M’ame Huytebroeck se moque du monde.
Les deux thèmes de nos chaînes télé de ce dimanche : RTBf , la crise du lait, RTL la délinquance dans les quartiers chauds, s’emboîtent comme des tuyaux de poêle.
En effet, la suppression des quotas laitiers en vertu de la politique ultralibérale de l’Union européenne va pousser les producteurs de lait à une résistance désespérée, si on ne trouve pas une solution pour ces travailleurs ruraux.
Notre Société et le PS assimilent les grèves violentes à la délinquance. Condamnés et ruinés, certains travailleurs de la terre seront dépossédés de leurs fermes, de leur savoir et de leur dignité. Les promoteurs de villas à la campagne vont avoir bientôt des terrains à l’œil. Les expropriés finiront en graine de « voyous » pour alimenter la conversation chez Philippe Moureaux à Molenbeek, dans les quartiers chauds où le gîte n’est pas cher !
Merci l’Europe.
La boucle sera bouclée.
Epinglons encore sur RTL, un débat qui a tourné court, opposant Evelyne Huytebroeck et Françoise Bertieaux sur la pertinence des IJPP, après les meurtres de Junior Kabunda (Une histoire de fous – chronique du 24 septembre) tuant deux membres d’une famille et en blessant une troisième, avec vol et viol à la clef, lors d’une sortie non accompagnée du centre de l’IJPP.
Depuis qu’elle est ministre du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale, chargée de l’aide à la jeunesse, madame Huytebroeck est devenue insupportable, tant par son attitude de cheftaine sautillante respectant la forêt, que par la façon dont elle coupe madame Bertieaux dans ses raisonnements, à défaut d’en avoir elle-même de pertinents.
Personne ne dit que l’IPPJ n’a pas un rôle à jouer dans la réinsertion des jeunes, de presque tous les jeunes en délicatesse avec les lois. Ce rôle est important et indispensable. Mais il est inadmissible que cette institution règle le sort des meurtriers et des assassins, comme s’ils étaient de simples dealers. La compétence de ses éducateurs devrait s’arrêter là où commence le crime, le criminel étant de la compétence de la psychiatrie et de la justice pour adultes.
Et cela, même madame Bertieaux qui était l’invitée de Vrebos pour mettre la ministre devant ses responsabilités, n’a pas la moindre idée à définir le cadre des compétences de l’IPPJ, compte-tenu du manque de formation de l’institution pour traiter les cas extrêmes ayant occasionné la mort par une violence primaire que j’appelle l’instinct de mort,
Madame Huytebroeck, trop sûre d’elle-même, aurait dû avoir la décence de dire qu’elle allait s’informer et qu’elle ferait éventuellement des propositions nouvelles pour les IPPJ, au lieu de reprendre quasiment mot pour mot les propos de la responsable de l’IPPJ de Braine-le-Château d’où Kabunda est sorti avec une perm’, alors qu’il était en instance d’être traduit devant une juridiction ordinaire et d’un dessaisissement du tribunal de la jeunesse !
« Il s'agit d'une véritable crise à dépasser. Nous avons une expérience dans le travail avec les jeunes. Malgré ce drame, nous pensons toujours que la réinsertion est possible et nous continuerons notre travail en ce sens".
Les propos sont limpides et d’une incroyables légèreté. Pire, ils sont criminels !
Les assassins juvéniles sont avertis. Ils sont invités à assassiner dans l’arrondissement de Bruxelles sans qu’il y ait par la suite peu de conséquences, s’ils ont la chance d’entrer à l’IPPJ et pour autant qu’ils gardent un profil bas !
Aucune des protagonistes n’a répondu à ce que j’avais écrit le 24 septembre : l’utilité d’avoir une démarche différente à l’IJPP entre un meurtrier et un voleur, dealer ou petit voyou de quartier..
Même si l’instinct de mort chez Kabunda l’emporte sur un instinct de vie affaibli par l’absence d’amour, il y a quand même récidive et donc dangerosité à répétition. Il aurait dû y avoir une étude de comportement plus pointue avant de lâcher dans la nature sans surveillance un sujet au lourd passé de sang.
On ne comprend pas les deux interlocutrices de n’avoir pas réfléchi à une règle précise : aux jeunes privés de sorties car ayant un comportement agressif à l’intérieur de l’Institution, devraient y être inclus ceux qui ont tué volontairement, même ayant une attitude pacifique et de repentir, comme se conduisent parfois les schizophrènes les plus dangereux. Pour la simple raison que les individus, ayant commis cet acte suprême indépassable et surtout non réparable TUER, devraient faire l’objet d’une évaluation par des psychiatres s’étalant sur un long terme.
Sinon, on fait peu de cas de la vie des victimes et on se moque des études psychiatriques de comportement chez des individus qui ont franchi ce seuil.
N’importe quel étudiant en se spécialisant dans les maladies de l’esprit le sait dès le premier trimestre de sa spécialisation. Un tueur reste dangereux jusqu’à ce que s’éteignent ses pulsions.
C’est tout à fait scandaleux de ne pas en avoir tenu compte et, ce qui est plus grave, de persister dans ce déni de compétence des spécialistes de la question.