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Un sacré boulot de com…

C’est qu’il la sent, lui, la reprise, notre Guy Quaden de la Banque Nationale de Belgique. Il la sent de tous ses désirs d’homme. Il la veut, il la voit, il la touche.
Il n’est pas le seul, du social-démocrate au petit patron qui refait ses comptes pour la dixième fois le samedi soir, ils le savent par la méthode Coué, elle est là !
C’est ainsi que les hommes vivent, dit Aragon. Les chants d’espoir sont les chants les plus beaux.
On a prié pour que le système ronronne à nouveau, que tout reparte comme avant.
C’est la condition sine qua non du bidule. Il ne doit pas s’arrêter, pire faire machine arrière. Sinon, c’est la cata !
Même en comprimant les salaires des personnels (ce qui se passe), en réfrénant les ardeurs des parlementaires sur leurs émoluments, les arrhes avocatières et les revenus honteux happartisés, en suant sang et eau en rabotant les budgets, traiter les enseignants de fainéants, les femmes enceintes d’abus de grossesse, rien n’y fera. On s’installe dans la crise, le capitalisme dans le désordre, et les thuriféraires du grand capital dans le désarroi.
Y a-t-il plus alarmant que l’augmentation du gaz et de l’électricité sur le porte monnaie des chômeurs potentiels que nous sommes tous devenus ?
Oui. L’univers bancaire ne se contrôle toujours pas. Les sphincters restent ouverts et les mictions nocturnes désinvoltes mouillent toujours les dessous de soie des banquiers de Wall Street au seul souvenir des plaisir de l’argent facile. Les sommes folles gagnées sur un coup de téléphone taraudent les esprits. Ceux qui ont fomenté le génocide financier rêve des subprimes et du crédit non solvable du temps heureux des titrisations.
L’homme de banque, cette autres espèce, ce surmâle des affaires, ne s'en remet toujours pas.
Revenir, to hurry back, à l’argent tôt vu, tôt pris !
C’est même son objectif numéro un !
Les conditions aujourd’hui sont quasiment au top.
Les politiques de sommet en sommet, de G 8 à G machin, ont fait des moulinets de leurs petits bras, menacé d’en appeler à Dieu si nécessaire, les entrepreneurs gourmands n’en ont pas tenu compte. Ils rêvent aux bulles encore possibles, aux bulles irisées de leurs pipes à savon dans les cuisines des Bourses et les Communs de leurs « af the current rate of exchange ».
Un exemple ? Leur terrain de chasse s’est étendu à la dette des Etats qui s’est considérablement agrandie à cause de l’éclatement de leur première bulle. Si sauver la banque l’a été sur le dos des Etats, ceux-ci sont donc capables de prouesses financières. C’est à eux qu’il faut penser pour les futures titrisations, vendre, et revendre le même crédit, supputer cent fois sur la même hypothèque.
Sauf que cette fois, ce n’est pas la maison du voisin sur laquelle ils vont spéculer, mais sur notre faculté de rembourser ou non… leurs dettes !

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Les nouveaux produits vont bientôt arriver. Les gogos qui s’y sont fait prendre une fois, s’y engouffreront bien une deuxième. Qui peut résister à la perspective de voir doubler son magot en quelques mois ? On va remixer les dettes, si bien que le preneur qui croyait se faire du blé sur un emprunt russe, se verra cloquer aux finances du Guatemala, sans compter qu’il pourrait tomber plus mal, si par exemple le Guatemala fusionnait avec l’emprunt du Mozambique.
C’est vrai nos économistes babillards n’avaient pas tort, la crise que nous vivons n’a rien à voir avec celle de 1929. Elle est bien pire. C’est une crise qui s’étale déjà sur plus de vingt ans, comme nous le rappelle Lawrence Summers, du staff d’Obama « …tout commence au krach de 1987 : en octobre c’est le scandale des savings and loans ; le déclin du marché immobilier des années 90, la crise mexicaine, la crise asiatique, les faillites de LTCM et d’Enron. Ce qui nous donne une crise sérieuse tous les deux ans et demi ».
D’après cet économiste qui n’a pas ramassé sa copie dans les couloirs de l’ULB pour l’ânonner devant les micros de RTL afin de faire plaisir à Delaunoy, nous vivrions en crise permanente depuis longtemps et c’est seulement à l’éclatement de cette bulle-ci que nous nous en sommes rendu compte ! Ce qui nous prépare un bel avenir, parce qu’on ne guérit pas de cette cécité-là et que nous ne verrons pas la nouvelle bulle nous ratiboiser nos derniers sous avec nos derniers espoirs.
L’étape suivante, on nous fera croire que les bulles suivies des catastrophes financières des imprévoyants ou des trop téméraires sont nécessaires à une croissance forte.
Bien entendu nous n’en serons pas. Repris ou pas reprise, nous serons toujours un peu plus pauvres après qu’avant.
Un spécialiste nous précise que le meilleur moyen de se sortir d’une crise, c’est de préparer la suivante.
Mais cette leçon forte, comme nous ne sommes pas capables de l’entendre, il faudra que nos médias nous y préparent. Heureusement que nous avons un atout pour nous faire avaler toutes les couleuvres : notre social-démocratie ! L’éternel jeune de Mons, le botoxé des médias, va avoir un sacré boulot de communication !...

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