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31 mai 2010

Z’avez pas vu Maroy ?

RIII – Chère Tout, malgré le désamour dirupien à votre égard, irez-vous voter le 13 juin ?
M.A. – « Le 13 juin, moi je vote ! » J’irai voter cinq jours avant le 18 !
RIII – Pourquoi ne vous aime-t-il plus ?
M.A. – Est-ce qu’on demande à Dieu pourquoi il nous abandonne ?
RIII – Et pourquoi cinq jours avant le 18 ?
M.A. – Le 13 je vote en pensant au 18 !
RIII – Vous allez voter pour le Front des Gauches ?
M.A. – Le 18 juin 40, ça ne vous dit rien ?
RIII – Ce n’est pas en 40 qu’on vote !
M.A. - L'Appel du 18 juin 1940 est le premier discours prononcé par le général De Gaulle à la BBC. Qui incarne mieux le général que notre président ?
RIII – Vous, je vous vois venir, vous avez envie de rentrer en cour…
M.A. - Oui, vous, mon ami. On me dit que vous n’irez pas voter. Que vous en avez marre de la politique. Marre de ces discours creux, de ces musculations électorales affligeantes qui n’ont d’autre but que de rassurer les militants et de motiver les colleurs d’affiches. Ras-le-bol. Ces conflits lancinants entre francophones et Flamands, vous ne les supportez plus.(1)
RIII – Puisque, chère Tout, vous vous dites mon amie, je me sens concerné, surtout que je sais que mon amie y va. Il est vrai que le Grand Tout vous a alloué un pécule possible de sénatrice. Mais, une question : qu’est-ce qui vous a fichu un texte pareil sur votre blog, Chère Tout ? C’est mal écrit, incohérent et franchement ma petite Marie, on n’a pas envie d’y aller après vous avoir lue.
MA. - En d’autres temps, on aurait dit : quelle imbécillité ! Aujourd’hui, on vous comprend. Ce diagnostic, cette nausée, tout le monde les partage. Mais ne pas voter pure sottise ! Le 13 juin, au soir, que direz-vous à vos enfants, à vos amis, à votre miroir ? Que pour mieux peser sur le cours de l’Histoire, vous vous êtes mis la tête dans le sable ? Quel sens aura encore votre critique, après le 13 juin, sur la manière dont ces hommes et ces femmes travaillent si vous n’avez pas pris la peine de dire vos préférences ? (1)

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RIII – D’accord chérie, mais je ne peux pas dire mes préférences, puisque je n’en préfère aucun !
M.A. - Plus que jamais, il faut choisir ceux qui veulent construire et évacuer ceux qui ne cherchent qu’à détruire. Voter est, plus que jamais, une nécessité. Il vous reste 18 jours pour vous décider et choisir. (1)
RIII – 18 jours ! Encore. Ne me dites pas que c’est une coïncidence, mon amour !
M.A. – J’ai dit 18 !
RIII – Oui, vous avez dit 18 !
M.A. – C’est un lapsus. J’ai un autre chiffre en tête. Pourquoi ai-je dit 18 ?
RIII – Peut-être inconsciemment en avez-vous assez d’être ravalée au rang de groupie, alors que Bètchette siège à la gauche du seigneur.
M.A. – Celle-là, devrait être à sa droite…
RIII – Vous ne l’aimez pas, Trésor ?
M.A. – Je la hais.
RIII – Pourquoi ?
M.A. – Je ne sais pas.
RIII – Ce n’est pas un argument.
M.A. – Elle a tout. Je n’ai plus rien. Moi, il ne me regarde même plus !
RIII – Vous savez… il n’en regarde aucune…
M.A. – Il m’a pourtant désirée !
RIII – Ah bon !... Et si j’allais voter quand même et que ce soit pour Bètchette ?
M .A. - J’aimerais encore mieux que vous votiez 18 !
RIII – Je ne vous le fais pas dire. Une dernière question : êtes-vous socialiste ?
M.A. – Pourquoi cette question stupide ?
RIII – Par exemple, si vous aviez été caissière chez Carrefour ? Peut-être vous lèveriez-vous à 3 heures du matin pour coller des affiches. Mais sénatrice, vous vous voyez tenir des propos de gauche ?
M.A. – Qu’importe. Puisque vous êtes mon ami, vous irez voter. Voter est le ferment de notre démocratie !
RIII – Z’avez pas vu Maroy ?
M.A. –Pourquoi aurais-je vu Maroy ?
R.III – Parce qu’il a disparu ! Il a pété les plombs l’autre dimanche…
M.A. – Qu’est-ce que vous voulez que ça me fasse ?
R.III – Sais pas !... comme dorénavant vous aimez tout le monde…
M.A. – Dites-donc, vous me prenez pour qui ?
R.III – On vous a déjà vue sur le plateau de Mise au point.
M.A. – Depuis qu’on m’évite, je m’en fous.
R.III – Vous aussi : la bande des Quatre ?
M.A. – Si je vous dis qui des Quatre, vous ne le répéterez à personne ?
R.III – Promis !
M.A. – Vous saurez lequel, quand…
R.III – Quand ?
M.A. - …je siégerai au sénat.
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1. Texte que chacun peut lire dans le blog de Madame Arena.

