Les interviews imaginaires.
-Monsieur José Happart ?
-…
-Comment dois-je vous appeler ?
-…
-José ?
-C’est de la provocation, Vrebos ! Ne voyez-vous pas à qui vous avez affaire ?
-A Monsieur José Happart !
-Non, Monsieur. Vous avez affaire au Président du Parlement wallon !...
-Monsieur le président du Parlement wallon, puis-je vous poser quelques questions ?
-Si elles n’altèrent pas l’importance et la dignité de ma fonction, je vous écoute, Vrebos.
-Que rapportez-vous de votre séjour aux Etats-Unis ?
-Une harn à Jean-Marie.
-Qu’est-ce que c’est ?
-Ah ! non ne commencez pas. To give somebody a free hand…
-Parlez plus clairement pour nos lecteurs, Monsieur le Président.
-Je savais que vous alliez déraper, Vrebos.
-Mais enfin…
-Vous ignorez tout de notre mission. Vous ne savez rien des liens que nous avons noués… pour la Wallonie, Monsieur Vrebos. Voyons, plus de dignité, je vous prie.
-L’opinion publique…
-Et alors…
-Las Vegas…
-Quand bien même…
-Le fait que vous ne vous représentiez plus avec votre ami de toujours Van Cauwenberghe…
-Billevesée.
-Mais enfin, vous n’êtes touché par rien ? La crise, le malheur des uns…
-Si c’est des uns, il fait le bonheur des autres.
-Je veux dire des humbles.
-Nous y sommes allés humblement. Et notre moisson est all-important event.
-Pourquoi passer par la petite porte à Zaventem ?
-La jalousie des chefs de partis s’est communiquée à la foule. Nous ne pouvons pas lutter contre leurs effets pervers.
-C’était une tournée d’adieu, en somme ?
-Une visite de courtoisie au chef de l’Etat que nous saluerons pour la dernière fois.
-Vous aviez déjà rencontré Obama auparavant ?
-Non, jamais.
-Alors, pourquoi la dernière fois, puisqu’il n’y eut pas de première ?
-Voilà que vous oubliez une fois de plus à qui vous parlez…Voyons Vrebos !...
-Mais, Monsieur le Président du Parlement wallon…
-Je pensais que vous alliez me demander d’énumérer les efforts que nous avons déployés pour aider nos collègues américains à surmonter la crise.
-Oui, parlons-en.
-Nous avons rencontré Paris Blue.
-Sénatrice de californie ?
-Non stripteaseuse au Vagina Center.
-Pourquoi faire ?
-Los Angeles est une ville… enfin, une ville. Ces gens souffrent, Monsieur Vrebos. Nous leur avons proposé quelques solutions. Il faut rester au plus près des gens, hein, m’fi…
(Il fait un clin d’œil en finissant sa phrase)
-Par exemple ?
-Augmentation des indemnités parlementaires, multiplier par deux le nombre de sénateurs.
-Paris Blue et les habitants de Hollywood seraient sauvés ?
-Vous ne vous rendez pas compte du nombre de gens que fait vivre un sénateur ! Je vais jeudi faire mon rapport là-dessus.
-Vous n’êtes pas un peu gêné ?
-Si en ce moment, si vous pouviez me prêter mille euros jusqu’au 15 du mois prochain.
-Je parle de la misère qui règne dans le monde du travail en Belgique.
-Voilà encore un bruit que vous faites courir. On vit bien en Belgique. Regardez d’où je viens et comme je suis. Vous croyez que je sois le seul ?
-Non. Avec vous, ils sont 75 à Namur.
-Vous savez que je ne suis pas d’accord avec le MR, quoique propriétaire terrien, eh bien ! ils ont raison quand ils disent que ceux qui ne travaillent pas, c’est parce qu’ils ont des œufs sous les bras. (Il rit parce qu’on est à Pâques)
-Eh ! comme vous y allez…
-Mais, qu’est-ce que vous voulez, le Wallon, c’est le Wallon… hein ! Vrebos… Il ne changera pas. (il lui tape familièrement sur le ventre). Surtout, n’écrivez pas ce que je viens de vous dire. Moi, je m’en fous, je ne me représente pas, mais vous, vous pourriez briser votre carrière…
-Justement, Monsieur le Président, qu’allez-vous faire après les élections, puisque vous ne vous représentez plus ?
-« Peûre asteûre, peûre todi » (Poire aujourd’hui, poire toujours)
-C’est pas gentil pour l’électeur !
-Mon petit Vrebos, c’est la devise de la confrérie des poires de Saint Remy. Il paraît qu’ils veulent m’avoir comme président.
-Avec promesse de voyages ?
-Oui, fin d’année nous irons promouvoir la poire de Liège en Amérique. Si je vous disais qu’une partie de notre séjour actuel a été entièrement consacré à promouvoir les poires ?
-Là, je vous croirais.
Commentaires
Je viens de lire cette phrase très juste dans le beau bouquin de Carlos Ruiz Zafon "L'ombre du vent":
"Le moyen le plus efficace de rendre les pauvres inoffensifs est de leur apprendre à vouloir imiter les riches."
N'est-ce-pas là le vrai secret de notre inertie?
Postée le: michel | avril 16, 2009 08:13 PM