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Remise en ordre et révolution dans l’impasse !

A la suite de l’article d’hier sur la difficulté qu’éprouve le grand public d’être au fait de la situation économique réelle en Belgique et avec lui le public de l’Europe de l’Union, une des raisons cachées est de toute évidence l’exposition des faits qui remettrait en cause dans l’opinion le système générateur de tant de dégâts .
Voyez-vous qu’un histrion conduise les peuples en colère à renverser le pouvoir libéral ?
Il suffit de réfléchir une seconde. La propagande capitaliste a réussi à nous donner l’illusion que la crise actuelle n’est pas méchante, une sorte de cancer colorectal dépeint par la pub quasiment l’ami de l’homme. Pour inverser la tendance, il faudrait une poussée tout aussi considérable qui nous ferait croire à un socialisme capable de guérir ce cancer sans chimio, c’est-à-dire que nous conserverions un niveau de vie moyen comparable à l’ancien. Cela ne se peut, bien évidemment. Et si une révolution n’est qu’un ordre qui se fonde sur un ordre qui s’effondre, aucune révolution n’est capable de le garantir.
Déclenchée dans l’un ou l’autre Etat, tous les autres se ligueraient contre lui.
Une révolte simultanée de tous les pays, est une utopie inenvisageable.
Qu’adviendrait-il si excédés par la droite et la social-démocratie de plus en plus veule, les Français votaient Besancenot au point que celui-ci se verrait à la tête d’une majorité absolue ?
Le premier emmerdé, ce serait lui.
La fuite massive des hommes et des capitaux, l’hostilité ouverte des Etats riverains, le poids de la maffia internationale du commerce, feraient payer aux Français une facture qui en jetterait plus d’un dans la rue, afin de rectifier leur vote et venir à Bruxelles, comme jadis à Calais, en chemise et la corde au cou..
Le capitalisme occidental a gagné la planète entière. Est-ce pour cela qu’il est juste, bon et progressiste ? Hé non ! c’est même tout le contraire.
Cependant, même les derniers pays communistes y viennent.
Inutile d’en discuter les principes, il n’y en a pas. C’est pour cela qu’il a encore de l’avenir. En effet, les prévisions faisant état d’un resserrement des grosses fortunes et des pouvoirs autour d’un ultime noyau de possédants, n’est pas pour tout de suite. Par conséquent le seul moteur de l’économie : l’égoïsme à l’état pur a encore du carburant à consommer dans ses moteurs.
C’est probablement le seul moyen de faire travailler les gens que de leur promettre une meilleure existence s’ils travaillent davantage ou s’ils s’avèrent plus malin en faisant travailler les autres.
Ce n’est jamais qu’une représentation du chacun pour soi que le capitalisme véhicule.
Bien entendu, ce système a des limites physiques, sans parler de morale, celle-ci n’ayant jamais eu grand chose à voir dans le libéralisme depuis Locke.
Les limites sont d’ordre matériel. Les riches gavés et les pauvres démunis ne sont pas encore antagonistes ; cependant ce sont les pauvres qui produisent afin d’entretenir les riches et ça, c’est explosif. Car sans croissance, quand le système marche encore très bien pour certains, il marche mal pour les autres. Et ceux pour qui cela marche mal finissent par être socialement exclus. Jusqu’à présent, ils restaient solidaires par la force d’un égoïsme atavique et hors saison.
Du plus petit socialiste au dernier des réactionnaires engagés, tous usent de leur force de conviction pour convaincre les exclus, qu’ils ne le sont que momentanément.
Reste qu’ils ne sont plus consommateurs et comme la raison même du système c’est la croissance, à qui et comment vendre les productions ?

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Toute l’astuce du libéralisme n’aura plus de sens le jour où les populations seront convaincues que le système nous vendait une liberté qui n’était en définitive qu’un égoïsme.
Dans ces conditions, voter, n’a plus de sens. Les partis de pouvoir conduiront l’Etat à la catastrophe sans faire une seule proposition qui sorte l’homme de ses égoïsmes. Certes, il y a des baumes accompagnateurs, la sécurité sociale, les pensions, les indemnités de toutes sortes. On peut se demander s'ils ne sont pas le moyen de prolonger le système et si leur suppression étant impossible sans émeutes, le pouvoir économique les concède-t-il non sans rechigner à ce manquement de la ligne libérale.
En attendant que ça coince et que le moteur se grippe définitivement, nous ne pouvons faire mieux que rester sceptique devant les bonimenteurs de l’économie libérale. Egoïsme contre égoïsme, le nôtre à ceci d’avantageux que même victime du système nous le sommes moins que d’autres dont la malchance initiale a été d’être né planteur de bananes, ou pêcheur au long des côtes somaliennes.
N’en tirons aucune fatuité de cet avantage. Il ne durera pas.
Espérons quand même un Pic de la Mirandole des temps moderne qui découvrirait le moyen de mettre par terre cette honte de l’humanité qu’est le système capitaliste sans faire trop de dégâts, en douceur pourrait-on dire, et sans que nous perdions trop en vraie liberté et en gadgets du confortable.
Il ne faut pas trop y rêver, sans doute à cause de l’antagonisme entre le vice et la vertu. Personne n’a encore vu le vice se mettre au service de la vertu pour la paix et le bonheur des hommes.
Si seulement nous avions en Belgique des économistes du calibre d’Elie Cohen ! Au moins n’entrerions-nous pas dans le gâtisme en buvant les paroles de Nicolas Sarkozy « qui met les banques françaises au pas ». Nous saurions que sans l’accord des places de Londres et de NY, Nicolas Sarkozy ne pourra pas diminuer les prétentions de ses traders.
Or, les deux plus grande places du capitalisme ne sont pas les moteurs de l’industrie, ils ne sont que les organisateurs des jeux d’ordres qui brassent des tonnes de papiers monnaies contre lesquelles personne ne peut rien.
Mais les banquiers énervent les contribuables, d’où la gesticulation de Sarkozy.
Quand donc le grand public sera-t-il conscient de ce qui se passe ?
Quand donc la presse osera-t-elle aborder le problème du capitalisme lui-même ?

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