30 mai 2010

Le PS : cache-sexe du néolibéralisme

Dans ce monde voué à l’industrie et à la spéculation financière, les opinions des écrivains et des artistes des grands événements mondiaux ne pèsent pas lourd.
L’efficacité a supplanté l’éthique.
On trouve naturel d’être inondé de produits made in China. La supériorité de la Chine réside dans le réservoir inépuisable d’une main-d’œuvre bon marché.
Loin de valoir un progrès intérieur, cet essor chinois qui se mesure à coups de Bourse et de statistiques de performance en Occident, ne rend pas plus libre ni plus belle la vie de centaines de millions de paysans chinois devenus citadins et esclaves de l’industrie, en même temps que cet esclavage à comme effet en Europe de faire tourner la roue du progrès social à l’envers, réduisant les salaires, augmentant le chômage et aggravant la pauvreté.
Où est le temps où chaque parole et chaque geste des élites socialistes et communistes dans nos pays avaient un pouvoir universel ?
Ce fut longtemps une naïveté bien française de croire cela, mais une naïveté généreuse qui avait ses prolongements en Belgique.
Cela disparut à la guerre de Corée, début des années cinquante, aux frimas de la guerre froide.
Aujourd’hui, les partis socialistes français et belges sont dans les mains de bobos. Les querelles idéologiques entre Camus et Sartre, ont fait place à la querelle des dames Ségolène et Martine.
L’une a eu son jour théâtral avec son meeting « solidarité », l’autre ne pouvait pas – puisqu’elle n’a aucun charisme - prétendre à la gloire des planches, aussi a-t-elle choisi « une bataille d’Hernani » entre bobos pour se doter d’une devise, tout à fait comme en Belgique quand dame Milquet nous ressert « L’union fait la force ».
Le salut de la gauche passe-t-il par le « care » ?
Telle est l’interrogation de Martine Aubry en ce mois de mai 2010.
Diable, un mot d’anglais pour une population francophone et guère polyglotte, voilà bien ces partis jadis de gauche, aujourd’hui traversés de courant, plongés dans des calculs d’épicier, et qui pourraient, comme en Belgique, s’acoquiner avec des partis de droite pour former des gouvernements !
Le « care » pour ceux qui ont séché l’anglais, n’a pas de sens exact en français. Pour les philosophes cela pourrait vouloir dire « altérité », pour faire plus simple et pour entrer dans la culture cinématographique de ces dernières années, « Le goût des autres » apparaît une définition judicieuse.

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C’est une Américaine, Carol Gilligan, qui a lancé « la mode » du care par un livre « Pour une éthique du care », paru en 1982.
Vingt-huit années plus tard, contrairement à la logique qui aurait voulu que l’Armée du Salut s’emparât du mot, c’est la première secrétaire de la glose socialiste qui en fait usage !
Nul doute que le chef du PS belge – friand lui aussi de formule – en panne du point de vue social, ait envie de faire du « care » son slogan de « combat » pour l’après 13 juin, quand il faudra dire aux travailleurs que comparativement aux Chinois, l’homme de peine belge est formidablement payé.
Pourquoi pas la réouverture des « ouvroirs » avec les femmes d’œuvres du parti tricotant des écharpes pour les enfants d’ouvrier ? On se souvient par le passé du Vestiaire libéral qui faisait du care sans le savoir et duquel certains de mes compatriotes liégeois reçurent une mallette en bon cuir brut.
Car, c’est malheureusement le sort des partis socialistes d’Europe qui ont choisi le camp capitaliste dans la pure loi libérale, de ne pouvoir plus faire autre chose que du « care », c’est-à-dire de l’assistance !
L’économiste français Gréau, qu’on n’invite jamais, avec Elie Cohen et combien d’autres à la RTBF à la suite des pressions de la bande des Quatre, a écrit à propos du Care « Le care a les faveurs de tous ceux qui, par-delà Martine Aubry, ne veulent pas remettre à plat le système et notamment bancaire. C’est le cache-sexe compassionnel du néolibéralisme ».
On ne peut s’empêcher de penser que c’est tout à fait l’idée que l’on se fait d’Elio Di Rupo, le voilà bien notre cache-sexe compassionnel du néolibéralisme !
Guerre de Corée, ère atomique, le pigiste compassionnel Marcel Sel semblait regretter dans Télépro magazine, les temps révolus de la guerre froide.
On devrait plutôt regretter que le mouvement socialiste en tombant dans les mains de bobos ait perdu la maîtrise des événements, le pouvoir de les susciter et de les conduire.
Et je pense à cette réponse à Janson d’Albert Camus dans la revue « Temps moderne » en 1952 : « Je commence à être un peu fatigué de me voir, et de voir surtout de vieux militants qui n’ont jamais rien refusé des luttes de leur temps, recevoir sans trêve leurs leçons d’efficacité de la part de censeurs qui n’ont jamais placé que leur fauteuil dans le sens de l’histoire ».

29 mai 2010

Maroy – Gendebien, même combat ?

Le gang des Quatre sévissant depuis trop longtemps à la RTBF, il fallait bien qu’un jour, n’en pouvant plus, un journaliste craque. De là à ce que la Société des Journalistes (SDJ) de la RTBF fasse un examen de conscience, il n’y avait qu’un pas, d’où le communiqué du jeudi soir, en cause les interventions répétées du Conseil d’Administration de la chaîne publique dans les choix éditoriaux de l’information. « La Société des Journalistes de la RTBF indique qu’à plusieurs reprises le Conseil d’Administration, dont les membres ont été désignés par les quatre principaux partis politiques de la Communauté française, a sciemment cherché à intervenir dans les choix éditoriaux de l’information de la RTBF, par exemple en tentant d’obtenir la mainmise sur la sélection des invités politiques » (J. Le Soir de ce 28 mai).
On peut se demander si l’intervention de Paul-Henry Gendebien dimanche dernier et l’explosion d’Olivier Maroy, à propos de la manière dont les cartons d’invitation son distribués à l’émission « Mise au point » n’a pas été le déclencheur de la lettre ras-le-bol de la SDJ ?
Sans doute. Et que les journalistes, pourtant rompus à une vieille addiction caporaliste selon laquelle la majorité à tous les droits et les minorités n’en ont aucun, se soient rebellés, est tout à leur honneur.
Il faut dire que les temps s’y prêtent. Le pays vit sous la botte d’une majorité flamande et c’est assez de le constater dans la minorité francophone pour que cela réveille les consciences..
Ce sera le moment de faire le tour des structures de l’information à la RTBF afin de redéfinir des règles enfin ouvertes et pluralistes dans les débats traitant de l’actualité.
Le NET montre l’exemple. C’est un fourre-tout, mais c’est aussi un espace de liberté qui tranche avec une presse muselée par ses sponsors et ses propriétaires argentés. Seule la RTBF qui vit des deniers publics serait à même de fournir aux citoyens bailleurs de ses fonds une information vivante et libre. Si elle ne le fait pas, ce sont au-delà des journalistes, la responsabilité des gens de l’ombre qui tirent les ficelles. La bande des Quatre partis place des créatures, pèse les temps de paroles, prétend désigner les invités par un maquignonnage entre eux – d’où un ennui profond des téléspectateurs et l’impression désagréable de déjà vu.
N’importe quel animateur moyen d’un centre commercial saurait avec une carte blanche faire exploser l’audimat au niveau des programmes d’information si ceux-ci pouvaient être libérés du carcan de la bande des Quatre. Non pas en faisant du sensationnel, mais en s’inspirant des opinions et des compétences qui n’ont jamais accès aux moyens de diffusions.

