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Bonnet noir et blanc bonnet.

Rarement on a vu en Europe un engouement des médias aussi grand pour un des candidats à la présidence des Etats-Unis, en la personne d’Obama.
Puisque Bush, est républicain, le meilleur successeur est nécessairement démocrate. Ce raisonnement a été aussi celui du staff d’Obama.
Si j’étais Américain à l’heure du choix, à trois jours du scrutin, je dirais que je suis perplexe et que je ne sais pour qui voter. Comme je suis Européen, mon opinion fait que je m’en fous ! Qu’ils élisent qui bon leur semble. Ce n’est pas le choix de l’un ou de l’autre qui fera que les Etats-Unis auront une autre politique. Ce n’est ni McCain, ni Obama qui changeront quoi que ce soit à la crise capitaliste.
C’est surtout la personnalité d’Obama qui inquiète. Il fait penser au président bling-bling français. Son principal discours, enfin le thème qui a dominé la campagne sur lequel il est revenu sans cesse est celui de Sarko : je ne vous mentirai pas, je serai à votre écoute, je ferai la politique du pouvoir d’achat, etc. C’est Obama le « boss » sur les chaînes de télévision, jetant des dollars à profusion, saturant les radios, envahissant de ses partisans les villes et les campagnes américaines pour forcer la main des électeurs.
Je ne veux pas dire que McCain la joue plus modeste, mais ses moyens ne sont pas comparables. D’ici à ce que son style passe pour ringard et sa timidité pour être celle d’un has been, il n’y a qu’un pas, que nos médias farouchement obamanistes franchissent. La leçon qu’ils ont reçue du président français ne leur a pas suffi. Ils en redemandent, et même si c’est en Amérique, ils prennent parti pour le clinquant et ils applaudissent. Trop n’en faut. On verra si l’excès convainc comme en France.
Mais le tapage a fini par me convaincre qu’Obama sera probablement le successeur de Bush, tout en restant indifférent à ce que ce soit lui ou McCain.
Se souvient-on encore de la manière dont l’actuel président réussit à s’imposer à l’élection présidentielle qui l’opposait au Démocrate Al Gore en 2000 ?
A la limite, on peut élire un président aux States avec 30 % seulement de suffrages des électeurs !
C’est une des bizarreries des élections aux Etats-Unis.
Le président est d’avantage l’élu de l’Union des Etats que celui du peuple. La structure fédérale donne à l’élection du président une originalité particulière à la démocratie américaine, mais que nous comprenons fort bien en Belgique, dans la complexité de notre fédéralisme.

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L’élection du président des Etats-Unis se fait au suffrage « indirect ». Ce système est unique dans le monde. Loin d’être parfait, il présente quelques anomalies antidémocratiques.
Son ancienneté d’abord, il est plus ancien que le Code Napoléon puisqu’il a été instauré en 1776.
Le candidat obtenant le plus grand nombre de voix dans un état, reçoit la totalité des voix des Grands électeurs de cet Etat. Le système des Grands électeurs est régi par la section 2 de l'Article 1 de la Constitution. Le nombre des Grands électeurs de chaque état est fonction du nombre d'élus de cet état au Congrès : soit deux sénateurs et un nombre de députés proportionnel à la population de l'état. A l'heure actuelle on compte 538 Grands électeurs, soit 100 sénateurs (2 dans chacun des 50 Etats de l'Union) et 435 représentants, auxquels il faut ajouter, depuis 1964, trois électeurs du District de Columbia.
Le Président des Etats-Unis est donc élu au suffrage universel selon un scrutin à deux degrés : celui du "vote populaire" en novembre et celui du "vote électoral" en décembre :
Dans chaque Etat, les citoyens électeurs votent pour une liste de "Grands Electeurs" du parti soutenant le candidat de leur choix à la présidence. La liste qui obtient la majorité des votes populaires emporte tous les mandats attribués à l'Etat.
Le vote électoral est émis par les "Grands Electeurs" élus au suffrage universel dans chaque Etat ; chaque Etat a autant de "Grands Electeurs" qu'il a de députés à la Chambre des représentants du Congrès + le nombre invariable de 2 sénateurs ; le chiffre des représentants dépend de l'importance de la population de l'Etat.
Les partis politiques nomment leurs Grands électeurs lors des Conventions politiques. Un Electeur ne peut pas faire partie du Congrès ou être membre d'un bureau fédéral. Les Grands électeurs se réunissent le premier lundi qui suit le deuxième mercredi de décembre, pour élire officiellement le Président et le Vice-Président des Etats-Unis. L'élection a lieu à la majorité absolue, soit 270 voix sur 538.
Les listes des votes des Grands électeurs sont certifiées et scellées, et transmises au Président du Sénat. Ce dernier les ouvre le 6 janvier lors d'une séance exceptionnelle, en présence des Sénateurs et des Représentants, pour quantifier les votes. Si aucun candidat n'obtient la majorité absolue, la Chambre des Représentants désigne le vainqueur.
On voit comme ce système écarte finalement l’électeur de base, le relègue derrière le grand électeur. C’est l’aboutissement de l’ancienne méfiance de ceux qui gouvernent à l’égard du peuple.
C’est un des sommets de l’hypocrisie de la démocratie par délégation.
En Belgique, nous déléguons aussi notre pouvoir aux partis qui en font ce qu’ils veulent. Et ils ne s’en privent pas. C’est un point de convergence que nous avons avec les Etats-Unis.

Commentaires

C'est pas croyable cet engouement pour Obama, rien ne va changer avec lui, le complexe militaro-industriel y veillera, la seule chose qui compte c'est de faire rentrer du pognon encore et encore. quelle sera la prochaine guerre ? Iran, Syrie, ...

Possible, mais quand on compare les programmes d'Obama et Mc Cain sur les plans environnement, santé et fiscalité par exemple (voir comparateur de programmes sur le site du journal "Le Monde"), ce n'est quand même pas chou-vert et vert-chou! Bien sûr, ce ne serait pas le premier politicien qui n'appliquerait pas son programme. Mais c'est quand même un élément objectif d'appréciation. Dire que rien ne va changer ne relève-t-il pas à ce stade du procès d'intention? Sur quel autre élément objectif pourrait-on fonder une telle affirmation? Ne serait-ce pas plutôt une impression diffuse et subjective?

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