2,5 millions d'euros, ont fait des vocalises et levé la jambe pour le mariage du banquier Andreï Melnichenko, sans oublier les 5,2 millions d'euros que devrait toucher Elton John, en 2009, pour les noces d'une autre fortune locale. Le président russe lui-même, Dmitri Medvedev, fan déclaré de hard rock, a convié, en février, le groupe Deep Purple et la chanteuse Tina Turner à se produire au Kremlin pour les 15 ans du géant de l'énergie Gazprom. Les artistes auraient touché près de 1,5 million d'euros chacun. Le record revient aux Rolling Stones, qui auraient perçu en 2007 près de 6 millions d'euros pour un concert privé aux Etats-Unis. Les icônes du rock avaient déjà joué - pour 5 millions d'euros - à l'occasion des 60 ans d'un milliardaire texan.
J’arrête. J’aime pas faire de la peine dans les chaumières, même chez les X déficitaires qui ne s’excitent que lorsque leur champion va marquer un goal.
C’était juste pour marquer le coup à l’Europe de football qui fait chier après le match, quand les supporters font des rodéos qui m’empêchent de lire, d’écrire, d’être tranquille.