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Cet atout formidable non employé aurait sur la station concurrente RTL, réputée trop libérale, proaméricaine et anti arabe, un effet déterminant.
Bien entendu, il ne faut pas s’attendre à un desserrement des liens des journalistes de la RTBF aux partis traditionnels..
Le départ de certains journalistes vers des carrières politiques témoigne de ces liens.
Mais la lettre de la SDJ est la certitude que le personnel est au moins au fait de sa servitude et de ses obligations contraires à sa déontologie. C’est aussi, par sa diffusion dans le public, l’opportunité d’un questionnement sur la qualité de l’information à la RTBF.
Compte-tenu de tout cela, j’ai peut-être mal jugé Olivier Maroy, lorsqu’il a coupé la parole à Paul-Henry Gendebien. C’était peut-être le trop plein de la rancœur d’un homme qui se débat depuis longtemps contre la censure insidieuse des officines de tutelles.
Si c’est le cas, je comprends mieux son indignation et c’est bien volontiers que je lui présente des excuses pour mon jugement de son émission « Mise au point » selon lequel je l’ai mis en cause du fait que l’on voyait très rarement Paul-Henry Gendebien à la RTBF.
On sait à présent pourquoi les Rattachistes sont si rares à la télévision.
Il ne faut pas s’attendre demain à ce que se libère la télévision nationale - outil de propagande - de la bande des Quatre .
Les partis traditionnels comptent trop sur l’ignorance des citoyens pour gonfler leur pourcentage de voix et faire le plein de mandataires par cet organe de diffusion gratuit pour eux ; mais, au moins nous saurons pourquoi MM. Di Rupo, Reynders, Javaux et Mme Milquet se maintiennent à flot malgré le spectacle de la peur qui les rend dès à présent incapables de résister à la montée du nationalisme en Flandre.

28 mai 2010

Rocard dit vrai !

Dans le numéro de Philosophie magazine de mai, Michel Rocard analyse le socialisme d’aujourd’hui.
On ne peut pas dire que l’ancien premier ministre de François Mitterrand soit devenu brusquement gauchiste, pourtant ses propos devraient déranger les orthodoxes du PS qu’ils soient regroupés rue de Solférino autour des jupes de Martine Aubry, ou frileusement encaqués dans les petits bureaux contigus d’Elio Di Rupo au Boulevard de l’Empereur à Bruxelles.
A la question « comment expliquez-vous que le socialisme reste en déclin en Europe ? » Michel Rocard répond : « …c’est assez simple. Ne confondons pas le capitalisme, né au XIXme siècle, et l’économie de marché, vieille de 4000 ans. A Athènes, à Rome, en Chine, on a vécu une économie de marché au sens d’une confrontation entre des individus. L’acheteur était une personne physique unique ; l’artisan ou le commerçant aussi. Le salariat n’existait pas. Il n’y avait pas de capitaux au sens où nous l’entendons. Deux inventions viennent bouleverser le système au XIXme siècle : la machine à vapeur et la société anonyme. L’une permet de faire travailler beaucoup d’hommes autour d’une seule source d’énergie. L’autre associe de nombreux épargnants, des « apporteurs de capitaux » disait-on, dans une même aventure. C’est ainsi que sont apparus actionnaires, patrons, salariés… Et un capitalisme dans un premier temps, d’une brutalité inouïe ! Dix-sept heures de travail par jour, 4000 par an ! Le socialisme est né dans la seconde moitié du XIXme siècle comme un cri de colère contre cette brutalité. Avec la durée du travail, pour premier combat ».
Rocard, homme de droite, Rocard, homme de compromis avec Sarko et l’UMP, sans doute, qu’importe, en quelques mots le décor est planté, reste à démontrer que le déclin du socialisme en Europe n’est pas l’effet du hasard.
Michel Rocard poursuit sa démonstration :
« …la durée du travail a baissé de 4000 heures par an à une durée allant de 1550 à 1700 heurtes un peu partout en Europe et en Amérique du Nord… En même temps, le capitalisme est resté, de sa naissance en 1820 à 1972, un système de plein emploi constant, sauf pendant des crises comme celle de 1929-1932. C’est en 1972 que ça casse, soit un an avant le choc pétrolier qui ne fait qu’aggraver les choses. Jusque là le capitalisme est régulé, le taux de chômage inférieur à 2 %, la productivité gagne partout de manière foudroyante ! Tout au long des Trente Glorieuses, la gauche n’a presque rien à dire, tout le monde a du boulot, les paies augmentent de 4 à 5 % l’an ! Le drame du socialisme, c’est qu’il a perdu sa carte d’identité. Il a disparu comme une succursale un peu sociale des forces capitalistes. N’empêche : la crise actuelle témoigne de la fulgurance des intuitions de Marx, non pas en politique… mais dans l’analyse du marché et du capitalisme. »

