« Reynders, équilibriste. | Accueil | Souriez, vous êtes filmé ! »

Louis Michel exclu du MR ?

J’ai eu tort de mettre Atali sur le même pied que Minc.
Revenant sur le G20, Atali a dit des choses très sensées que Minc avec la livrée qu’il porte et qui est à peu près la même que celle de Louis Michel, eût été incapable de prononcer.
Ce qui ne veut pas dire que je partage tout de ce que dit l’ancien conseiller de Mitterrand.
Notamment sur le besoin d’un gouvernement mondial qui réglerait l’épineux problème du leadership.
N’avons-nous pas l’ONU pour cela ?
Mais son pessimisme rejoint le mien pratiquement sur tout.
Le G20 a consacré le triomphe de l’économie anglo-saxonne et l’exonération de celle-ci d’une responsabilité majeure de la catastrophe économique actuelle. Les dispositions prises ne s’attaquent pas à la racine du problème qui est d’assainir les milieux d’affaires. L’émission de milliards de dollars fictifs afin de sauver des escrocs est l’erreur majeure dont on verra plus tard les conséquences mondiales. Le triplement de la dotation du FMI avec toujours ce même argent fictif est tout à fait aléatoire.
Le maintien du dollar comme monnaie de référence, alors qu’il ne représente plus rien, ne manquera pas de produire d’ici quelques temps une deuxième secousse, encore plus meurtrière que la précédente.
Il ne faut pas demander aux économistes attachés aux banques de tenir le discours de la raison, mais les indépendants du secteur sont de plus en plus convaincus que ce G20 n’a rien résolu.
Par contre, en politique belge, nous avons un maboul dans les rangs du MR farouchement resté sur ses anciennes marques. Il est persuadé que tout va repartir et que la croissance va tirer le char de l’Etat comme avant. Et cela grâce aux mots magiques « libéralisme, capitalisme, et michelisme » !
C’est de Louis Michel qu’il s’agit. Un Louis Michel de plus en plus éructant au fur et à mesure qu’il sent le MR en posture de faire les frais de la crise, en payant cash le 7 juin une défaite annoncée..
Le visage couperosé, le pantalon flottant autour d’une taille moins impressionnante qu’il y a un mois, le plus vieux des Michel s’est véritablement défoncé pour nous faire partager sa colère contre ceux qui veulent diaboliser le libéralisme !
Notre homme est formel, sans ses amis du système nous serions les plus malheureux de la terre.
Sa déesse, à qui il lève son verre de Pommard, c’est madame l’Economie de Marché. Il s’enroue à nous crier qu’elle donne les meilleures chances à tous et qu’elle excelle à redistribuer les fruits de la croissance.
Ce discours pitoyable, cette effronterie non argumentée, Loulou la sert à la face des méchants qui ne sont pas de son avis. Et ils sont nombreux…
Et ce nanti, depuis qu’il a quitté une profession honorable d’enseignent mal rétribué mais honnête, avec le seul bagage de parler l’Anglais et le Néerlandais, plus ou moins correctement, en plus de ses quelques rudiments de français, qui a ramassé quelques sommes coquettes rien qu’en indemnités politiques, hurle plutôt qu’il ne dise, sa fierté d’être dans une Europe libérale !
Comme on est un peu étonné de le surprendre comme à un meeting, on croit qu’il a le feu aux fesses parce qu’il sent que les électeurs ne marchent plus aux slogans du fric et qu’il faut retrouver les pépites qui ont fait la fortune du « monde libre » quand les communistes étaient à Moscou.
Quoique les jeunes générations ne savent ce que c’est la guerre froide, Michel revient au Rouge le couteau entre les dents, quand la peur faisait voter bleu à une générations de couards.
« Je me demande ce qu’eût été l’Europe marxiste ! Vous imaginez ? Comme à l’Est jadis… Totalitarisme, sociétés liberticides, pauvreté, régression. Sauvons notre miracle européen ! Sa nature libérale géniale. L’alchimie miraculeuse entre marché, solidarité, liberté. »

afp-photo-179895.jpg

Pauvreté des arguments ! Propagande imbécile !
On le voit sur l’estrade, s’épongeant, entre deux martèlements des mots, frisant l’apoplexie et on se dit que ce type est complètement dépassé, qu’il est incapable d’argumenter sur la crise, mieux qu’il n’en connaît rien que ce qui l’arrange. Et que s’il est ainsi devenu pratiquement fou, c’est à cause du bon pognon qu’il risque de perdre au cas où les électeurs en auraient marre de suivre un aussi mauvais gestionnaire de l’argent des autres.
De plus en plus mélodramatique, il poursuit. Il est sur un toboggan, il ne peut plus s’arrêter, ses grosses fesses heurtent les parois, il rebondit sur son paillasson. On est à la foire d’octobre, à la descente de Val d’Isère, sur le plus vieux manège toujours là et Louis Michel aussi, c’est navrant… avoir tiré son épingle du jeu et ramassé sa petite fortune au nom du peuple, au lieu de fumer ses cigares dans la propriété que la collectivité lui a offerte, de passer quelques après-midi à refaire le monde en jouant au golf avec les notables de Jodoigne et environ, qu’est-ce qu’il fait cet obsédé d’un libéralisme du début du siècle ? Il pète un bouton de son col au risque de péter aussi une artère : « Je n’aurai pas à me défendre, je serai offensif ! Il faut une Europe encore plus libérale, qui compte sur des gens qui en veulent, qui considèrent qu’une crise, ce n’est pas un drame, mais d’abord une opportunité…. La tâche des libéraux. »
Alors, là, la crise une opportunité, je n’en peux plus, ce type est cinglé. Il est dangereux !
L’élève inculte trompe le maître, Jean Gol n’aurait jamais osé aller si loin.
Si c’est ça le fond de sa campagne pour l’élection du 7 juin, on se demande si Reynders ne ferait pas mieux de l’exclure du MR pour incompétence et irresponsabilité.

Poster un commentaire