L’art à prix d’or !
L’histoire rapportée par Wikipédia n’a été possible que par le pouvoir de l’argent :
« Née Florence Foster en 1868 à Wilkes-Barre, Pennsylvanie, Jenkins eut, enfant, des cours de musique, et exprima le désir d’étudier la musique à l'étranger. Comme son riche père refusa de payer ces études, elle s'enfuit à Philadelphie avec Frank Thornton Jenkins, médecin qui devint son mari. Ils divorcèrent en 1902.
« À la mort de son père en 1909, Jenkins hérita d'un pactole qui lui permit d'entamer la carrière de chanteuse. Elle s'impliqua dans la vie musicale de Philadelphie, en fondant et finançant le Club Verdi ; elle prit des cours de chant et commença à donner des récitals en 1912.
« En écoutant ses enregistrements, il apparaît clairement que Jenkins avait un très faible sens de la gamme et du rythme et était à peine capable de tenir une note. On peut entendre son accompagnateur tenter de compenser ses variations de tempo et ses erreurs rythmiques.
Les critiques la décrivaient souvent en des termes équivoques, qui ont certainement aidé à attiser la curiosité du public.
« En dépit de son manque évident de sens musical, Florence Jenkins était entièrement persuadée de son talent extraordinaire . Elle n'hésitait pas à se comparer aux sopranos connues. Elle considérait les éclats de rire qui ne manquaient pas de se produire durant ces concerts, comme provenant de rivales rongées de « jalousie professionnelle ». Consciente des critiques, elle rétorquait : « Les gens pourront toujours dire que je ne sais pas chanter, mais personne ne pourra jamais dire que je n'ai pas chanté. ».
« Son récital annuel se tenait à la salle de bal du Ritz-Carlton à New York City. L'auditoire de ses récitals était toujours limité à son club féminin et à d'autres hôtes choisis - elle supervisait elle-même la distribution des billets tant convoités. À 76 ans, F. Jenkins céda finalement à la demande de son public et se produisit au Carnegie Hall le 25 octobre 1944. F. Jenkins mourut 5 jours plus tard, d'une crise cardiaque…Tout indique que F. Jenkins soit morte avec le sentiment de plénitude heureuse et confiante avec laquelle elle traversa sa vie d'artiste. »
L’argent rend tout possible. Il suffit d’avoir un penchant, une fantaisie à mettre en pratique. Peu importe ce qu’en pensent les autres. Dans le cas Jenkins, elle payait ses admirateurs, les critiques et même ceux qui venaient l’écouter.
Partout dans le monde, il y a des Jenkins. Ils n’ont pas besoin de bien chanter pour qu’on les admire. Ils n’ont pas besoin de bien peindre pour qu’on dise qu’ils ont du génie. Peu importe si leur thriller de mauvais écrivain est médiéval, si leur manuscrit est façonné par dix nègres, ils triomphent et engagent des secrétaires afin de répondre à leurs admiratrices.
Les milieux dits de l’Art et surtout officiels en sont remplis et pas que dans les arts…
Si vous demandez à certains membres du personnel employé et ouvrier de la Ville de Charleroi ce qu’ils pensent des échevins démissionnés et des animateurs des services publics et de la voirie, ils vous diront que c’étaient des gens admirables qui ont été injustement condamnés. Et ils sont sincères ; car, il faut leur reconnaître le mérite de ne pas s’être détournés des personnes qui les ont promus ou engagés, quand elles ont été écartées de la politique et du pouvoir.
Formidable levier de l’argent !... Les dirigeants des banques et des holdings le savent qui bataillent pour les positions dominantes et les parachutes dorés en cas de malheur. Leurs coreligionnaires en politique bataillent pour la conservation des mandats qui leur procurent le pouvoir et le moyen d’en mettre de côté en cas de coup dur !
L’apologie de l’argent que leur conduite suggère finit par déteindre sur nous. Nous nous trouvons sans que nous le voulions dans la position de la clientèle, confondus parmi les profiteurs.
La position des gens riches n’est élevée que parce qu’ils abaissent la nôtre par des valeurs factices.
Ils s’attendent à notre respect en s’identifiant à la position qu’ils occupent. La fonction crée l’homme… Leur attitude en impose comme celle d’un juge dans un décor de théâtre en agitant les Codes, les Constitutions et les déclarations des Droits de l’homme, tout en respectant les codes de la bourgeoisie et du népotisme libéral..
Au lieu de nos sifflets, ils recueillent nos murmures flatteurs et nos applaudissements.
Demain nous agiterons leurs drapeaux et tendrons des poings à des adversaires qu’ils nous désigneront.
Sommes-nous bêtes !