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Peu importe que ce soit Rocard personnage controversé à gauche qui ait dit cela au cours de son interview à Philosophie magazine – je méprise les coteries et ceux qui récusent les arguments sans les analyser et sans les contre argumenter – mais Michel Rocard parle d’or et a parfaitement raison.
Ceux qui aujourd’hui usent et abusent de l’étiquette socialiste n’en sont pas vraiment, n’en sont plus depuis 1972. Pire, ils ont dénaturé la pensée socialiste pour s’approprier les votes de militants sincères qu’ils ont abusés.
Inconsciemment, sans doute, ils ont perverti la donne sociale et permis peu à peu à des éléments étrangers au duo social-capital d’infiltrer un rapport qui – tout en ne satisfaisant personne – permettait à la majorité des citoyens de ne pas être tout à fait malheureuse.
Mais leur faute absolue, c’est de s’être approprié un régime démocratique, là encore loin d’être parfait, mais qui aurait pu enfin donner la parole à ceux qui ne l’ont jamais, en ne détricotant pas l’assemblage démocratie-économie capitaliste, tout du contraire, allant jusqu’à collaborer, comme aujourd’hui, à un recul sans précédent des travailleurs, alors que l’emballement concurrentiel productiviste et mondialiste est en train de réduire à néant les avantages acquis tout au long d’un siècle de combats.
C’est ainsi que l’on peut dire avec Philosophie magazine « le politique ne promet plus la réalisation de soi » (Marcel Gauchet, philosophe).
A l’heure où la voie consumériste, qui paraissait avoir fait basculer les travailleurs vers des horizons libéraux, est obstruée par de monstrueuses déviances des jeux de l’argent, il serait temps pour les élus socialistes de reconnaître leurs erreurs ou de se démettre. Dans ce dernier sursaut d’honnêteté, Didier Reynders et le MR sont prêts à les accueillir les bras ouverts.
Les scores socialistes en Europe sont en constante régression et la majorité libérale au parlement européen n’a jamais été aussi stable. L’échec du socialisme est patent. Il ne restera rien de ce socialisme-là, pour la raison bien simple, qu’il n’en avait que l’étiquette et que ce n’en était pas un.

27 mai 2010

Cousins germains.

L’histoire des nationalismes en Europe retiendra certainement à l’avenir le nationalisme flamand. Celui-ci s’est surtout construit et renforcé d’une manière assez particulière. Ce sont les partis flamands qui se sont livrés à une lutte d’influence en surenchérissant sur les particularismes propres à la Flandre par rapport à son partenaire francophone, qui ont inoculé le venin nationaliste à leur population. Surfant de manière inconsidérée sur le sentiment d’appartenance à leur culture, les partis l’ont peu à peu étendu au sentimentalisme à l’égard du sol.
Parti en vrille sur ce concept à l’allemande de l’entre-deux guerres, tous les partis flamands sont devenus nationalistes, même Groen qui lorsqu’il n’est pas d’accord avec les autres ne vote pas contre, mais s’abstient.
A quinze jours du scrutin, des sondages internes prévoient un score monstre de la N-VA, près de 25 % des voix, le CD&V descendrait à 20 %, voire 18 %. Le Vlaams Belang garderait un pourcentage relativement stable à celui de 2007.
En clair, la Flandre aurait choisi à terme l’autonomie et la fin de la Belgique.
Dans l’immédiat, si les élections confirmaient le sondage, un pacte de gouvernement pour la gestion de l’Etat sous sa forme actuelle serait impossible.
Cela montre aussi l’imprévoyance des partis de la majorité francophone qui ont toujours tablé sur le ressaisissement du citoyen flamand pour une vue « raisonnable » du pays, plutôt que réfléchir ensemble - en toute éventualité - sur une forme de collaboration avec la France.
La démagogie aura une fois de plus conduit les apprentis sorciers au bord du gouffre. Le CD&V, le VLD et le SP.a, vont faire les frais de ce raz de marée nationaliste, à force d’avoir opiné à des thèses qui au départ n’étaient pas les leurs et qui le sont devenues implicitement en raison des circonstances.
Nous voilà beau avec une opinion majoritaire flamande qui pense désormais que la Wallonie et Bruxelles sont des poids morts que le « dynamisme » flamand supporte mal. La frontière linguistique deviendrait une frontière tout court, avec Bruxelles terre flamande, même si l’écrasante majorité des Bruxellois est francophone.
On peut craindre en entendant les discours de Bart De Wever que les Juifs abominés d’Adolphe soient remplacés par les francophones « vivant au crochet des Flamands, sur une terre qui n’est pas la leur. »

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L’Europe n’a qu’une vague idée de ce qu’est le nationalisme à la flamande. Nulle part ailleurs, même la Ligue du Nord en Italie, les séparatistes basques et le nationalisme corse, il n’y a pas d’exemple d’un cousinage aussi élaboré à ce que l’on a dit être une erreur de l’histoire : le National Socialisme.
La différence – mais elle est considérable – est dans la dimension, d’une part 80 millions d’Allemands en proie au délire et 6 millions de Flamands aux prémices d’une folie collective.
C’est la première fois depuis 65 ans qu’une population quand même assez importante veut se séparer en bloc d’un pays, certes artificiel, dans une conjoncture où l’Europe se débat et argumente pour une solidarité plus grande entre ses membres, en employant des moyens illégaux par rapport aux lois du peuple belge, mais légaux en regard de l’entité fédérée flamande..
Les techniques du totalitarisme sont simples et efficaces. Elles relèvent à peu près toutes de la politique irrédentiste parue au XIXme siècle sous le nom de pangermanisme. Le modèle de Bart De Wever visait tous les germanophones d’Europe. Plus modestement à l’échelle de la Belgique, c’est la volonté de regrouper sur la terre flamande des populations reconnaissables à leur vocable et à leur culture en excluant une culture voisine minoritaire.
Comme cette seule identité est un peu étriquée pour rassembler les gens, on y adjoint le sentiment pervers que sans les autres, sans les étrangers, les autochtones de souche vivraient mieux. Cela tient lieu d’explication sur le fait d’être riche ou pauvre, d’être ou de ne pas être d’accord avec la politique économique et le système capitaliste.
Les tentatives de toutes les dictatures issues du pangermanisme, du franquisme et de l’aventure mussolinienne, ce sont toujours fort bien accommodées des structures industrielles capitalistes, de même les capitaines d’industrie ne se sont pas privés d’augmenter leurs profits en collaborant sans état d’âme avec les autorités fortes.
La Flandre seule face à son destin saura poursuivre la tradition libérale la plus compétitive, n’en doutons pas, au détriment de ses citoyens, évidemment.

