Dilatation, pénétration, satisfaction.
La séparation est à la mode : deux couples sur trois divorcent. Le troisième, on n’en sait rien. Sans doute le couple restant est-il à la colle ?
En privé, les séparations ne se passent pas toujours comme il se devrait. L’Haut-lieu, c’est pareil. On est séparé de gré à gré, mais on voudrait savoir avec qui l’autre couche.
Dans l’affaire Fortis, la légitimité du mariage n’autorisait quand même pas que les confidences sur l’oreiller tombassent dans les oreilles de Hans D’Hodt, chef de cabinet d’Yves Leterme et de Van Rompuy. La fuite de la cour d’appel vers un cabinet politique n’était en somme qu’une histoire d’amour, légitime pour une fois, entre une magistrate Christine Schurmans et Jan De Groff du CD&V, l’époux de ladite. Et l’amour, bordel ? Christine n’est pas une machine !
Qui ne se souvient de Madame Roland, elle y est bien passée aussi, à la guillotine, après son Girondin de mari ?
Pratique courante ?
Sans doute plus qu’on ne le pense. En politique, le délit d’initié n’existe pas. Il a fallu l’initiative du Premier président de la Cour d’Appel pour que cela s’ébruitât.
Alors on gesticule, on se dit innocent et on démissionne par grandeur d’âme. Ce n’est pas grave. On n’est pas vraiment saqué. On retrouve sa députation pour faire bouillir la marmite, puis sa réputation. Et ça repart…
Séparation des pouvoirs ? Une fiction pour amuser le bon peuple.
Et comme il en faut beaucoup ces temps-ci pour l’amuser, on peut croire que ce n’est pas la dernière histoire d’amour en ce domaine. Il y en aura d’autres.
Une séparation qui en a l’air, mais qui n’en est pas une : celle de la RTBF et de RTL. Tous les dimanches, ils nous parlent de la même chose. Et quand ils ont des sujets différents, ils finissent par se retrouver sur le même oreiller.
Ainsi ce dimanche 18, l’un propose l’attaque de la bande de Gaza par l’armée israélienne et l’autre évoque la nouvelle politique des banques en matière de prêts.
Chouette se dit le zappeur, voilà deux sujets tellement différents qu’on va pouvoir picorer dans les deux.
Ils ont fini par s’entendre, comme deux amoureux qu’ils sont sans pouvoir l’oser dire !
La RTBF a beau faire la pedzouille sur le droit des Palestiniens à disposer d’eux-mêmes, et Loulou Michel à s’indigner du sort des femmes et des enfants de Gaza, malgré tout transparaissent les mots doux pour Israël qui étaient dits avec les yeux à madame l’ambassadrice d’Israël, Tamar Samash, présente sur le plateau, mots enveloppés dans des papiers cadeaux, si bien que les voilà bien les cœurs brisés, tous unanimes cependant à vilipender le Hamas terroriste, pour faire plaisir à Tel-Aviv.
Vrebos, de l’autre côté de la rue, essayait mollement de coaliser les témoins de l’injustice des banques sans y parvenir. Là aussi, devant la commère Laruelle, poing sur la hanche vendant ses anguilles fumées à la minque de la banque, on en avait gros sur la patate à gourmander les amis banquiers. Dur, dur d’être libérale gazouillait Sabine, entre les mots de rubans roses et de capitalisme en sucre. C’est une femme qui aime les petits porteurs, mais on la sent attirée par les gros, dame, quand on a un fort tempérament libéral.
Ah ! comme le terrorisme palestinien a bon dos, quand depuis plus de 50 ans l’Irgoun - dont l’armée israélienne est issue - s’était vouée à l’action terroriste, tuant des centaines d’arabes sur les marchés publics par bombes et abattant sans vergogne et contre le droit international des simples passants parce qu’ils étaient d’une autre confession.
L’amnistie, non ! L’anesthésie générale.
Et la banque ! calamité sans précédent dans l’aventure humaine, détroussant les gens comme au coin d’un bois et recevant des contribuables des sommes énormes qu’elle gère sans pudeur à son seul profit.
Cette retenue maison, cette peur de froisser identique aux deux compères télévisuels, était perceptible d’une télévision l’autre, tels deux cœurs unis.
Qui oserait dire que ces deux-là ne s’aiment pas ? S’ils se font la guerre, c’est la guerre de la rose, le doux conflit de l’amour, la tendre guerre…
Ils sont tellement d’accord que c’est Héloïse et Abélard, Tristan et Yseult, Roméo et Juliette, Olivier Maroy, Pascal Vrebos, Sacha Daout, ménage à trois des ondes…
Lizin, Guy Côme, Sabine Laruelle, le représentant des banques, Vrebos, les deux présentateurs de la RTBF, oui, même Leila Shahid et Tamar Samash couple-vedette, ils s’aiment tous.
La Belgique est un grand lit. Les batailles y sont de polochons. On se déteste cinq secondes comme toutes les grandes amours, puis on copule. On se montre le sexe, président, magistrates, sénateurs, députés, journalistes, tous à la langue fourrée, la ruée sur les interstices à combler, vitesse de pénétration de la roquette artisanale, parfois du canon des tanks et bombes au phosphore. Tous ces gens vivent et meurent d’amour…
Et les peuples ? Oui. Bon… On s’en fout !