Comme en Quarante !
Le bel Armand De Decker a raison. Il faut des militaires pour sauver de la délinquance une partie de la population. Mais où nous ne sommes plus d’accord avec le bel Armand, c’est sur la désignation des « rappelés » qui auraient besoin d’être drillés, dormir à la dure sous la tente et se lever à l’aube au son du clairon.
Y en a marre des grandes gueules qui ne sont que des ploucs ! Alors, s’ils veulent continuer à servir, que les pioupious de la Nation commencent par reprendre du service !
Voilà bien longtemps que les stars du PS, la boule à zéro, devraient camper à Elsenborn sous les ordres du maréchal des logis Rancotte (1) alias le bel Armand.
Au rapport :
Les premiers a tirer le mauvais numéro seraient les cavaliers Michel et Frédéric Daerden, au gnouf avec motif « pour s’être mis en contradiction avec le travail en favorisant le capital ». C’est que le bel Armand leur en collerait huit tout de suite pour avoir fait réviseurs (ALG) à travers BCG & Associés, en supplément du service – puis de l’avoir nié avec force - et s’être ainsi fichus de la tête du pauvre monde qu’ils étaient censés défendre.
Corvée chiotte pour l’escadron des économistes, que ça reluise nickel les vases qu’on s’y laverait les pieds : « ‘ponsable » en chef, Bogaert Henri, en rééducation complète avec six mois de réinsertion dans le service, au motif qu’il a confondu économie et lieu d’aisance pour vieilles personnes.
Dégradé en pleine cour des écuries, le lieutenant di Rupo Elio, redevenu troufion deuxième classe pour s’être débandé devant l’ennemi un jour de grandes manœuvres boursières.
Idem de la vivandière Onkelinx que le bel Armand soupçonne de s’être beurré la couenne au lieu d’abreuver le pauvre monde à la gnole réglementaire.
Mais le bel Armand ne pouvait pas en rester là. Il fallait qu’il complète l’escadron du 3me léger par les débris d’une compagnie qui s’était déportée trop à droite dans la manœuvre « opération de la dernière chance » du plan FORTIS.
La capo Didjé Reynders, forte tête qui s’est battu à la sortie d’un estaminet avec les Artilleurs Michel, pour les beaux yeux d’une marchande aux halles dans la ruelle concomitante, sur le temps que l’ennemi envahissait Bruxelles, sera muté à Elsenborn, sous la tente de Di Rupo et Onkelinx afin d’y veiller à la propreté des lieux.
Quinze jours d’office au ballon pour le tankiste Kubla qui a voulu faire tourner son Léopard A/15 sur le circuit de Francorchamps, abîmant ce qui restait praticable du tarmac que le cavalier Daerden avait auparavant doté de nids de poule.
Remise au pas de Miller Richard, déserteur de la pensée libérale, après une cavale de dix ans et reconduit à Elsenborn entre deux gendarmes, le « maréchaogis » de Tocqueville et le deux ficelles Jean Gol, volontaire de carrière.
Enfin, pour la fournée des trublions réformateurs, le réformé Monfils, tire-au-flanc notoire, et la cheffesse Defraigne, tenue à l’œil pour avoir lu « un tramway nommé désir » pendant la théorie sur le refroidissement des armes à feu après le tir par un joaillier d’Uccle.
Pieter De Crem, Minister van Landsverdediging (ministre de la défense en langage chrétien) dans son effort de regroupement des casernes a admis à Elsenborn Javaux Jean-Mi, chef de patro, au ramassage des papiers gras et à l’éducation écologique de la troupe.
Il se pourrait que le juteux, Albert II, vienne en inspection d’ici la fin de la session parlementaire pour estimer avec son état-major, du redressement civique de la chienlit regroupée par l’opération baptisée « Comme en Quarante »..
La commandante In Fine Milquet pourrait à l’occasion faire devant le juteux un bref communiqué sur la valeur civique d’une troupe nouvelle qui sortirait de la compagnie délinquante et qui s’inspirerait de la théorie de son plan stratégique en sept thèmes. Pour illustrer son programme, la lieutenante Simonet interpréterait la danse des Sept Voiles.
Cette nouvelle stratégie n’a pourtant pas l’air d’enthousiasmer un autre état-major, celui du FOREM qui fait remarquer que les hommes de troupe cités ne font pas partie du programme de remodelage des chômeurs.
Ce en quoi le bel Armand pense qu’il s’agit d’une expérience à ses débuts et qu’il y aurait lieu d’instaurer pour le reste de la population un couvre-feu général, jusqu’à ce que tous les bijoutiers du Royaume soient parfaitement formés au maniement de l’arme de poing, ce qui permettrait à l’avenir d’éviter d’autres rappels de réservistes.
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1. Casse-pipe de L.-F. Céline.