26 mai 2010

Le bal des Cons.

On est fadé côté francophone entre Maingain qui prétend qu’on est pris pour des cons par les Flamands et la tradition familiale des « perquises » chez les Mathot.
On peut dire à Maingain que si nous sommes pris pour des cons, c’est parce que nous sommes des cons !
C’est une démarche d’Alexandre-le-Petit, fils De Croo, et de Bart De Wever allant vers une vérité historique, qui nous a révélé notre nature. Oui, nous sommes des cons, je le revendique avec les millions de citoyens qu’on trouvait déjà fort bien pourvus en connerie pour être pigeonnés par les fanatiques associés du système économique mondial..
Quant à la descente de police à la ramasse de documents chez Mathot fils, tout de suite évidemment claironnée dans le Soir par un malveillant, c’est tout bonus pour l’intéressé.
Papa Guy avait été perquisitionné pour une affaire de gros sous, après qu’il ait été élu haut la main le Sérésien préféré de Belgique. Il n’a donc pas pu profiter de la publicité faite autour de « l’acharnement judiciaire » dont il a été victime. Etre perquisitionné avant l’élection du fils, constitue une publicité énorme que l’on devrait déduire de son temps de parole. En fait, les gens ne croient plus à rien, ni au pape, ni à Di Rupo, ni à Modrikamen, mais alors le pompon, le sommet de l’incroyance, c’est dans l’égalité des droits en justice, l’efficacité de celle-ci et l’intégrité des magistrats.
En braquant le projo sur Alain Mathot en prolongement de l’actualité, Cédric Visart de Bocarmé - bien malgré lui - permettra au beau jeune homme d’être élu dans un fauteuil le 13 juin.
(Je prends les paris à 10 contre 1 !)
Pour une fois le roi des cons serait le malveillant qui a téléphoné au Soir, en compétition pour la première place avec le magistrat qui a ordonné la chose, à moins que le malveillant le soit moins qu’on ne le croit… d’ici à penser que ce serait Alain Mathot lui-même, qu’allez-vous chercher là, espèces de petits tordus !....
Pendant que l’on s’amuse en Belgique en s’attardant sur les affreux soupçons des millions d’euros de commission planqués en Suisse, pour le marché d’une usine à traitement de déchets, tandis que les heureux bénéficiaires hésitent à se manifester, d’autres voyous jouent des milliards d’euros, qu’ils convertissent en dollars, à parier sur la déglingue de notre monnaie.
Frénésie du profit qui pourrait bien être une chasse aux cons par des cons. C’est quand même autre chose que se faire du blé sur les traitements de déchets ! Parce que l’euro est bien moins pourri que le dollar !
Encore une fois nos stratèges de l’économie n’ont pas à faire les cons sur la spéculation qui fait rage, encore qu’ils soient capables de jouer l’euro perdant, tout en relevant le moral des gens en disant le contraire.
J’en connais qui vont boire la tasse parmi les hardis truands de la finance.
A moins que les agences de notation aient définitivement perdu la boule sous le contrôle d’Obama, bien entendu.
Car, enfin, le cheval malade, ce n’est pas l’euro, c’est le dollar !
Ah ! si les agences de notation n’étaient pas toutes américaines, elles auraient vu que l’Amérique : 13 %, a un déficit plus important que la Grèce : 10 %, avec une dette qui va atteindre bientôt les 100 % du PIB ! Et ne parlons pas du déficit commercial, à côté du petit tonneau des Danaïdes grec, le prodige d’Ulysse en Ithaque n’est rien à comparer avec le Nouveau Monde : 700 milliards $ en 2008. Pour 2009, on n’ose pas le dire !...
C’est là qu’on voit la connerie des capitalistes cupides, tant les marchés se font du mouron pour la Grèce et s’en fiche (enfin cette semaine) du gouffre à milliards de l’Oncle Sam.
A côté des USA quasiment en faillite, la Grèce paraît prospère !

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Les marchés pensent que l’Amérique au bord du gouffre va se retenir aux dernières herbes et ne tombera pas au fond du trou. Les petits avides espèrent 5 % de croissance, alors que si Obama s’en tire avec 3,5 %, ce sera un succès !
Le chèque en blanc de confiance que la finance spéculative a signé aux USA ne repose que sur la future collaboration de la Chine au sauvetage du dollar. Les créanciers Chinois s’ils le voulaient, en mettant sur le marché la dette américaine qu’ils détiennent, feraient tomber le dollar à la moitié de sa valeur actuelle et précipiteraient une deuxième crise consécutive à celle de 2008, mais en beaucoup plus destructrice. Les spéculateurs savent aussi qu’en agissant de la sorte, la Chine aurait à perdre beaucoup.
Mais tout cela n’est que provisoire, et il se pourrait fort bien que le soutien de la Chine s’avérerait insuffisant, si ceux qui pariaient sur l’effondrement de la Grèce et par-delà de l’euro portaient leurs regards sur le dollar et la livre sterling.
L’euro une valeur refuge pour 2011, ce n’est pas à exclure.
Ceux qui gardent leurs euros malgré tout, pas si cons que ça…

25 mai 2010

Olivier Maroy nous les brise menus.

