Van Rompuy doit partir à l'Europe !
Voilà bien de la stupidité au kilo vendue et emballée de nos lumières supérieures descendues du ciel flamand ! Alors qu’on ne sait pas encore ce qui se négocie à l’Europe concernant la présidence du bidule et qui sera le Charlemagne fédérateur, les milieux de la cause nationale s’émeuvent « Van Rompuy est trop bon ! Il doit rester premier ministre ! », comme s’il était sur le départ !
Il ne manquait plus d’avoir un homme providentiel sans lequel : « Nuit et brouillard » la Belgique s’enfoncerait dans le désastre et la désolation.
Sommes-nous à ce point dépourvus d’hommes intelligents que nous nous accrocherions aux basques de celui-ci, pour tout autant qu’il le soit vraiment, intelligent ? Certes, aimer la poésie haïku, être discret et rester à l’écart des paillettes, du bruit et du bling-bling en 2009 est assez surprenant de la part d’un homme politique, ses confrères, les hommes-paons, ne quittent guère les salons de la stupidité bourgeoise. Ce qui fait qu’ils ignorent tout d’une Belgique qui fourmille d’hommes discrets, intelligents et pratiquant la poésie haïku aussi bien que le sonnet à la manière de José-Maria de Heredia.
Mais, bon sang ! si van Rompuy reçoit effectivement la proposition de finir sa carrière dans le fauteuil de Président de l’Europe et ainsi entrer dans le Petit Larousse, qu’il le fasse et qu’on tourne la page de van Rompuy premier ministre.
L’effet d’effroi que cette probable nomination suppose est bien la preuve qu’être différent, c’est-à-dire taiseux quand les autres se répandent dans les médias, peu démonstratif pour ce qui est de la politique avec un goût prononcé pour le secret, ce qui n’est pas très démocratique, est tellement nouveau que nos aventuriers de l’arche éperdue qu’est la Belgique, n’en peuvent plus de surprise.
Car la question à dix balles est : comment un tel phénomène de discrétion a-t-il pu se faire connaître ?... mais en militant dans les sacristies, en débutant une carrière de chef de patrouille et en s’activant parmi les activistes cathos du flamingantisme discret et local, pardi ! Ce qui ne répond pas tout à fait à la question. Peut-être y a-t-il quelque part en lui une bonne couche de fils de… ?
Evidemment, il est très difficile de prendre van Rompuy en défaut, puisque on ne sait rien de ce qu’il fait, de ce qu’il pense et de la façon dont il voit les problèmes. Serait-ce que jouer le mystérieux est suffisant pour passer fin politique ?
Evidemment les Kubla, Di Rupo, Reynders, Javaux, Milquet et consort peuvent y puiser des réflexions sur leur mégalomanie du pouvoir. N’importe, on voit bien où en est le désert d’idées dans ce fichu pays et comme il est aisé d’être sage en se taisant. Bien sûr, se taire est la garantie de ne dire jamais de connerie, ce n’est bien sûr pas suffisant pour résoudre des problèmes que 15 % de Flamands ont poussé au point extrême si bien qu’ils sont devenus insolubles pour les 85 % restant et avec eux l’ensemble du pays..
Ce serait même plus prudent de laisser Van Rompuy reprendre le trône de Charlemagne, pour lui, comme pour nous, ainsi nous ne saurons jamais quelle est la manière dont un Flamand activiste qu’il est, aurait pu résoudre le pont aux ânes communautaire, en satisfaisant tout le monde.
Bientôt on pourra dire devant l’échec possible de BHV : « Ah ! si Van Rompuy avait été là ! » et ce sera tout bénéfice pour lui et tout regret pour nous.
Nos francophones idolâtres le savent bien pourtant, qu’aucun Flamand n’est volontaire à sauter sur une mine communautaire en essayant de la désamorcer sans être suicidaire. Et la scission revendiquée de BHV est tellement sophistiquée, tellement aboutie, que Van Rompuy ou pas, nos Flamands sont incapables de faire machine arrière et incapables de faire la moindre concession sur Bruxelles. Je n’ai pas la berlue, c’est bien Van Rompuy qui fut parmi les plus ardents à vouloir la scission pure et simple de BHV ? C’est bien lui qui a milité pour rendre à « la patrie » flamande l’entière souveraineté de ses communes. Et c’est lui encore qui criait dans la foule lors des assemblées du CD&V « geen faciliteit ! », vis-à-vis des francophones de la périphérie !.
Alors si nos grelottants amoureux de la Belgique veulent poursuivre leur calvaire avec les nationalistes flamands, Europe ou pas, van Rompuy ou machin-chose, il faudra bien que nos édiles friands de bas-latin suivent la voie di rupienne, à savoir un marchandage à sens unique : comment sauver le trône pour y asseoir bientôt Philippe 1er ? Car, c’est ça qui les travaille nos wallons de choc, ils céderont tout à la Flandre, plutôt qu’une association avec la France.
Alors, bye bye Van Rompuy et passons à la déroute francophone de BHV avec un autre interlocuteur du CD&V. Leterme ferait bien l’affaire, puisqu’il n’y a rien à négocier et qu’il est très fort sur la non-négociation.
Qu’importe, après tout, le Flamand de service, pourvu qu’en Flandre, ils en ressentent l’ivresse ! Ne laissent-t-ils pas généreusement les salaires de nos parlementaires francophones intacts, alors qu’ils pourraient très bien pinailler sur la capacité wallonne à gagner honnêtement de l’argent ?
Et puis les Flamands ont oublié l’essentiel, Van Rompuy casé à l’Europe, celle-ci aura du mal à condamner la Flandre qui ne respecte pas, que dis-je, qui n’a jamais respecté, les droits de la minorité francophone en Flandre.
Prochaine étape, la flamandisation de Bruxelles. Déjà la minorité flamande la dirige à parité avec les Bruxellois francophones majoritaires. Il ne reste plus qu’à faire remarquer que Bruxelles s’est bâtie sur la terre de Flandre et que par conséquent elle est flamande. Restera à trouver un système de facilité temporaire pour les Bruxellois francophones. Ils ont déjà l’expérience de la périphérie…
C’est plus franc de collier de voir les choses ainsi, car ça montre bien que les Flamands ont raison de nous prendre pour des couillons.