« Une fleur de nave en résumé… | Accueil | Le Traité bidouillé. »

Di Rupo : mes gages !

C'est quoi la gauche ? On se demande…
Dans les faits, ce sont des groupements de citoyens dans des partis ou indépendants des partis, des syndicats, des associations caritatives ou philosophiques, etc, et qui sont très différents, selon que les partis ou organisations adhèrent ou non au système libéral, c’est-à-dire participent ou non dans la gestion des démocraties dont le caractère économique est le capitalisme.
Le vieux problème de la définition de la gauche se brouille davantage avec son rôle dans la société. Il était plus clairement défini au début du XXme siècle quand la gauche était dans l’opposition sans possibilité qu’elle devînt coopérante et au pouvoir
L’idéologie est aussi peu discernable, puisque à l’intérieur du PS français il y a Delanoë qui se réclame du libéralisme, Royal qui s’en démarque et Emmanuelli qui s’en offusque.
Plus soudé paraît être le PS belge, mais est-ce un bien ?
Depuis que Di Rupo exige que le parti parle d’une seule voix (la sienne) et que ce parti est au pouvoir, au PS belge, l’idéologie à complètement disparu comme le chant de Potier (L’Internationale), qu’on ressort des placards le 1er mai.
Ceux qui ne sont pas d’accord avec l’analyse qui précède, accusent les gens qui la font de penser aujourd'hui en fonction du passé, et donc de raisonner de manière anachronique.
Le constat est là : la droite a tellement évolué depuis dix ou quinze ans, qu’elle a un visage bien différent du précédent, alors que l’on continue à la jauger en fonction de ce qu’elle fut. Les réalités économiques nous ont embarqués dans la globalisation de Reagan et Thatcher, puis dans la mondialisation, dans une sorte de logique vers le pire.
La conviction que la gauche s’est retrouvée piégée par ses contradictions a été longtemps partagée par la Fondation André Renard dont Maryse Ockers fut longtemps la tête pensante. Bien que les voies autogestionnaires eussent été abandonnées, cette Fondation aurait pu poursuivre sa réflexion à d’autres formes d’organisation de la société. Mais, des Magnette de l’époque y furent dépêchés. Et il ne fut plus question de rien dans le tournant des années 90, quand Maryse Ockers prit sa retraite.
Et il en fut de même un peu partout dans les sections du PS en Wallonie, la FGTB et les organisations et fondations parallèles, jusqu’au contre exemple de Charleroi qui permit à Di Rupo de rassembler sous son aile, les derniers esprits indépendants.
Les accords passés entre droite et gauche sont caducs ; cependant la gauche ne remet pas en jeu sa participation à une aventure socio-économique dans un cadre où elle pourrait le faire aisément puisque les termes du contrat de collaboration qui la liaient au libéralisme n’existent plus.
Et que fait-elle ? Que dit-elle ? Rien ou presque.
Elle applaudit à ses maigres résultats. Dans des efforts pitoyables, elle tente désespérément de faire croire aux autres, ce à quoi elle ne croit plus : une société moins injuste !
Pourtant les occasions ne manquent pas de conduire des actions appropriées à l’état des lieux.
En Belgique, par exemple, la situation est morose et pas seulement sur le plan communautaire, bien évidemment aussi sur le plan social. Le PS a l’occasion d’être dans l’opposition avec son homologue flamand. La gauche pourrait jouer un autre rôle plus musclé dans les dernières péripéties de la Belgique à bout de souffle, dehors que dedans.

27tyu.JPG

On dirait que le PS est devenu le dernier rempart d’un Etat et d’une dynastie qui n’ont jamais servi que les intérêts capitalistes. Il faut croire que ce sont ceux-là que Di Rupo défend aussi !
Jadis, le but était de promouvoir le collectif en réduisant les prétentions égoïstes du capital. Aujourd’hui, le but est de placer aux rouages administratifs et politiques de l’Etat des hommes et des femmes de gauche, en vue, d’en accroître le nombre. Ceux-ci n’ont qu’une idée en tête : durer dans les places et dans les revenus.
Est-ce du socialisme, ça ?
Si, par aventure, l’Etat venait à s’effondrer sous la poussée des Nationalistes flamands, Di Rupo ne récolterait rien de la politique qu’il mène. Mieux, dans l’affolement d’une situation de crise, le président du PS pourrait se faire plus libéral que le parti du même nom, plus royaliste que le roi et plus chrétien que l’Eglise, mû par un conservatisme viscéral, et une peur du changement.
On croirait entendre Di Rupo et son bureau tout entier dans le rôle du valet de Dom Juan, dans le final de la pièce de Molière :
« A ! mes gages ! mes gages ! Voilà, par sa mort, un chacun satisfait. Ciel offensé, lois violées, filles séduites, familles déshonorées, parents outragés femmes mises à mal, maris poussés à bout, tout le monde est content ; il n’y a que moi seul de malheureux. Mes gages, mes gages, mes gages.

Poster un commentaire