Cela a chauffé dimanche à Mise au point entre Olivier Maroy, journaliste à la RTBF et Paul-Henry Gendebien, ce dernier reprochant – à juste titre – sa mise à l’écart le plus souvent de tout débat politique à la télévision nationale.
On pourrait même se demander pourquoi, dans les informations, qu’elles soient télévisées ou écrites, il n’est question que des thèses flamandes séparatistes, avec l’omniprésence de Bart De Wever où il le souhaite. ?
A croire que tous les Francophones sont confondants de patriotisme à l’ancienne !
Mieux encore ! madame Houard est la porte-drapeau unitariste quasiment officialisée, plus présente à titre personnel sur l’antenne, que les représentants des petites formations politiques !
Il n’est pas rare d’entendre Maroy déclarer qu’il a invité le président de la NV-A et que celui-ci a décliné l’invitation. A quelle politique Maroy obéit-il pour éviter Gendebien au maximum sur le plateau de controverse ? Alors que certains sont des abonnés incontournables, au point qu’on ne voit qu’eux ! Maroy aurait-il la haine de Paul-Henry ?
Etonnons-nous du complet effacement des rattachistes francophones et l’ignorance dans laquelle l’information nous laisse sur leurs propositions !
Ce n’est pas quand les Flamands nous tourneront le dos qu’il faudra s’inquiéter des alternatives possibles.
Faut-il croire que De Wever sert la cause Belgique par ses outrances et son flamingantisme, et que les Rattachistes font peur par la pertinence de leurs observations ?
Si c’est cela, depuis quand la RTBF décide-t-elle ce qui est bon ou pas bon dans ses émissions, au mépris de la pluralité d’expression ?
Il fallait voir avec quelle hargne Olivier Maroy s’est défendu de tout parti pris en coupant la fin de la prise de parole de son invité au point que – toujours en pareil cas – le téléspectateur ne comprenne plus rien aux débats.
Peut-être était-ce l’effet recherché par le journaliste qui confond dans la manière à diriger les débats, la fonction de journaliste avec celle de maître d’école qui a ses chouchous.
Bien entendu, pas un mot de cet incident dans les journaux.
Par contre, au Soir, à la Dernière Heure et à la Libre, un article complet avec photos du co-président du Parti Populaire (PP), Mischaël Modrikamen !
On ne critique Olivier Maroy que sur la manière de traiter ses invités et particulièrement Paul-Henry Gendebien ; pour ce qui concerne les sujets, l’organisation des débats et les cartons d’invitation, le Conseil d'administration, contrôlé par les quatre partis traditionnels, ne laisse pratiquement aux petites formations que quelques rares moments pour se faire entendre.
Dès lors, Maroy ne serait que le domestique impuissant de l’appareil politique prépondérant !
Le public a faim de nouveautés et de personnages neufs dans la politique belge.

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Il fallait voir comment les responsables des partis en place répliquaient aux interrogations soulevées par les représentants des petits partis, à l’exception de l’Ecolo Deleuze, très bien, très correct, pour comprendre que ces gens étaient déterminés à défendre leur position avec bec et ongle, sans pour autant dialoguer réellement sur la politique belge.
Gageure aussi de comprendre dans une seule émission quatre programmes inédits, à chaque fois plombés par le petit mot obligé d’un représentant d’un grand parti.
Comment développer réellement devant les auditeurs les programmes alternatifs qui ne sont pas toujours comme l’a dit le socialiste Flahaut, des « Y a qu’à ».
On voyait bien comme ces malheureux opposants au système devaient plier rapidement leurs programmes en quelques mots.
A quand un débat de fond sur l’accueil des courants politiques à une télévision que les citoyens paient en redevances et taxes diverses et qui n’est réservée qu’à quelques trusteurs de paroles ?
Marre de voir les mêmes à longueur d’année jongler avec les questions que nous ne nous posons plus, en tous cas pas dans les termes employés.
Il serait temps de débattre de l’avenir de ce pays autrement qu’avec la langue de bois. Il serait temps de parler de l’usurpation du pouvoir par les partis « leaders » de notre démocratie.
Enfin, qu’est-ce qui nous a fichu des experts archi conventionnels qui nous parlent de tout à commencer par l’économie, comme si la crise que nous affrontons n’était pas pour eux incompréhensible à tout point de vue.
Est-ce si difficile de faire venir d’autres experts, plus talentueux, plus érudits et avant tout plus sincères ?
Maroy joue trop sur la connerie, spécialité belge, pour ne pas en être un fameux !

24 mai 2010

Les mystères d’Eleusis au stade de foot.

