Voulez-vous « Twitter » avec môa !
Il paraît que les stars sont dépassées par la folie Twitter.
Un Twitter, pour tous les constipés que ne le savent pas (constipés dont j’étais un bel exemple) est un minimessage, «tweets», qui doit comporter 140 caractères au maximum.
« Richard III » par exemple, est un fer à repasser qui tomberait illico dans le fond de la tour de l’ordi et n’est lu par aucun fan de microblog.
En Grande-Bretagne, pays par excellence de la connerie collective, célèbre pour son indissociable partenariat avec les USA (à se demander ce qu’ils foutent à l’Europe ?), le célébrissime acteur Stephen Fry est très actif et très demandé sur le site de microblog.
Voici un échantillon de ce qui fait rugir de plaisir l’intelligentsia qui « tweets » sur Facebook : «Viens d'arriver à Los Angeles. Beau et chaud. Viens de déguster le meilleur Huevos Mancheros (œufs, tortilla, haricots frits : petit déjeuner mexicain) de ma vie».
136 signes, c’est bon, Stephen Fry a respecté les règles il a « twitté ».
On a compris, le contenu est sans importances. Ce qui compte, c’est la personnalité pondeuse et le nombre de signes ou lettres.
On est arrivé au ras des planches de l’information. On ne peut pas dire qu’il n’y en ait pas ; mais que le type qui a bouffé des œufs agrémentés en informe son public qui s’en enthousiasme, voilà qui ne laisse pas d’inquiéter.
S’il ne s’agissait que d’un public immature dont la moyenne d’âge ne dépasse pas 7 ans, on pourrait en rire. Je me souviens que je collectionnais à cet âge-là les « images » des coureurs cyclistes dont on trouvait des exemplaires dans l’emballage du chocolat Jacques, une gamine de ma connaissance avait une autre passion, elle collait des emballages de fromage dans un cahier d’écolier ! En même temps qu’une découverte de la graphie originale pour le Herve ou le camembert, des relents olfactifs intenses vous trouaient les narines.
Stephen Fry ne fait pas « Twitter » rien que le préadolescent, dans la liste des impétrants à sa cour, on y relève des adultes de 35, voire 40 ans !
Et là… cela pose le problème d’une démocratie qui embarque un tas de gens dont le principal intérêt est la frivolité. Ah ! si encore ces 140 lettres relevaient d’une sorte de haïku anglais, on serait ravi de voir venir une relève à la poésie que l’on croyait en voie de disparition !
Il en est de la frivolité, comme du vol de sac chez les vieilles dames, elle est en expansion. Des naïfs pourraient croire que les unes et les autres, personnes frivoles et voleurs à la tire, sont les déçus d’une société qui ne correspond pas à leur vision du monde, des sortes d’anarchistes ou de Robin des Bois. Eh bien ! pas du tout. Voilà l’espèce humaine la plus détestable et la moins intéressante qui soit. L’une ne pense à rien, l’autre à dépouiller les passants, sans plus approfondir le sens de leur existence médiocre, sans état d’âme, ni honte aucune.
Stephen Fry a donc pris l'habitude de raconter les petits riens de sa vie quasiment heure par heure, sur Facebook et sur Twitter. Il est suivi par 950.076 fans qui adorent ses « non-événements ».
Oui, près d’un million de personnes sont suspendues à ses digestions, à ses borborygmes, enfin, à tout ce qui émane de sa personne.
Une récente affaire, à propos d’un Twitter qui aurait outragé Stéphen Fry, a quitté le Web pour faire l'objet d’articles dans le Times et sur les ondes de la BBC.
Evidemment, tout ce qui est con a son écho à Hollywood. Les paparazzis et la presse people sont abonnés aux blogs des stars. Élisabeth Taylor, y annonce sa Xième hospitalisation, Lindsay Lohan a été victime d’une agression au pistolet à eau, etc.
Il faut se méfier : l’immature va « twitter » bientôt en Belgique !
Comme nous sommes vraiment un peuple toujours un peu en retard, pour une fois cela a du bon, ça nous tombera dessus après la France, en même temps que la Suisse.
Mais alors, l’ajout du fameux « surréalisme » à la belge va sans doute enfoncer les performances d’Elisabeth Taylor et de Stephen Fry. On se doute que Adamo, Papa Daerden, Pascal Lamy, Di Rupo et les Michel vont prendre notre retard en main.
Anticipant sur le gros des amateurs, je m’empresse de lancer mon « Tweets » :
« J’en ai fait un ce matin qui avait une belle couleur. Heureusement, car celui d’hier avait une teinte jaunâtre qui ne me disait rien qui vaille ».
Mon « Tweets » ne fait que 116 signes. Je bats donc de 20 signes celui de mon éminent précurseur Stéphen..
J’espère que mes fans apprécieront.
Commentaires
Proficiat!
Postée le: Anonymous | novembre 7, 2009 12:13 AM