Une nouvelle métamorphose…
…des cloportes.
Nos libéraux perdent des électeurs, les patrons ne sont plus écoutés que par Sabine Laruelle qui opine du corps et de l’esprit toutes les fois que l’un d’entre eux prêche pour une réduction des charges sur les salaires, les socialistes mal embarqués rament tant bien que mal dans la galère de l’économie globale.
Pourtant les discours restent « orthodoxes ». Ils y croient encore, même les Ecolos...
Aussi toute nouvelle de la crise mondiale de l’économie, certains économistes allant jusqu’à penser que c’est un crash pire que 1929, est rejetée avec une telle détermination que cela en devient pathétique.
C’est tout juste si Marie Arena, entre deux essayages, lance le branle de la danse de l’austérité, ce mot qui, il y a quinze jours encore, était interdit d’antenne !
« 1, 2, 3, vous sortez des lois, 4, 5, 6, vous sentez la crise, 7, 8, 9, vous l’avez dans l’œuf … »
Déjà la nationalisation des sociétés de refinancement immobilier américaines « Fannie Mae » et « Freddie Mac » aux USA avait fait frémir les idolâtres de la vigueur américaine pour la défense du libéralisme à la Nozick. Désespérés devant cette capitulation idéologique, les politiciens républicains préfèrent contourner la situation en évitant de prononcer le mot « nationalisation ». Pourtant, c’en est bien une. Jean-François Kahn en avait même tiré un argument sur le mélange gauche, droite, pour adhérer au Modem. Comme si ce cher Jean-François ignorait que depuis longtemps il n’y a plus ni gauche, ni droite, mais des gens du dessus et des gens du dessous…
La prise sous contrôle du gouvernement américain des deux géants du crédit hypothécaire « Fannie Mae » et « Freddie Mac » qui fournissent plus de la moitié de toutes les hypothèques des USA - est le signe de la fin du marché libre et des tentatives d’appliquer le néolibéralisme pur et dur, mais aussi, et cela on en en parle moins, du signe évident de la récession et d’une crise ouverte des économies occidentales.
De la récession à la crise puis au krach boursier, il n’y a qu’un pas. On y va tout droit.
La preuve : Lehman Brothers a annoncé, dans un communiqué, qu'elle allait se déclarer en faillite «afin de protéger ses actifs et de maximiser sa valeur». La banque d'affaires américaine a précisé que cette déclaration de faillite avait été autorisée par son directoire et sera déposée auprès de la Cour des faillites des Etats-Unis pour le district sud de New York.
Pour tout dire, on ne sait plus dans quel système on est !
Tout se fait de manière empirique. Dans le sauve-qui-peut général, chacun pense à remplir ses poches de bank-notes avant de déguerpir. Aussi dans les organismes financiers souvent mal gérés, plus par les danseuses maîtresse des patrons que par les patrons eux-mêmes, souffle le vent du désastre inévitable.
Le public est très mal informé de ce qui se passe actuellement sur les marchés financiers. Le mot d’ordre est général : il ne faut pas affoler les foules. Quand il ne sera plus possible de cacher ce qui se passe sur la scène derrière le rideau tiré, on sera dans un tel trou que le lendemain ce ne sera pas pire, et pendant que le public commencera à désespérer, les promoteurs et les décideurs relèveront déjà la tête. C’est une théorie acceptée par les gouvernements aussi, bien obligés de suivre les milieux financiers auxquels ils ont tout concédé, jusqu’à leur autorité qu’il détenait du vote démocratique.
Ce calcul n’est pas sot, il empêche les foules de réfléchir à l’absurdité d’un système qui n’engendre que misère et désordre. Arena parle d’austérité, soit, cela n’empêche pas les égoïsmes de fonctionner à plein dans une économie malade. Les dépenses inconsidérées de nos représentants ne sont pas réduites comme il se devrait, les gouvernements des Régions et du fédéral vivent toujours sur un grand pied dans un foisonnement de postes pour une organisation qu’un grand vizir de la Porte eût admirée. Mais nos élus ne sont pas des eunuques, ils ont de grands besoins et ils ne se gênent pas, comme tous ceux qui le peuvent. Avant les grandes catastrophes annoncées, les élites sabrent le champagne, c’est connu.
Quand il faudra aussi sabrer dans les bas salaires, quand les faillites feront de petits déserts locaux des zonings, quand, enfin, l’Euro reviendra à parité avec le dollar et que remplir le réservoir de la voiture sera un luxe que les petites gens ne pourront plus se payer, même les propriétaires ne pourront plus louer à des locataires, parce que ceux-ci ne pourront plus payer leur loyer. C’est-à-dire que seront touchés les capitalistes les moins vulnérables, ceux qui vivent de la rente de l’immobilier et des placements stables. Alors, ces grigous et ces vieux épargnants de la bourgeoisie auront aussi chaud aux fesses que les autres et tout pourra arriver… Les cloportes sortiront des placards…
Le tout est de savoir qui, après la tempête, relèvera les morts, pour quel genre de société ? A force de n’en avoir jamais imaginé une autre, Libéraux et Socialistes, toujours solidaires, relèveront les ruines pour reconstruire un monde à l’identique.
Sauf si nous leur bottons le cul.