Qu’est-ce que tu prends, Antoine ?
Les journaux : « L'endettement aura augmenté d'un milliard d'euros entre 2008 et 2010 et ce montant doublera d'ici 2015, estime Françoise Bertieaux, du Mouvement Réformateur. »
Dans sa réponse, Antoine, le ministre du Budget mit en lumière les "six dangers" que la Communauté devra affronter. Le drame, c’est qu’on n'en a compté que quatre !
Antoine fait songer à Vanden Boeynants énumérant ses propositions. Il lui arrivait parfois, à force de s’être étendu sur la première, de sauter à la troisième, nous laissant ignorer à jamais ce qu’aurait pu être la deuxième !
Qui au MR a dénoncé les méthodes de voyou du gouvernement de la Communauté française ? Après cette accusation, il est logique d’imaginer la direction de la Région peuplée de voyous.
En effet, pour utiliser une méthode de voyou, il faut l’être soi-même et par delà, cohabiter avec les autres, qui de collègues deviennent complices !
Donc nous sommes dirigés par des voyous ! Pour l’anecdote, reste à savoir qui l’a dit ? Bertieaux ? Kubla ? Si un lecteur a l’information, ça ferait plaisir.
J’ai toujours eu de la sympathie pour les voyous. Ils me reposent des honnêtes gens.
Ils affichent ce qu’ils sont, sans char ! A bien scruter les photos officielles, même Rudy à un air convenu de chef de gang !
Avec eux, pas de tromperie, on sait que l’on va être refait. Tout est dans l’art théâtral. Prenons par exemple Papa 1er, dans le rôle de l’empereur.
Caligula couchait avec tout le monde, sa sœur, son garde du corps, son cheval. Papa 1er ne nous convainc pas qu’il couche avec sa fille, pourtant c’est un bon acteur, il y met du sien. Comme on le voit dans ce rôle de composition, il devrait mieux coller à l’incestueux fils de Germanicus. Il est vrai que papa 1er n’est pas à la Région. « Aut Cæsar, aut nihil ». Il est mauvais parce qu’il ne sent pas la démesure du personnage. Il serait meilleur dans « Les Vignes du Seigneur » reprenant le rôle de Victor Boucher.
Mais Rudy ! On dirait Al Capone à son procès…
La Région fait dans le sobre avec le matériel et les hommes : le prestidigitateur, la table recouverte d’un drap noir, les cartes biseautées, le chapeau claque. On essaie de deviner le truc. On a l’assistante en bas résille qui fait diversion…
C’est sûr, on est pris pour des cons… Ah ! ils sont forts…
Ils parlent, ils parlent, ils parleraient pendant des heures. On les écoute ravi. On démonte leurs discours. On en cherche le ressort. On est content de savoir que ce sont eux qui nous volent. On n’en voudrait pas d’autres. On les aime, parce qu’ils nous ressemblent tellement et on les déteste, parce qu’ils ont la permission, et nous pas !
On adore les voir militer pour les grandes causes. On ne les croit pas. On n’a pas confiance. Mais ils nous font avoir le désir de l’enthousiasme. En les admirant, on donne de l’espoir aux jeunes.
A la télévision, ils nous observent du coin de l’œil. C’est bien simple, ils ressemblent tous à Gérard Deprez, un air de famille, le regard voyou…
Chaque fois qu’ils regardent vers nous, via la caméra, je mets la main à mon portefeuille dans un réflexe, comme sur un bus, quand quelqu’un crie « au voleur » !
Un dimanche, je le sais bien, alors qu’ils seront réunis sur un sujet qui fait l’actualité, dans un studio à 100 lieues de mon domicile, et sous la surveillance des animateurs du débat, installés comme à l’accoutumée, l’un à collecter les courriels des téléspectateurs, l’autre à couper la parole aux minus, afin de laisser les importants s’étaler à l’aise, mon portefeuille disparaîtra vraiment, volé par un de ces voyous.
Pourtant Kubla m’avait prévenu !
Lequel aura fait le coup ?
Tous probablement. C’est une association de malfaiteurs. Mes biftons passeront sous la table d’une main à l’autre pour finir dans le gouffre de l’Etat. Ce sera un mystère de plus à classer dans les placards de l’histoire de Belgique !
Nous avons une sacrée chance d’être dirigés par des voyous.
Cela pourrait être pire par des honnêtes gens.
On ne s’y attend pas. Ils ont l’air honnêtes.. et au moment où vous ne vous méfiez plus, crac, c’est fait. Les bons écrivains le savent, Haussmann n’a pas détruit la cour des Miracles pour rien. Les honnêtes gens caracolent en tête dans l’ordre de la truanderie. C’est Hugo qui l’a dit..
Ils paraissent ne pas coûter cher. Ils ne paient pas de mine, et pourtant… N’amassent-ils pas de mois en mois un petit pécule disproportionné à leur mérite et de bien meilleure façon que nous pourrions jamais amasser le nôtre ? Ne sont-ils pas comme masque en carême à nous jouer une comédie pire encore que celle que nous jouaient les voyous d’antan, les vrais, les durs, les tatoués de la contrescarpe ?
C’est eux que le roi félicite. ils reçoivent la grande croix des services rendus, alors que ce sont nos gars qui sont morts dans les usines, sous les ponts, la corde au cou et la feuille de chômage à la main !
-Qu’est-ce que tu prends Antoine ? C’est ma tournée. De toute façon, c’est toujours moi qui régale.