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La grande parade.

La Belgique c’est un peu les subprimes de la politique.
Le roi n’est pas nu, il est à poil.
Au cirque les numéros de clowns se font souvent à trois : le clown blanc, l’auguste, et un comparse qui place les pétards, jette les seaux d’eau et se fait engueuler des deux autres.
C’est exactement le numéro des trois médiateurs : Donnea, Lambertz, Langendries, sauf qu’ils se sont fait assaisonner par tout le monde, à l’exception des journalistes respectueux comme les putes de J.-P. Sartre.
Mais qu’est-ce qu’on est drôle, avec nos trapézistes qui succèdent aux clowns !
Di Rupo en collant blanc et qui se balance avant le saut périlleux, tandis que Reynders sur l’autre trapèze s’apprête à le recevoir (à la place du gymnaste montois, je me méfierais) c’est franchement du déjà vu. Reste Milquet, en tutu rose, faux nichons et fesses en carton, c’est elle qui attend dans le filet de protection les deux saltimbanques.
On n’a même plus envie de commenter sérieusement l’événement.
Un seul désir : que la séance prenne fin et qu’on rembourse les gens, tant c’est mauvais, mal joué, sans âme et lourd comme dix Belges qui mangent des moules chez Léon.
A travers le collant plissé de Di Rupo, on voit son caleçon…
Mais, le plus mauvais de tous, celui qu’on attendait, puis qu’on n’attend plus, c‘est Leterme en personne. En monsieur Loyal, il est pitoyable.
La troupe espérait rehausser le spectacle de la participation de la N-VA quitte à ce que celle-ci récolte les sifflets du fiasco du Chinois qui fait tourner les assiettes au bout d’un bâton et qui finit par casser tout un service.
C’est loupé. La N-VA annonce qu'elle rejette le rapport des trois clowns et qu’elle ne participera pas au dialogue.
Le rideau restera baissé et les patriotes qui se réjouissaient n’ont plus qu’à ressortir les drapeaux assortis d’un crêpe noir. C’est un peu comme l’amant qui monte derrière la gueuze et qui a le sien en berne.
Franchement, si au lieu de discuter pour rien, on réfléchissait à une séparation propre et sans arrière pensée ?
Si enfin, on se rendait à l’évidence que les francophones n’ont plus rien à voir avec les pointus d’en face ?
N’est-ce pas plus raisonnable ?
Va-t-on longtemps encore animer des soirées d’un spectacle qui nous ridiculise dans toute l’Europe ?
Puisqu’au Fédéral, c’est archi fichu, laissons Bruxelles à l’Europe et rentrons chacun chez soi, afin de réfléchir à ce qui est « à toi et à moi » avec, en cas de litige, une commission européenne devant notaire, composée de n’importe qui, sauf des frères ennemis.
Et s’il n’y a plus que Di Rupo comme bouffon du roi, installons la dynastie à Mons et faisons de l’Aigle du Borinage le maire du palais.
Assez de drames programmés. Les pièces de Shakespeare se jouent au théâtre du Parc, et pas ailleurs.
La crise mondiale du fric est là, certains hésitent à parler de crash. Depuis que les Soviets se sont installés à la Maison Blanche, ça va mieux. Nous, on est à la crise de régime qui ne veut pas dire son nom, un crash d’un autre genre, avec douze mois de déficit consécutifs. Comme nous n’avons pas le culot des financiers, nous n’installerons pas les Soviets au Palais de Bruxelles. Mais sans solution radicale, on patauge. C’est pour nos incompréhensibles une nouvelle Bataille des éperons d’or. Les Flamands attendent qu’il pleuve des mots assassins pour nous massacrer, tandis que nous piétinons sur nos chevaux de traits ardennais à attendre un signal, celui de notre massacre ou celui du repli sur Maubeuge et Sedan.
Nos trapézistes de tout à l’heure font à présent un numéro équestre, dans les petits cirques, c’est comme ça, il faut occuper tous les emplois. Ça les arrange, puisqu’ils n’aiment pas partager... Ils hésitent entre imiter Zingaro ou le cavalier Lafleur du 3me lancier. Personne ne veut crier taïaut. Milquet en amazone a peur de montrer ses cuisses. La troupe, lasse d’attendre les chefs, s’en est allée faire paître ses bêtes à Libramont où les artistes du dimanche tentent de nous distraire de l’indicible, de leurs laborieuses oeuvrettes.
Ce qui manque, c’est un responsable. Un de ces bons boucs émissaires qui en prendrait plein la gueule face à l’opinion. Quelqu’un qui assumerait tout, qui dirait « c’est vrai, je suis un mauvais Belge. Je veux la fin de la Belgique. Faisons des élections anticipées et vive la République ! ». Personne pour le rôle, évidemment. C’est ce qui fait rire tellement Javaux un œil sur les statistiques.

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Sauf des élections pour le séparatisme, on ne voit pas ce qui changerait à la détermination flamande d’en finir avec BHV et la décortication jusqu’à l’arête du fédéralisme à la belge… du moment qu’ils nous supportent encore.
Secrètement, nos gagmen s’en trouveraient soulagés. A part les Bruxellois qui feraient la tête, les Wallons rentreraient chez eux comme s’il ne s’était rien passé. Les beaux discours de Di Rupo pour un socialisme moderne et un bel enthousiasme de Reynders pour un capitalisme renfloué, nos compères seraient débarrassés de Bruxelles et des couloirs de la honte. Michel et Didier auraient des mots avec Maingain. C’est tout.
Pas de quoi rendre la jeunesse à Antoinette !
Un qui a compris, c’est Leterme. Il est à l’étranger en représentation. De quoi ? Mais d’un machin qui porte encore le nom d’un générique « made in Belgium » pour vendre de la poudre aux yeux.
Poutine est loin d’être un con. La visite de Leterme le détend. Vladimir a trouvé un nouveau Popov !
Tout le monde demande des éclaircissements à tout le monde.
Leterme n’est pas là. C’est heureux. Il aurait demandé d’autres éclaircissements et c’est déjà assez difficile sans lui.
C’est madame Houard qui doit être dans ses petits souliers.
Elle remplit les canettes de fil de sa Singer pour avoir assez de coton pour coudre les derniers drapeaux. A tout hasard, elle s’inquiète des prix des bobines de bleu, blanc, rouge…

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