Michel, le petit père dépeuple... le MR
Les déclarations du « fou » à RTL-TVi relance la partie de poker-menteur entre lui et Didier Reynders. « Didier Reynders devra juger s'il est encore en mesure de présider le MR », nous bonit Louis Michel, dans son rôle nouveau de challenger.
Ah ! il l’attendait la défaite, pour qu’« it is time to thing of going back » disaient les yeux doux de Loulou.
Sans un mot sur la crise du libéralisme, rien sur la souffrance des gens à cause du système qu’il proclame pas encore assez désentravé des assurances sociales et des taxes qui freinent l’expansion, le fou retrouvait toute sa tendresse à l’égard des pays pauvres « qui l’avaient transformé et fait de lui un autre homme ».
C’est curieux quand on est libéral à ce point d’aimer les populations des parties du monde qui ont à souffrir le plus des méthodes économiques tant prônées par l’ex président du MR.
Comment a-t-il osé porter la bonne parole à des pauvres qui justement le sont à cause de tout ce qu’il représente ?
Mais on sent l’homme avide de refaire surface dans la Belgique des notables et on ne le croit pas du tout quand il affirme qu’il accomplira son mandat de député européen avec la passion du convaincu des Institutions qu’il défendra à Strasbourg et à Bruxelles jusqu’au bout.
Un léger frémissement de la base libérale en sa faveur et il se précipitera sur l’estrade des chefs pour en découdre avec son grand rival. Voilà la vérité. Et pas pour « sauver le peuple belge » qui l’intéresse beaucoup moins que les peuples sur lesquels s’est penché le Commissaire rondouillard, par orgueil et gloriole d’une part, et ensuite pour « to round off one’s fortune », car il doit en avoir des picaillons depuis qu’il vit sur le dos du peuple, ce propagandiste du travail opiniâtre du genre anglo-saxon pour les autres.
Bien lancé sur sa nouvelle idée fixe, Loulou ne voit pas le piège dans lequel Vrebos l’entraîne. Tout à sa haine et son envie d’étaler sa nouvelle sagesse à l’issue de son mandat à l’Europe, le scout libéral est désormais à la disposition du MR pour « remettre le programme des Réformateurs à l'avant-plan. » Entendez par là que pour ce qui concerne l’avant-plan, ils seront deux, lui et le programme. C’est Pétain en quarante qui se sacrifiait pour la France, pour ainsi dire.
Sous-entendu également que pour ce qui est de Didier Reynders : « Il lui appartient de juger s'il a encore la légitimité et le soutien pour remettre le parti en marche avec lui à sa tête ».
D’après le sens qu’il fallait entendre par là, s’il ne dépendait que de Michel à juger de la légitimité du Liégeois, il ne fait aucun doute que le président pot de colle actuel serait démissionnaire sur le champ et Loulou déjà président par intérim en attendant son triomphe par acclamation dans un congrès vite fait, bien fait.
On sait déjà que Reynders a fait une concession au clan Michel en proposant « un congrès programmatique à la rentrée ». Mine de rien, celui qui s’y voyait déjà, n’est plus sûr de rester au haut de l’affiche. Il s’est aliéné à jamais le soutien de Gérard Deprez qui a rejoint les Karamazov de Jodoigne depuis que Reynders avait voulu l’évincer de son gagne-pain à l’Europe.
Ne plus pouvoir compter que sur le pharmacien Chastel pour faire passer la pilule de l’échec des Régionales, c’est un peu juste.
Où Michel est gonflé, c’est quand il reproche à Reynders son affrontement permanent avec le monsignore du Ps, alors que depuis qu’il est rentré d’Afrique et qu’il a remis son mandat de Commissaire au suivant, il n’a cessé d’asticoter son président en portant la zizanie à l’intérieur même du MR !
Et si la campagne électorale a été marquée par l'affrontement entre le PS et le MR au point d’occulter les idées des Réformateurs, ce qui sera perçu, c'est la passe d'armes qui se met en place et qui occulte à nouveau les idées, au point que l’on se demande si le MR en a jamais eues.
Voilà notre homme lancé dans la reconquête du MR. Comme ce parti n’est plus qu’un dépôt d’épouvantails à moineaux, la lutte va se circonscrire entre quelques têtes d’affiche.
Pendant ce temps, la crise du capitalisme fait des ravages et personne dans cet aréopage de gens à la capacité intellectuelle surfaite n’est capable d’en dire autre chose que les conneries que résume très bien Louis Michel.
Vraiment, ça fait plaisir à voir des gens qui s’expliquent à coup de stratégie mal conçue, alors que c’est tout bêtement l’électeur traditionnel du MR qui n’en a plus rien à cirer du libéralisme mondain.