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Vous avez dit « capitalisme » ?

Le système libéral a touché le fond ce vendredi 19 septembre. Le Trésor américain n'a pas réussi à redonner la confiance aux investisseurs. Wall Street a reperdu l'intégralité des gains de vendredi, entraînant dans son naufrage les places financières d'Asie, de Hongkong et d'Europe.
Il est tout à fait clair que sur un plan philosophique on ne peut pas remettre le destin de tous les hommes dans les mains de quelques financiers habiles qui font et défont les fortunes. Croire que la liberté d’entreprendre poursuivra ses méfaits indéfiniment sans des règles mondiales est pure folie.
Bill Gates dans son garage a mis au point Microsoft qui a révolutionné le monde de la bureautique. Depuis, il a perfectionné son système et d’autres lui ont emboîté le pas avec diverses fortunes. Le progrès est sans fin. La recherche ne s’arrête pas. Parfois la nouveauté est excellente et apporte des facilités et des gains de temps, parfois elle est inutile, onéreuse, quand elle ne sert pas des intérêts obscurs et néfastes.
Le monde de la finance, c’est la même chose. Sauf qu’il s’agit d’argent et de fictions bancaires. Les imaginations se déchaînent dans le but d’accroître les profits. Tout est bon pour faire des rendements à deux chiffres. Si on laisse faire après le désastre des subprimes et même si la titrisation devient interdite, d’autres spéculateurs, d’autres spécialistes de l’économie trouveront le moyen de contourner les lois locales et internationales qui limitent les spéculations financières. Des astucieux mettront au point d’autres combines pour se jouer des réglementations existantes.
Il y a dans l’être humain une volonté de domination sur autrui qui débouche en cas de réussite sur un parasitisme presque certain. Le système capitaliste a vécu deux siècles sur les noirceurs de l’âme humaine, exploitant ce qu’il y a de plus mauvais en nous. C’est pour ça qu’il a résisté jusqu’à présent aux systèmes concurrents. Le dieu pognon a triomphé de tout.
Le spectacle du monde mis en coupe réglée est désolant.
Le dieu pognon a augmenté la misère, ravivé les dissensions, promu des guerres, inventé des exploitations plus pernicieuses les unes que les autres, détruit l’environnement, appauvri la planète, ce qui n’a pas empêché les famines, les génocides.
Elever la cupidité au rang de levier de croissance, c’est lui faire trop d’honneur.
Et pour cause, le dieu pognon ne dit pas la morale, il n’appelle qu’à la jouissance dans des bonheurs frelatés, artificiels. Il n’est pas vertueux !

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L’homme serait-il à court d’imagination au point d’être incapable de stopper la machine ?
Pourtant les ressorts du système capitaliste sont bien visibles. Ils se tendent et se déroulent devant nos yeux dans un seul cadre. Ils nous disent : « Tout le monde doit bosser pour vivre misérablement. Le seul moyen d’échapper à cette malédiction, c’est d’exploiter les autres. » Ceci posé, il convenait à la malignité du système de faire dire le contraire à ses hommes de main : les politiques, les petits patrons qui travaillent douze heures par jour, et tous les imbéciles qui n’ont pas deux sous devant eux pour vivre et qui haïssent tout ce qui pourrait de près comme de loin ressembler à du collectivisme. Cette noria d’hommes « épris de liberté », frémit au mot de libéralisme. Elle entraîne les gogos à bosser en usine sans moufter.
Mister Paulson, l’initiateur du plan de redressement américain qui consiste à racheter aux banques leurs actifs "toxiques", n’a pas convaincu vraiment le monde de la finance.
Loin de se demander qui va payer et comment ne pas spolier ceux qui financent cette opération, collective, les financiers s’inquiète du prix auquel seront rachetés leurs titres ? Quelles seront les banques bénéficiaires ? Et qu’adviendra-t-il de celles qui ne seront pas sauvées ? Enfin, qui opérera les choix ?
Le déficit à combler est estimé entre 1 500 milliards et 2 000 milliards de dollars, soit plus du double de l’estimation Paulson.
Enfin, cadeau des Etats-Unis à l’Europe, ce plan n'empêchera pas la récession chez nous.
Il est question d’une panne mondiale, une de ces crises qui, à côté, celle de 29 serait de la gnognotte ! Quoique nos économistes racontent des craques aux gens par crainte de l’affolement général.
Hewlett Packard annonce 20 000 suppressions d’emplois. Cette entreprise ouvre le bal des cocus. General Motors, un des plus beaux fleurons de l’industrie américaine, celui dont les camions et les chars ont contribué à la victoire de la deuxième guerre mondiale, ne va pas bien. Ses finances sont à la toile. Cerise sur le gâteau pour ce géant malade, la spéculation a repris sur le pétrole. Les ventes de voiture sont en chute libre aux USA.
On se demande ce qui arriverait aujourd’hui si l’URSS n’avait pas battu de l’aile au siècle dernier ? Dans la concurrence farouche des systèmes, aurait-elle évité d’attraper notre vérole ? Le libéralisme n’a plus de concurrents et nous ne le saurons jamais.
De la faute d’une gauche qui s’est rangée derrière les libéraux, personne n’a dans ses intentions de dénoncer le contrat malhonnête qui unit les gens qui travaillent à ceux qui les exploitent. Cette exploitation se fait de façon tellement subtile aujourd’hui, que les exploiteurs n’ont plus besoin d’être au cul des contremaîtres pour faire cracher le morceau aux pauvres bougres.
Ils se contentent de gérer le monde sur leurs ordinateurs, dans leurs hôtels particuliers !

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