Le développement durable est arrivé…
Paul Magnette concocte une offensive avec démarcheurs et agences locales (une de plus) pour convaincre les gens de la nécessité d’économiser l’énergie. Bien entendu, il ne saurait séduire que les propriétaires de biens déjà amorti et possédant un petit capital, c’est-à-dire des gens bien installés dans une bonne situation. Les autres, les locataires sont évidemment à la merci des Sociétés de Logement, à moitié faillies et les propriétaires féroces qui vivent de la chair de leurs locataires. Mais qu’importe, pour Paul-le-Bel de ce gouvernement : « On franchirait ainsi à la fois un obstacle technique : la plupart des gens restent étrangers à ces plans d'économie d'énergie, et un obstacle financier, en les intégrant dans un contrat dont ils seraient les bénéficiaires en peu de temps. »
Le ministre le plus séduisant du staff est relayé par les industriels qui sentent l’argent comme les sourciers, la poche d’eau.
Electrabel vient de distribuer un prospectus baptisé « Le magazine de l’énergie et du confort »
appelé à faire, sans doute, une belle carrière dans l’esprit des gens, sans que le caractère purement publicitaire ne soit trop apparent.
L’idée, c’est de faire croire qu’Electrabel à la solution idéale pour l’énergie future.
Le style fait penser aux rapports de la Banque mondiale et de l’UNESCO.
Electrabel y assène ses vérités de façon péremptoire et sans vraiment laisser une chance aux gens de devenir intelligents par eux-mêmes.
C’est un enthousiasme qui fait plaisir à voir. Les termes rassembleurs au-dessus de chaque rubrique ne laissent aucune place à la controverse.
Rien que sur la couverture, on est fixé sur les qualités exceptionnelles de la démarche.
« Développement durable : ensemble pour moins de CO². », qui serait contre ?
On a tout compris de suite « Développement durable ». Ce n’est pas la peine d’insister puisque c’est pour durer. Ainsi on économise sur la façon de stocker nos richesses grâce au « développement » puisqu’il est durable. On a quasi la certitude que « durable » veut dire « infini ». On accrédite dans l’esprit des gens l’idée que le développement sera propre, c’est-à-dire sans épuiser la nature, qu’on respecte comme sa promise avant le mariage, etc.
L’objectif est atteint du premier coup. Le développement sera de nature à augmenter les richesses, donc d’élever le niveau de vie. Pour un peu, on se croirait condamner à vivre un progrès qui ne s’arrêtera pas, même si on le voulait !
Mais Electrabel va nous tuer de bonheur avec trop de progrès !...
« Ensemble » nous associe à ce projet. Sans nous demander un accord qui va de soi, ainsi nous ne pouvons pas nous débiner. Et c’est normal puisque nous sommes des gens respectueux de l’environnement et que nous souhaitons arrêter notre manie pas très écologiste de produire du CO² à longueur d’année.
Maintenant que tout est en place et bien préparé qu’est-ce qui va produire le miracle ?
Les panneaux solaires et les éoliennes.
Evidemment, tout devient clair, en même temps que rien n’est moins sûr que ces deux ajouts indispensables à notre avenir en rose soient de nature à aider le monde occidental dans sa soif de développement.
Les cellules photovoltaïques permettant la production d’électricité à partir d’énergie solaire sont principalement constituées de silicium. Or, l’obtention de ce semi-conducteur à partir de la silice nécessite de très hautes températures, et donc une dépense énergétique phénoménale. De plus, la purification de la silice requiert l’utilisation de produits chimiques toxiques. Ensuite, restent des étapes un peu moins énergétivores, tels les transports, l’installation et le recyclage des produits chimiques issus de la production. Malgré tout, en 2 ou 3 ans, un panneau aura produit assez d’énergie pour compenser celle qui a été dépensée pour sa fabrication. Il se dégrade, se ternit et finit sa carrière entre 15 et 20 ans. Son prix est très élevé et dépasse la possibilité d’un petit propriétaire. La facture correspond à une certaine somme de travail, de déplacement, d’usure de voiture et de vêtements qui peut d’un autre côté augmenter la pollution faite indirectement par l’utilisateur. Le panneau n’assure pas une production suffisante de courant par temps couvert et ne fonctionne pas la nuit. Dix mètres carrés sont à peine suffisants pour assurer du courant pour le quart d’une consommation d’habitation moyenne.
Dans l’état actuel des techniques, c’est encore un gadget.
A l’échelle du particulier, les alternatives renouvelables au photovoltaïque, qui permet de faire tourner le compteur électrique à l’envers, sont rares et nécessitent des conditions particulières.
Voyons si nous n’aurons pas plus de chance du côté de l’éolienne.
Une éolienne pèse environ 30 tonnes de fer, rien que pour la nacelle, et 400 tonnes pour la tour de 40 mètres et plus, qu’il faut sortir de la fonte des hauts-fourneaux, pour être laminés en tôle d’une bonne épaisseur.
L'éolienne est constituée entre autres d'une hélice de diamètre compris entre 30 et 40m avec 3 pales (généralement en fibre de carbone) le tout imbriqué dans un rotor, dont la moyenne de durée est de 15 ans. En effet, les particules de poussières et de glace usent les pales au fil du temps ; il est évident qu'il n'est pas rentable d'avoir des éoliennes au Nord de la Norvège (glace) et dans le Sahara (sable).
Une excellente mise à la terre est nécessaire, d’où parfois d’importantes fondations ; le transformateur se doit alors d'être près du sol pour être relié aux câbles souterrains.
Evidemment, ces détails ne se trouvent pas dans la circulaire d’Electrabel.
Mais pourquoi détruire le moral des gens ?
Puisque le but recherché est de faire croire à l’illusion que l’économie qui ne peut pas stagner a encore de beaux jours de progrès devant elle dans l’écologie.
Quant à remplacer l’essence par l’huile de topinambour, si vous voulez que les légumes ne deviennent pas hors de prix, ne mettez pas cette idée dans la tête des cultivateurs !