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Sauvons les banques !...

Mais, qui a imaginé que l’appât du gain pouvait vampiriser la vie sociale au seul bénéfice des prestidigitateurs ?
Comment a-t-on pu penser que cette fiction allait être le dénominateur commun de tous les biens ? Quel est le philosophe qui le premier a dit que la morale était compatible avec l’argent, et que ce dernier était le meilleur défenseur de la démocratie ?
Ceux-là sont des grands vicieux qui ont une piètre idée de l’humanité.
Depuis, on fait de l’argent par tous les moyens, et contrairement à ce que dit Jacques Marseille, cette pratique n’est pas aussi vieille que l’homme.
Sans en faire l’historique, c’est même assez récemment que l’on est parvenu à vendre du vent pour gagner beaucoup.
Les banques avaient réussi jusqu’à rendre riches les manipulateurs d’illusion, et pauvres ceux qui produisent les biens. Voilà à présent que ce sont les pauvres qui garantissent les banques des manipulateurs !
Entre les maîtres et les cocus, une grande diversité de scélérats intermédiaires ne sait trop que penser.
La banque a montré la voie. Elle fait des émules. Des écarts se creusent. Les appétits grandissent.
Le Président de la société Eads, convaincu d’avoir mal fait son job, part avec une enveloppe de 8,5 millions d’euros. Chez Dexia et Fortis, ils n’ont pas osé ouvrir leurs parachutes. Ils étaient trop exposés aux spots de l’actualité. Un peu comme en justice, on n’ose pas libérer Michèle Martin à cause de l’opinion publique. Les politiques jurent qu’ils vont faire des lois…
Le travail manuel si pénible et si difficile, exige souvent plus de capacité et de pratique que l’on ne pense. Parmi nos illustres, il en est peu qui sauraient ficher un clou dans un mur sans se taper sur les doigts. Et ce travail manuel ne nourrit même plus son homme !
Le Président Sarkozy aurait dit texto à l’Elysée : « Je fais ça pendant cinq ans et, ensuite, je pars faire du fric, comme Clinton à 150.000 euros la conférence. »
Les parlementaires se votent eux-mêmes des rallonges, sans que personne puisse les arrêter dans leur appétit de l’argent public.
Les dirigeants des banques et des holdings le font aussi. Personne ne freine leur appétit.
Même les philosophes vendent leur sagesse dans des magazines et à des réunions lucratives. On en a vu un vanter l’extrême gauche et partir avec six mois de salaire d’un saisonnier agricole pour deux heures d’estrade ! Notez, à droite, c’est pire. Alors que la plupart n’ont même pas l’excuse d’être nés pauvres !

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Qu’est-ce qu’un con, aujourd’hui ? C’est quelqu’un qui fait honnêtement un petit métier, qui ne sait pas se vendre sur le marché des êtres humains que sont les Bourses du travail. Il n’est pas joueur de foot, ni chanteur de variétoche. Il n’est ni avocat, ni vicomte, ni quoi que ce soit d’apte aux thunes, même s’il est un écrivain en puissance, un artiste fabuleux, un technicien hors pair.
Cet homme-là est un con.
La différence ?... dans le bifton : argent noir, maffia des poubelles, banquiers ou traders, même combat, politiciens et dessous de tables, professions dites libérales, tournée générale et pièges à cons.
L’engeance des banques et la faune qui s’est dégagée de l’humus à coups de talonnettes, voilà ce qui reste vaille que vaille d’un peuple, d’une démocratie… une espèce de raclure sociale que le populo trimballe comme une maladie honteuse. Il ne sait pas qu’il est atteint, parasité, dévoré de l’intérieur. Il vit avec sans le savoir, comme jadis on trimballait une syphilis qui mettait cinq ans à faire des chancres…
L’Ecclésiaste n’a plus la cote et son « qui aime l’argent n’est jamais rassasié d’argent » fait rigoler les pères de l’Eglise.
Dans les bas-fonds des grandes villes, des premières gâchettes vous débarrasseront de qui vous voulez pour 2 ou 3 mille euros, parfois moins… André Cools en a fait les frais.
La sphère marchande est partout, à commencer dans le marketing politique. J’aime assez Ségolène Royal pour son cran ; mais quand je la vois relookée sur la scène du zénith vendre de la solidarité en parcourant l’espace à la manière de Guy Bedos au temps du show, je me dis que c’est dommage de devoir en arriver là. Vous me direz, on vend bien son cul à Hollywood pour faire une silhouette dans un feuilleton… D’ici à ce qu’elle vende le sien un jour… il paraît que c’est arrivé dans l’équipe à Sarko, une militante UMP, le Canard Enchaîné en a touché un mot à ses lecteurs.
L’éthique, personne ne sait plus ce que c’est.
Comment la malédiction antique de l’argent s’est-elle soudainement dégonflée au point que plus personne, même à gauche, n’ose afficher son mépris pour ce qui est devenu la règle d’or, l’étalon miraculeux, la chaude-pisse des connaisseurs : celle dont on se vante ?
Karl Marx qualifie l’argent d’outil d’aliénation universel. On a eu l’opium du peuple consacré à la religion. Le bougre avait trouvé pire. Il faut dire qu’à Londres l’ami Karl comptait en sterling. L’Eglise n’assujettissait plus assez les individus. Il fallait à ceux-ci le désir, plutôt que la foi. Soyons malheureux, puisque le désir a pour principe de n’être jamais assouvi.
J’en suis encore à me demander comment les libéraux sont parvenus à nous faire croire que l’argent était vertueux ?
Comment peut-on se taper un travail aliénant sur une chaîne de montage ou à la caisse d’un grand magasin sans traiter de salaud celui qui regarde les pantins s’agiter depuis sa tour de verre ?
On a ironisé sur les goulags. Fallait pas. On a gagné le gros lot. Et le tout sans gardien ! On s’enferme des 8, 10 heures par jour. On est menacés, traités de fainéants. C’est nous qui rabattons le couvercle de notre cercueil provisoire, à 1000 euros le mois. Puis on nous dit que notre devoir est de sauver les banques !... Le plus curieux, on le fait d’enthousiasme…
Franchement on est trop cons.

Commentaires

Ah, Jacques Marseille! Avec lui, il faut supposer que l'homme moderne est né avec Wall Street.

Et quand bien même il aurait raison, quel curieux argument de prétendre qu'une chose est juste parce qu'elle a toujours existé, à notre connaissance. Bénissons alors tous les salauds qui jalonnent notre histoire depuis quelques millénaires.

Effarant de voir que l'on trouve, dans des caisses vides, un paquet d'argent pour sauver les banques, alors que pour la faim dans le monde ou "le social", on a beau les retourner rien ne tombe.
C'est pas nouveau mais "ça m'épate à chaque fois.

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