Le yacht royal en cale sèche !
La gauche caviar et la droite cachemire au gouvernement se sont arrangées pour faire des économies sur la dotation royale, mais elles ont oublié d’en faire sur elles-mêmes !
On comprend l’attrait que le pouvoir exerce dans les moments difficiles. On attire l’attention du public sur un gros poisson qui consomme beaucoup, ainsi on passe entre les lignes du Soir et de la Libre plus facilement pour les autres qui, tous réunis, consomment bien davantage. Ainsi on semble économe à bon compte.
Si c’est ça la « finesse » du gouvernement d’Herman, on comprend pourquoi les gens raisonnables veulent s’en débarrasser. Notez, c’est logique, l’Europe est beaucoup plus riches que nous. On s’y engraisserait plutôt que le contraire. Les efforts d’économie sont moins grands. Il reste même de la marge pour les dépensiers.
Pour revenir à nos pauvres, la « douloureuse » s’est négociée en deux temps.
Le roi voulait bien qu’on le dévalise un peu, mais pas trop, il est pour « la juste répartition » des charges que la situation impose. Malheureusement, la Constitution ne permettait pas qu’on touche à sa cassette ! Il était d’accord de citer ses sources. Herman n’avait pas le temps d’ouvrir un des dix forts volumes, sur les droits qu’ont les rois de conserver leur vie durant au moins le grisbi initial avec lequel on leur a fait miroiter les avantages du trône. On l’a cru sur parole.
On ne poigne pas dans la caisse des Saxe-Cobourg pendant qu’ils règnent.
Les soldes se font à la sortie quand on le descend dans la crypte, alors c’est le suivant qui déguste. C’est ce qu’Albert a fait remarquer la larme à l’œil à Herman, qui avait sans doute l’esprit ailleurs depuis un certain temps, pour ne pas y avoir trop réfléchi.
La gauche caviar est légaliste, c’est tout ce qu’il lui reste des trente années de social-démocratie que nous n’en finissons pas de clôturer, la droite cachemire s’en fichait un peu. Le troisième meilleur argentier au monde n’est pas à 180.000 euros près. La vice-première, Laurette Onkelinx, le soir à la chandelle a consulté son constitutionnaliste de mari.
Le lendemain, c’était ficelé. Le roi est parti boudé dans son palais. On respectera la Constitution, mais c’est le locataire du palais royal propriété de l’Etat qui payera le factures des architectes pour la rénovation du saint-Honoré qu’on peut voir depuis le parc de la Place Royale.
Jusqu’à présent le syndicat des locataires n’a pas réagi.
La droite cachemire aimerait que cela fasse jurisprudence.
Le rêve ! Les locataires astreints à réparer les fuites du toit, de pourvoir aux entretiens des ascenseurs, de remplacer les sanitaires, etc., Reynders serait réélu dans un fauteuil par les agences immobilières et les détenteurs de capitaux fonciers, avec un pareil programme.
Les « Communes pauvres », propriétaires des logements à loyer modéré, ne seraient pas oubliées non plus. Elles verraient enfin leur compte déficitaire sortir du rouge. Leurs locataires, déjà impécunieux et pour la plupart émargeant au CPAS, n’auraient qu’à se débrouiller pour maintenir les baraques debout et faire des pansements aux gouttières prêtes à rendre l’âme.
Quand on pense que la gauche caviar a été dénoncée régulièrement jusqu’ici par la droite cachemire pour son manque de civisme ! Comme c’était injuste !
Une fois de plus, c’est elle qui dédouane la droite et donne à penser au pays, qu’on fait dans le progressisme à tout va !
Voilà qui augure bien du consensus dont on aura besoin pour la suite des opérations avec l’assainissement des finances.
Déjà un certain temps qu’à part des broutilles, le caviar et le cachemire font bon ménage ! Reynders a été un peu dur avec Di Rupo, mais c’était pour le spectacle !
On se demande bien ce qu’ils vont trouver pour que le citoyen puisse faire un choix aux prochains rendez-vous électoraux ? Sans doute vont-ils pêcher dans les noms d’oiseaux chers à la Troisième République ?
Et si le MR fusionnait avec le PS, avec une présidence alternée, comme à l’Europe, six mois Reynders, six mois Di Rupo ?
On sait que ces deux-là n’aiment pas partager ; mais, pour la bonne cause ? pour le renouveau national ? pour les syndicats des petits propriétaires et des petits guichetiers de la mutuelle et du syndicat ?
On reviendrait au parti unique, gouvernant seul ! Milquet et Javaux un peu plus à l’extérieur, ceci afin d’éviter l’incongruité de les dire désormais de gauche ou de droite, deviendraient l’opposition consensuelle et consentante !
Et la démocratie me direz-vous ?
Bah ! quand on voit la manière dont on va élire les nouveaux dirigeants de l’Europe, ce n’est pas cette dernière qui pourrait nous mettre à l’amende.