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Des élections festives.

A période délicate, paillettes et ouverture au people s’imposent.
Les exploits de Tapie sont en forte reprise après le paquet de millions que Nanard a obtenu de ses pinailleurs du Crédit Lyonnais.
Tapie, c’est bon pour le moral. Mais, grave défaut, il n’est pas Belge. En tous cas, il n’a pas déclaré qu’il allait placer son pèse en Belgique.
A un mois des élections, de la couleur, de l’effet, de la gueule, de la fesse, ce n’est pas négligeable.
Nos partis n’exhibent pas les nouvelles recrues en string, mais ça viendra. Les listes de gauche comme de droite font concurrence à Geneviève de Fontenay, ils recherchent de la starlette. La conviction et l’intelligence, pour la politique que nous menons, c’est du superflu. Le public, de toute manière, n’y voit que dalle !
Silvio Berlusconi montre l’exemple. Tout l’avenir de la politique est là ! Il a placé sur la liste européenne de son parti une ex-reine de beauté, mannequin-phare d'une marque de lingerie, actrice de soaps télévisés et ancienne candidate d'un Big Brother version transalpine. Il est tellement transporté par ses candidates que sa femme demande le divorce.
En Flandre, la chasse est ouverte aux Bekende Vlamingen. L’essentiel de l’action politique de ces personnalités connues découle de leur apparition sur des plateaux de télé, les terrains de sport ou les défilés de mode. Les wallonnes connues (les WC) font « mémères » à côté. Les anciennes présentatrices de la télé, c’est déjà du réchauffé. On se demande si les partis ne nous ménagent pas des surprises de dernière minute. Defossé en porte-jarretelles ferait par trop vieux travelo.
Jean-Marie Dedecker, (LDD) a dégotté une ex-Miss Belgique et une ancienne championne olympique. L’ancien prof de judo a recruté de nombreuses personnalités médiatiques. Sincère ou faussement naïf, J-M D. est persuadé que les électeurs aux convictions floues et peu ancrées rallieront plus facilement une tête bien faite, qu'un projet intéressant.
D’ici à ce que dans les partis on engage des maquilleuses de cinéma pour rajeunir le staff féminin, il n’y a qu’un pas.
La crise ? Quelle crise ?
Les partis ne font que s’adapter aux circonstances du tout-média et aux conséquences du système électoral. Plus le vote est proclamé obligatoire, plus l’électeur en a marre. Comme il vote avec ses pieds en les traînant jusqu’à l’urne, il semble nécessaire aux stratèges de nos formations de lui donner des sensations plutôt que des idées fortes.
On peut difficilement devenir impopulaire avec dans ses rangs des vedettes qui sont populaires.
C’est l'arme secrète absolue.
A place identique sur une liste, un vague universitaire, avocat de préférence, studieux et boutonneux, a trois fois moins de chance de se faire élire que n’importe quelle people à la mensuration de rêve.
Les programmes, la volonté de réforme, la conscience de la crise, ne tiennent pas la route devant une poitrine avantageuse et un beau cul bien pris dans une robe ajustée.
Voilà où en est la politique belge !

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Dans le panel que n’aurait pas désavoué le maestro d’Italie, on trouve dans nos futur(e)s représentant(e)s trois miss Belgique pour la droite et l'extrême droite flamandes, des sportifs, des personnalités du monde culturel et un médecin célèbre. Côté francophone, des journalistes de télévision, trois ex-présentatrices du journal télévisé du soir. Madame Ries conduit au MR la liste des européennes, deux ans seulement après ses débuts chez Reynders.
C’est dire le besoin de girls sur le plateau !
Le PS, a trop de fils et de filles de… pour s’engager dans la call girls au front et au reste populaire. L’aigle de Mons ne peut pas faire autrement. Il est coincé entre les notables du parti qui ont des fistons à caser. Il n’a plus qu’à espérer qu’à des gens comme papa Daerden, on ne refusera pas des voix à la génération suivante.
Le must pour la faune éligible est le talk-shows et le jeu télévisé. Une apparition même brève, ce sont plusieurs centaines de voix assurées. Si Justine Hénin en avait l’envie, elle serait élue dans tous les partis. Adamo ferait un tabac et Benoît Poelvoorde un triomphe.
Le plus mariolle dans le show, c’est notre judoka Bart De Wever, encore lui, qui s'est imposé au jeu intitulé "L'homme le plus intelligent du monde". C’est dire la sérieuse référence pour siéger à la Chambre.
Carla Bruni nous manque au sommet de l’Etat. Evidemment avec la gueule du Premier cela ferait désordre. Mais quand même, on devrait à l’avenir y penser. Car si la crise continue, il faudra au moins une miss Monde pour nous remonter le moral.

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