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Quand Hogge patouille sa Chine

On sent bien que ce n’est pas encore la rentrée.
Les JO ont rendu un mauvais service à l’information. Les médias se sont abandonnés à la facilité. Les questions de société ne fréquentent pas les stades. Pour elles, fin août est une période creuse.
Les congés payés rentrent en maugréant sur le prix de l’assiette de moules du bord des plages. L’élite sur le départ attend que les môles se dégarnissent pour ne pas côtoyer les pouilleux.
Reprendre les colères là où elles étaient en suspens depuis fin juin n’est pas facile. Les politiques en léthargie, il faut réveiller tout ça, réactiver les mémoires. C’est un travail.
L’hiatus de deux mois éclaire les erreurs d’appréciation des éditorialistes. C’est toujours délicat de repartir pour une nouvelle saison, quand on pense dorénavant le contraire de ce qu’on a écrit.
En Belgique, les trois maires du palais n’ont pas réussi à faire le ménage du roi. La couronne ne brille pas des mille feux que l’opinion houardiste attendait.
Le CDN&V-NVA se retient de titiller Leterme, patientant que les Flamands aient finis les mamours à leur sauteuse.
La bande à Bodart amorce la transition. C’est un symbole, le sport passe le relais au banditisme. C’est à se demander pourquoi aucun professionnel indépendant n’a pas proposé une parabole, celle du sportif qui se laisse entraîner, par des entraîneurs d’un genre spécial ?
Le retard à l’allumage était une des plaies de l’automobile, il est la cause aujourd’hui des départs lents des informations en transition saisonnière. Seuls les services d’écoute téléphonique avaient du personnel qui n’était pas en vacances. Et comme Bodart téléphonait beaucoup…
C’est le drame de l’usure de certains événements. Ce qui relève du sport, flambe comme le phosphore d’une allumette. Le folklore, c’est pire. On ne se souvient déjà plus du 15 août en Outremeuse.
Le reste est à l’avenant. Ce qu’on aura retiré de la visite du Dalaï Lama sur le Larzac : « T’as vu le temps qu’il fait à une chiée de Millau ?», plus quelques couplets bling-bling avec une Carla bien jolie et pour quelques rares observateurs la comparaison des deux Sarko, celui de la campagne de son élection et celui des contrats avec la Chine. C’est tout, si l’on excepte les 10 paras tués et la polémique sur l’Afghanistan par une presse qui a mis un crêpe à la manchette. C’est que l’opposition socialiste n’est pas vaillante non plus, et pas qu’en France et en Belgique.

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Mais le drame est ailleurs. Comment faire part aux admirateurs de Johnny que nous entrons dans une phase aiguë de la récession ? Par quel événement people pourrait-on camoufler le fiasco de la mondialisation de l’économie ? D’autant que les élites qui sont majoritaires dans les Conseils d’administration des journaux « populaires », qui contrôlent les grands animateurs de Télé et les droites politiques en général, ne sont pas prêtes à nous permettre de lire une information libérée de leurs peurs et de leur vie déconnectée de la réalité.
Alors, il faut trouver les moyens de distraire le chômeur, l’ouvrier qu’on va licencier et la ménagère qui vit ses fins de mois dans l’angoisse.
Le talent d’un Hugo pour sortir les diamants de leur gangue serait à peine suffisant.
C’est peu dire que les grands professionnels sont limités et que cela commence à se voir.
La misère la plus dangereuse, ce n’est pas la misère installée, celle qui accable depuis toujours les générations perdues, non, la misère la plus dangereuse, c’est celle qui tombe sur le brave type qui avait son boulot et qui ne se posait jamais de question sur son entreprise, sur son salaire et sur la société en général et qui se voit brusquement vidé de son travail sans raison apparente. Pour certains malchanceux, tout peut basculer dans l’inimaginable.
A ceux-là, on ne peut pas leur raconter grand chose qui puisse les réjouir.
Comment leur faire savoir que s’ils ne retrouvent pas un boulot vite fait, les nouvelles lois vont s’occuper d’eux de manière musclée ?
Les brèves, les paillettes, les strass, les changements d’animateurs, les décolletés profonds seront incapables de les distraire.
Comment voulez-vous qu’une info qui est payée pour dire le contraire, s’élève contre les inégalités, les injustices et cette façon mielleuse d’interpréter les droits de l’homme qui fait vomir le philosophe, comme on l’a vu en Chine ?
La boucle est bouclée : la Chine, les JO, le Dalaï Lama, les trois chevaliers d’Albert II, la môme à Sarko, sans oublier Kouchner, le m’as-tu-vu et Jack Lang le portant beau, les partis flamands et quoi encore ? la main de ma sœur dans la culotte d’Albert Londres.
La vraie fin des jeux, pourrait ne jamais avoir lieu !

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