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A portée de flingue.

On a assez écrit sur la dette américaine pour que les gens, qui s’informent ailleurs qu’aux infos de la télé, ne se fassent plus d’illusion sur l’issue fatale de la crise.
De quoi s’agit-il ? Tout simplement d’un endettement de 10.000 milliards de dollars au 30 septembre 2008 que les épargnants du monde entier continuent d’alimenter, certains parce qu’ils ne peuvent plus faire autrement, comme la Chine, et d’autres par inconscience, comme les petits épargnants abscons de la planète, dont beaucoup ignorent que leur épargne finit dans le tonneau des Danaïdes américain.
Les USA aujourd’hui, c’est le système Madoff à l’échelle du pays. Tant que la pompe aspire des devises, ça marche, le Trésor américain peut payer les dividendes. Que la méfiance s’installe, les premiers qui retirent leurs sous seront payés, les autres boiront la tasse, comme nos petits actionnaires de Fortis.
Dans cette alternative ultime à l’échelon de l’Amérique, cela signifie tout bêtement la fin du système capitaliste !
C’est une bombe à retardement qui peut exploser dans six mois ou dans dix ans. La mèche s’allumerait sur un vent de panique, tout à fait comme à la Bourse, sauf qu’ici, il s’agit d’un pays qui pèse entre le ⅓ et le ¼ des richesse produites à l’échelle mondiale.
On attend beaucoup trop de l’effet Obama sur la récession avec son programme de réinvestissement de 1.000 milliards de dollars.
Sait-on que depuis le 15 septembre de l’année dernière, depuis la faillite de la banque Lehman Brothers, la dette américaine a crû de 932 milliards de dollars. C’est-à-dire à peu près l’équivalent de la proposition de relance d’Obama. Ce qui fait craindre qu’elle ne soit pas suffisante.
Comment se fait-il que, malgré la crise, le « système » américain tienne le coup ?
C’est uniquement à cause d’une impression qui échappe à tout contrôle et qui ne se maîtrise pas : la confiance.
Si le gouvernement du Congo lançait un programme d’emprunt, beaucoup plus modeste, alors que Kinshasa est à la tête d’un vaste pays aux ressources minières exceptionnelles, il ne recueillerait même pas de quoi rembourser ses frais d’imprimerie des obligations et de leur lancement publicitaire.
Tout est donc dans cette confiance.
Or, elle est bien ébranlée depuis les frasques des bourses et des escroqueries à la base de certaines déconfitures, comme la mise sur le marché par des banques que l’on n’aurait pas crues capables d’en arriver là, des subprimes, et de la titrisation de celles-ci.
Il suffirait d’un bouche à oreilles, l’effet papillon en quelque sorte, pour que le capitalisme explose là où pratiquement il a pris son essor : les Etats-Unis ! Un vent de panique s’élevant de rien pourrait devenir fatal.

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Galbraith l’avait bien vu dès les années soixante : "des produits et services réels - le fruit du dur labeur de gens beaucoup plus pauvres [que les consommateurs américains] - contre la remise de chits (argent volant) qui ne leur demandent aucun effort", c’est ça l’épine dorsale du système financier mondial, basé sur un dollar qui ne vaut que par une valeur excessive qu’on lui attribue.
Et cette crise met à vif la plaie d’une arnaque gigantesque.
Aujourd’hui, faisant l’impasse sur ce lourd passif, les Etats sauvent les banques qui sauvent à leur tour certains dirigeants, ce qui permet à ces derniers de partir sur la pointe des pieds avec des parachutes dorés confortables. Les américains ayant perdu leur maison n'ont pas eu cette chance et pas qu’eux, ne sommes-nous pas en quelque sorte « mal logés » à la même enseigne ? Et comme eux, nous continuerons à payer des impôts, pour sauver les banques.
Qui peut voir une quelconque morale, là-dedans ?
Les critiques du néolibéralisme soutiennent que le système économique néolibéral est amoral puisqu’il ne repose que sur le profit et l’égoïsme individuel.
La crise économique est le révélateur de cette amoralité.
Les financiers marchent dorénavant à découvert, un revolver braqué sur eux. Le doigt sur la gâchette s’appelle la fatalité !

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