Show assuré = crise oubliée.
Le G20 s’est terminé en une sorte d’apothéose dont l’événement majeur est la montre du président des states et Madame.
Ah ! qu’elle est bien Michèle !... Comme elle est simple… Quel âge a-t-elle ? Non ! Tant que ça !... On ne le dirait pas… Et ce cul… Ah ! ce cul, superbe… Il ne doit pas s’emmerder Barak…
Ce qui pouvait passer pour mal élevé à la cour d’Angleterre, une first-lady qui prend la reine par l’épaule, est salué partout comme une marque de sympathie à l’américaine. Même les journaux les plus sérieux virent people. On attend madame Obama à Strasbourg au contact avec la Carlita de Sarko. Show assuré = crise oubliée !
Les deux stars en tête à tête… C’est trop !... Et Sarko, tu penses qu’il aura toutes ses Rolex au poignet ? Comme les troupes d’assaut de l’Armée rouge en 45 à Berlin ?
40.000 policiers à Strasbourg !... Pourquoi Strasbourg ? Ils auraient dû faire ça à Cannes, au palais des Festivals, rapport à l’escalier tendu du tapis rouge…
Le reste est accessoire. Le succès assuré, la réussite du G20, on s’en fout. Et pourtant, on a tort.
Comme il fallait offrir quelque chose aux foules, en holocauste bancaire, on a présenté d’affreux jojo qui lessivent l’argent au noir et veillent aux intérêts des gros magots qui échappent à l’impôt.
Les Petits pays à secret bancaire et dépôts anonymes vont porter le chapeau de la situation « affreuse » d’aujourd’hui.
Les journaux près du pouvoir exultent. Du coup, la Bourse remonte. Les gogos sont contents et comme ce n’est pas si souvent, le gouvernement belge et les autres, ceux qui ont été invités, se frottent les mains.
Evidemment, le soufflé ne mettra pas dix jours à retomber.
Les œufs de Pâques n’y suffiront pas.
Pourquoi ?
Parce que ce n’est pas résoudre la crise en désignant les méchants pays de la finance honteuse. Ensuite, les deux plus grosses lessiveuses, pratiquement les lavoirs automatiques qui sont à eux seuls les plus importantes buanderies mondiales ne sont pas sur le banc d’infamie. Il s’agit de Wall Street, la place financière de Londres, et certains Etats des Etats-Unis, comme l’Alabama, les îles Anglo-Normandes (comme Jersey) et les Iles Vierges américaines, quant à Las Vegas sa réputation n’est plus à faire.
Dominique-de-ces-dames Strauss-Kahn pour le PS va recevoir trois fois plus d’argent qu’il n’en espérait au FMI, afin de gonfler les poches de perfusion des Etats anorexiques.
Seulement, c’est de l’argent fictif que les citoyens européens et américains déjà à genoux finiront pas payer, tout au moins leurs enfants !
Comme on voit, le duo d’enfer Merkel-Sarko pour que ça change n’a pas accouché d’une « refondation » du capitalisme.
Le système à la peau dure et l’égoïsme aussi.
Il est vrai que les grands de ce monde n’ont jamais été avares de superlatifs.
Si les Bourses sont en formes momentanées, que les journaux financiers remercient le dieu Mercure et que les chefs d’Etat roulent des mécaniques, ce n’est pas pour autant que le « dégraissage » dans les entreprises va s’arrêter et donc le chômage de galoper.
On est de plus en plus dans une situation de théâtre. Les stars sourient et les figurants font la gueule, parce qu’en attendant la recette, ils ne sont pas payés.
Et le seront-ils jamais ?
C’est désolant pour le libéral belge, mais il aurait mieux valu que le G20 ait lieu un mois plus tard, de sorte que l’illusion eût traversé tout le mois de mai pour finir en beauté le 7 juin.
Il va falloir toute la séduction verbeuse de Sabine Laruelle et la jovialité calculée d’un Serge Kubla pour épauler le chef bien aimé qui doit conduire la galère jusque là, dans cette misérable petite Belgique bien appauvrie, ruinée même, et dont la moitié de la population, déjà, sue la misère !