On est football ou on ne l’est pas.
Sur le plan purement sportif, sa pratique et son spectacle peuvent entraîner des enthousiasmes ou des rejets qui, lorsqu’ils sont profonds, touchent au-delà de la chose à un monde de délire, de la démesure et de l’argent.
Rares sont les critiques, qui prennent seulement appui sur ce sport en lui-même, dérivé de la soule et dont l’origine est très ancienne.
La seule évocation de ce sport peut conduire à des excès de haine ou d’amour, à des crimes aussi. Les supporters qui suivent les équipes de football sont parmi les plus exaltés des spectateurs du sport. Les démesures autour des stades n’ont d’égales que les remous d’une foule dans ses moments révolutionnaires, jusqu’à créer les conditions d’un véritable massacre, comme le trop célèbre et funeste jour au stade du Heysel et qui fit de nombreux morts.
On l’aura compris, je n’apprécie pas ce sport outre mesure. Il peut très bien se passer de spectateurs et, par conséquent, de sa théâtralisation. Alors, il peut apporter quelques joies au titre du sport d’amateurs. Ce qui le gâte, c’est l’outrance, le spectacle, les sommes versées et le rêve qui tourne souvent à la cruelle désillusion des gamins des favelas et des villages africains, après avoir touché les supporters des gradins, aux brasseries environnantes.
Ce sport pratiqué partout dans le monde donne un saisissant aperçu des paradoxes d’aujourd’hui. C’est un aboutissement d’un libéralisme économique qui s’est infiltré partout où il est possible de faire de l’argent. Et ce sport en brasse par centaine de millions…
Certains joueurs gagnent en un mois ce qu’un honnête homme gagne en dix ans. Les clubs sont la propriété de magnats qui se les disputent pour des raisons de prestige et de profit.
Parallèlement à ce sport archi commercialisé, la foi que ce jeu inspire voisine avec le matérialisme le plus sordide. On touche quasiment au sacré. La déification de joueurs à peine âgés de vingt ans relève de la ferveur religieuse. Les supporters peuvent être assimilés aux fidèles d’un office religieux.
Les dieux sont devant les spectateurs. Ils caracolent, s’invectivent, se font des signes, crachent et courent sans crier gare. Quand, à force de passer et repasser devant une cage ouverte seulement du côté du jeu, un des dieux envoie le ballon contre les filets à l’intérieur de la cage, l’auteur du but perd presque la raison, il court vers la foule en tirant sur son maillot, fait parfois des pirouettes, est embrassé, chevauché par les porteurs de la même couleur que celle de son maillot, tandis que les autres paraissent un instant voûtés en regardant fixement le sol, comme si un grand malheur s’était abattu sur leur famille.
Pour quelqu’un qui n’est pas supporter, c’est un spectacle tout à fait grotesque et la réaction que constitue le tir au but réussi du public et des joueurs est totalement disproportionnée par rapport à ce mouvement qui valut le but et qu’on appelle souvent exploit dans les milieux du sport.

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On va vers la coupe du monde et il faut s’attendre aux pires outrances.
Jadis des hommes en révolte pensaient que la religion était l’opium du peuple. L’occident se déchristianise. Qu’à cela ne tienne, à ce monothéisme désuet, le système libéral, qui risquait d’être découvert, s’est heureusement abrité derrière le sport et principalement celui du foot.
Dorénavant le polythéisme a avantageusement remplacé le monothéisme.
Les églises à ciel ouvert peuvent contenir plus de 50.000 personnes. Le ticket d’entrée remplace l’obole. C’est beaucoup plus cher qu’avant. Les ouailles se fichent des prix.
Ce sont des croyants… Beaucoup sont pauvres, mais ils ne comptent pas.

23 mai 2010

La démocratie cartonne à Bagdad !

C’est toujours ainsi que les conflits se terminent, non qu’ils le soient réellement, mais il suffit que les médias n’en parlent plus, pour croire qu’il n’y a plus d’événement.
Alors, des protagonistes de ces conflits, on ne retient que ce qu’a bien pu en dire le camp auquel on adhère, même si l’on a été critique envers lui.
Ainsi le conflit irakien.
Les Américains nous font croire à la lente convalescence d’un Etat en pleine reconstruction. Et, puisqu’ils le disent, on a tendance à croire que c’est vrai.
Oubliés les faux prétextes d’agression d’un pays, certes qui était sous dictature – mais depuis quand les dictateurs sont-ils exclus des Nations Unies ? – oublié la comédie anti Saddam passée du père au fils Bush, les pantalonnades des services secrets américains sur les preuves que l’Irak poursuivait le rêve de posséder la « bombe » un jour.
Le Monde occidental a gobé tout ce que les anglo-saxons ont bien voulu leur raconter, et, puisque c’était pour le bien du peuple irakien, il a salué le combat pour la démocratie que les Américains et les Anglais – ces derniers entraînés comme toujours derrière leur grand modèle - ont mené à bien.
Hélas ! pour l’opinion si vite oublieuse, la guerre d’Irak n’est pas terminée.
Les Américains auront beau déclarer qu’ils retirent progressivement leurs troupes après avoir mis sur pied une armée et une police locales rendant ainsi l’Irak aux Irakiens, plus de 100 personnes ont été tuées récemment, sans compter les blessés, par des guerres entre milices et devant une autorité irakienne loin d’avoir les performances qu’on lui attribue dans le monde occidental.
Fiasco sur le terrain et fiasco de la démocratie, puisque le pays est sans gouvernement depuis le 7 mars, sans que la crise puisse être dénouée prochainement.
Vous me direz, en Belgique, nous sommes des habitués à ce vide politique ; à la différence que l’Irak n’est pas la Belgique et si deux communautés s’y déchirent aussi : Sunnites et Chiites, c’est là-bas à coups d’attentats et d’assauts à la kalachnikov qu’elles s’expliquent.
Croyant dénouer la crise, la diplomatie américaine est arrivée en gros sabot, même si elle était dans les escarpins de Hillary Clinton, afin de pousser Ahmed Chalabi, un revenant du temps de Bush, responsable de la pagaille qui suivit « l’épuration » de l’armée et de l’administration de tous les anciens partisans de Saddam et une des raisons de la colère du pays après que l’armée américaine d’occupation se soit mêlée des affaires intérieures de l’Irak.
Derrière la pagaille que l’armée américaine ne maîtrise plus, l’Iran pointe le bout du nez et attend le jour où l’Irak devienne incontrôlable, après que le dernier GI ait replié devant les caméras, le dernier drapeau US d’occupation.

