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Des bons et des beaux !

Chacun peut accomplir l’exercice à chaque élection : je garde quelques mois les feuilles de propagande des partis que j’ai recueillies dans ma boîte à lettres. Je les passe en lecture rapide, et je m’en débarrasse.
Battus ou victorieux, les candidats à nos suffrages ont un point commun, leur politique n’est pas à la mesure de leurs programmes, non pas qu’ils ne le veulent pas, mais ils ne le peuvent pas.
Ils ne le peuvent pas parce que la politique non seulement en Belgique, mais encore en Europe, s’est abstraite du pouvoir économique.
En cause, l’idéal libéral du « moins il y a d’Etat, mieux on se porte » qui continue à faire des ravages depuis la crise morale que traversent les milieux financier.
Le prospectus de Christine Defraigne (MR) est en lui-même un condensé du non-sens général.
L’avocate libérale par tradition familiale et conviction intime est très représentative du mouvement libéral « prêt des gens » et pourtant si loin d’eux quand il faut passer de la théorie à la pratique. Elle veut augmenter les places dans les crèches, remédier au décrochage scolaire par des emplois nouveaux d’enseignants, lutter contre la violence à l’école grâce à un personnel de surveillance, créer des logements décents pour de plus en plus de gens qui vivent actuellement dans des taudis, sauver nos transports en commun et remédier à la qualité de nos routes, respecter l’environnement, baisser les charges sociales, former des jeunes aux techniques de pointe.
Je m’arrête ici et j’abandonne à la poubelle les trémolos sur les libertés nécessaires, dont la liberté d’entreprendre, etc.
C’est à peu près le programme du PS et du CDh et probablement des Ecolos.
Madame Defraigne n’espère pas sincèrement parvenir à cet état de grâce dans le marasme actuel, le chômage massif et la dilapidation des bénéfices bancaires par l’octroi de primes mirobolantes aux traders ?
C’est bel et bien dans un système à l’opposé de son « laisser faire » libéral que nous avons une petite chance de voir se réaliser une partie de ce que Christine Defraigne croit possible avec une économie qui privatise les bénéfices et est parvenue à socialiser ses pertes par les prêts des Etats aux banques !
Si je comprends bien, tout le personnel politique de la droite à la gauche est sentimentalement socialiste, mais libéral d’attitude, converti à l’économie de marché !

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Les gouvernements depuis la catastrophe ont démontré qu’ils ne pouvaient plus rien devant le pouvoir économique omniprésent, même en crise. Les gouvernements se déclarent incompétents en matière financière. On tremble alors de la façon dont ils gèrent ce qu’il leur reste à gérer ! Les Etats ont placé de fait, la sphère financière en-dehors de leur compétence et cela par l’entraînement de tous les partis de pouvoir vers un libéralisme incontrôlé et par nature incontrôlable.
Avec la social-démocratie, même la gauche s’est convertie et ce depuis plus de trente ans à l’idéologie des marchés autorégulateurs, plus efficaces, paraît-il. Or, c’est l’inverse qui s’est produit. C’est l’esbroufe d’un Madoff et le culte de l’argent facile qui triomphent de l’économie branchée sur la production et le travail.
Des domaines de décision sont passés progressivement de l’Etat, aux banquiers. On aurait même pu assortir ces passations de pouvoir par des paroles rassurantes du genre « si un jour vous faites faillite, ne vous tracassez pas, nous mettrons vos dettes à charge du public. »
On voit les dégâts ! Tant qu’un ministre libéral comme Reynders sera aux finances, on augmentera l’incompétence de l’Etat à la proportion de la compétence du particulier, qui n’est ni vous, ni moi, bien entendu.
L’Europe est au diapason qui n’a de cesse de privatiser Poste, Chemin de fer, Prison et demain l’école, quand c’est déjà fait ou presque partout pour l’énergie et l’eau.
L’Etat livre notre avenir à des gens qu’il ne contrôle pas !
C’est proprement de l’inconscience, de la haute trahison !
Las ! les pouvoirs de décision ont ainsi disparu des compétences des Services publics confiées à des Institutions autonomes dont on perd les traces dans les méandres de la mondialisation, pour ressortir parfois dans les théories d’un anarcho-capitalisme très en vogue aux Etats-Unis, depuis l’Ecole de Chicago.
Résultat le pouvoir en Europe, ce n’est plus le Parlement de Strasbourg qui le partage avec les Etats de l’Union, mais la FED et la banque Centrale européenne.
Pour en revenir aux prospectus électoraux, force est de comparer les têtes des postulants à défaut de leurs programmes.
Les photos sont retouchées, toutes datent un peu, le candidat n’aime pas vieillir. Par exemple Christine Defraigne fait encore illusion de face. De trois-quarts elle marque le coup de la cinquantaine bien entamée. Anne Delvaux (CDh) s’arrondit avec l’âge venant. Moins maquillée qu’à la Télé, elle prend des allures de fermière bien nourries. Milquet porte son masque habituel de rimmel et de fard. Bien malin qui saurait dire ce qu’elle cache en-dessous. Maggy Yerna, PS, se porte de mieux en mieux, merci. Elle puise largement dans son stock de photos des années 80. Il viendra bien un jour, où elle devra puiser dans celui des années 90, si elle veut que les citoyens la reconnaissent encore dans les meetings. La Simonet a de beaux restes. A 20 ans elle devait être craquante, vaquant dans les couloirs de la Place du Vingt-Août, reluquant les braguettes, s’interrogeant sur son avenir, à l’angoisse de valoriser son futur diplôme, s’essayant à se forger l’image d’une femme de décision, rêvant d’un statut à valeur ajoutée au compte en banque..
Quant aux hommes, Marcourt a le visage carré de Monsieur Madeleine, le forçat honnête de Victor Hugo. Xavier Delcoucq, vaste inconnu et tête de liste de « Wallonie d’abord, » aussitôt apparu, aussitôt au fond de l’eau, à la tête du rigolard qui s’en fout. Et il a bien raison, quand on voit son score.
Et puis tous les autres, véritables caricature d’eux-mêmes, vraiment, de ce point de vue, de Demotte à Di Rupo, en passant par les incontournables Michel, Reynders et Cie, en n’oubliant pas le triomphal Daerden, on ne pourrait les citer tous, comment ne pas voir que nous ne sommes pas dirigés par ce qu’une charmante de mon passé composé appelait « les beaux »? Le pompon n’est-il pas notre Premier, Van Rompuy ?
Tant qu’à faire, puisqu’on dégringole, autant que ce soit avec les Belles et les Beaux ! Souhait modeste d’un esthète… C’est clair, on ne veut satisfaire le citoyen de base en rien ! Ils pourraient quand même faire un effort, passer par la chirurgie esthétique, faire de la liposuccion, se raboter le nez, se botoxer le sourire ! Ou alors, ils l’ont fait, et c’est raté… Tous bêtes de concours, avocats, surdiplômés (surdoués c’est autre chose), mais moches, moches à fuir les concours de beauté, à s’exclure de Gala et à me dégoûter de la politique…
La politique refuge des laids ? La revanche de Quasimodo !

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