Résistance à l’arbitraire..
Ça manque d’intérêt. Voilà ce qu’on dit d’une information qui est aussi importante que celle qui nous annonçait que des hommes venaient de marcher sur la lune.
Ça manque d’intérêt cette aide financière aux banques, alors qu’indépendamment de l’indécence de nous endetter pour des riches entrepreneurs en faillite, c’est toute la logique de la liberté du commerce, donc du système capitaliste, qui n’existe plus !
Pourquoi cela manque-t-il d’intérêt ? Parce que ce geste fou et considérable du gouvernement Leterme que poursuit van Rompuy, est vieux d’à peine 3 mois et que les événements aussitôt produits ne valent plus rien le lendemain.
Personne n’en mesure l’énorme conséquence.
Forcément, puisque le Pouvoir n’a pas intérêt à trop traîner sur cette prodigalité. On a bien mis sur pied une Commission, mais ce n’est pas sur la dilapidation de notre patrimoine, mais sur l’inopportunité d’influencer les juges.
Autrement dit, les partis et le gouvernement sont unanimes : nous ne pouvions pas faire autrement.
Aveu révélateur de la puissance des banques, même par terre et du consensus du monde d’en haut sur l’aide à apporter à ce qui n’est plus qu’une caricature du libéralisme économique. Non pas que je regrette la formule ancienne, mais parce que je trouve ahurissant qu’une pareille modification ait reçu un consensus général, sans que personne ne se soit posé la question de ce que sera demain l’industrie bancaire.
Si au moins, les bailleurs de fonds, c’est-à-dire la population tout entière était intéressée dans la gestion de ses fonds, que les entreprises sauvées l’étaient à condition d’un peu plus de respect pour ceux qui les sauvent ! Mais non, même pas. Le chômage est plus que jamais présent et les C4 volettent d’un guichet à l’autre, sans tenir compte de la population qui s’expose, quand ce sont les Conseils d’administration qui en profitent.
Nous vivons une nouvelle forme de totalitarisme. La société se radicalise mais dans le cadre d’une formule oligarchique d’où est déjà exclu ce qui ne procède pas du Centre.
Et pendant que s’élargit à la théorie le fait de porter des valises d’argent à des sociétés commerciales et industrielles, voilà que cette hérésie impensable dans une société capitaliste de type classique, s’accomplit dans l’assoupissement général, voilà que les travailleurs paraissent satisfaits de vaquer à leurs occupations aux salaires médiocres, voilà que le gouvernement passe à autre chose, tandis que l’opinion s’amuse des sommes dérisoires eu égard à celles déversées dans les coffres-forts des banques, qu’Anne-Marie Lizin aurait dépensées illégalement !
Et on traîne, pour une fois, sur l’histoire de cette vieille poupée, jadis écoutée du PS et on s’étonne que ses voyages, ses brushing, ses crises d’autoritarisme avaient été tellement respectés, par ceux qui s’indignent aujourd’hui !
Ainsi dans la confusion volontaire des genres, dans le massacre subtil des chiffres et le mélange des zéros d’une situation à l’autre, la démocratie rétrécit, au point de devenir minuscule dans un océan de concupiscence des gros consommateurs.
Le trou noir du Centre avale tout et ne restitue rien.
A considérer que ce parlement dont est issu le gouvernement est né avant la crise financière et la récession, il a donc été élu d’après une situation qui est totalement différente de celle que nous vivons. Et il n’y a pas eu de retour au peuple, rien qui déterminerait un nouvel engagement vis-à-vis des électeurs, quand la crise a tout changé de fond en comble ! Autrement dit, l’Etat travaille sur d’autres bases et pour un autre programme sans nous avoir consultés ! La majorité des Belges n’a donc pas voté pour la politique actuelle.
L’argent versé aux banques, nous n’en verrons plus la couleur.
Tout fonctionnerait avec un semblant de légitimité, alors que tout est devenu illégitime. Nous sommes les victimes d’une Société qui n’a plus aucun des caractères qui nous la faisait respecter quand elle promettait un avenir meilleur et plus juste.
Sa caricature est devant nous. Personne n’élève la voix pour démasquer son imposture.
Où sont passés nos juristes, nos constitutionnalistes, nos hommes intègres ?
Ils sont au Centre en train de replâtrer le système.
La situation est sans précédent, si l’on excepte les années de guerre où nous étions sous un régime militaire de l’Occupant.
Ainsi se dessine une nouvelle forme d’Etat. D’un côté il reste le vote, de l’autre, il y a le pouvoir. Désormais, ce sont deux choses différentes qui vivent côte à côte, mais qui ne se fréquentent plus.
Curieuse démocratie !