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Avec des Chiites minoritaires mais qui touchent à leur base arrière de l’Iran, ce dernier n’a pas besoin de faire grand-chose pour faire tomber le fruit de l’arbre.
Au Nord, les « alliés » des Américains, les Kurdes veulent toujours la ville de Kirkuk, riche de ses puits de pétrole. Ils sont quasiment autonomes par rapport à Bagdad et entendent bien le rester. La Turquie s’inquiète de l’aide que les Kurdes d’Irak apportent aux Kurdes de Turquie. Quand on sait que les Turcs vivent pratiquement dans un pays qui s’appellent aujourd’hui la Turquie, mais qui est en réalité un assemblage de terres conquises les armes à la main, le dernier holdup a été l’Arménie du sud, on aura compris qu’ils sont assez chatouilleux sur leur souveraineté nationale, d’autant qu’elle est en grande partie usurpée.
Seul un enfant de chœur, comme notre Javaux national, peut encore croire au redressement de ce pays cassé en trois parties dans lequel factions criminelles et intégristes fanatiques barbotent dans une mare d’intérêts divers, camouflés en démocratie par les « collaborateurs » de l’armée d’occupation.
C’est à se poser encore et toujours la même question : « Qu’est-ce que les Américains font en Irak sept ans après leur guerre éclair ? »
Loin d’avoir servi d’exemple à la démocratie, l’Irak ressemble à l’Afghanistan, une sorte d’image en creux, un parfait repoussoir de caricature d’une démocratie imposée.

22 mai 2010

Des vies pour une autre fois…

Faut connaître avant de l’ouvrir, ainsi on dit moins de connerie.
C’est un peu l’impression qu’on a, quand nos hommes qui n’ont jamais été de mains, parlent du travail manuel, du travail en général et de sa pénibilité.
Qu’est-ce qu’on peut savoir ce qu’est vraiment bosser quand on passe d’une chaise à l’autre sans être podagre ?
Nos barons de la jactance parlementaire n’en savent rien.
Certes, un hurluberlu se souviendra d’avoir coltiné des bacs de bière chez Jupiler pendant les vacances, pour se faire une petite pelote avant la rentrée de septembre dans son alma mater.
S’il est en vaine de confidence, il vous dira mezzo voce « C’est ce qui m’a déterminé à poursuivre mes études ».
Les gens qui vont se précipiter aux urnes pour l’élire, c’est toute l’année, multipliée par trente ou quarante qu’ils les coltinent les cageots !...
Alors, les mecs, respect et silence !...
Reynders dans une Association comptable ne vaudrait pas un pet, trop âgé, trop lourd, trop prétentieux. On le voit bien inscrit à l’ONEM à la recherche d’un emploi, en attendant ses 1000 euros de retraite.
-Fifine, t’as fait mes tartines ?
Di Rupo en aide pharmacien toucherait à la fin de carrière moins gaillard qu’il n’y est venu pris des bronches à cause de l’atmosphère confinée du réduit derrière le comptoir à broyer le bismuth, plaqué par un dernier petit ami, parce que pas assez musclé, des bras, des jambes grêles, un torse imberbe, une moumoute à la teinture fin de semaine, bref, le candidat parfait pour quinze jours à Torremolinos fin juillet, à loucher sur les slips de bain des « hombre ».
Milquet, caissière à Carrefour, ergotant sur son salaire, la fin du site bradé par les Français, etc… en imper-plastic rouge à se chauffer autour du brasero consumant de vieilles planches… attendant les relèves du piquet FGTB… maugréant sur sa chienne de vie, deux enfants à torcher et son homme qui pète au lit sous la photo de l’équipe du Standard champion de Belgique !... rancunière mégère à la Sabine Laruelle, dégoulinant sous les fards, les noirs autour des yeux, ressemblant à une vieille pute, même quand on n’a jamais eu qu’un homme ou deux dans sa vie, chantant en attendant le permanent « Quand on n’a que l’amûûûr !... » avec les copines.

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Voilà les risques à éviter à tout prix ! Les vies à fuir. Surtout pas retourner débosseler les carrosseries à la ville de Liège, le seul malheureux qui se présente et qui sait ce que c’est de bosser !
Javaux, grouillot dans une pieuse maison d’éditions : livres saints, commande de l’évêché et vente de foulards et badges pour louveteaux aguerris, inquiet à prendre des poussières en attendant le client, sans cesse pendu au téléphone pour savoir si la subvention de Monseigneur Léonard va arriver, plus du tout convaincu de la transcendance depuis que, élève de seconde, un aumônier lui a mis la main dans le caleçon un dimanche de jamboree !
Charles Michel et Melchior Wathelet chez papa et maman à se les rouler, en attendant de bouger leurs grands corps inutiles, vaguement de droite comme tout le monde dans la famille et ayant raté la visite qu’il ne fallait pas rater à l’oncle Edouard qui a peur de les prendre dans son usine.
- Charles, t’aurais pas un joint ?
Et ces belles collections de « héros » qui se crèvent pour nous en soulevant la tasse de café noir aux armes de Belgique, l’auriculaire levé, après douze heures de négociation sur les communes du chose… Flahaut sortant d’un tank comme s’il était à la bataille de Stalingrad, ces marchandes des halles reconverties en Jeanne Hachette des classes moyennes… ces doctes économistes qui ne gagneraient pas dix dollars à Harlem en cirant les pompes de Madoff… ces gangs qui s’activent entre deux séjours en tôle du côté de Charleroi, les seuls finalement qui s’exposent un peu, qui courent un risque… qu’ont l’estime des hommes à Gégène…
Mais qu’est-ce qu’ils sont veinards avec si peu de qualité, si peu d’intelligence à me représenter, moi qui n’en veut pas et qu’ils me la font à l’esbroufe en me représentant quand même !
Ils ont quelque chose qui nous échappe, un truc pas ordinaire, en faisant semblant d’incarner la Belgique, ils ont fini par convaincre des populations méfiantes qui ne croient plus que le petit Jésus est venu au monde un mois de décembre pour nous sauver la mise, que la démocratie, c’est eux !
Et pour arriver à ça, ils sont très forts !...

21 mai 2010

Ça ira bien jusqu’au 13 juin… après !

Nos mandataires sont devenus d’une rare gentillesse les uns envers les autres. Serait-ce que leur situation par rapport à leurs électeurs les incite à la solidarité de parti à parti, plutôt que solidaires avec les gens qu’ils sont censés représenter ?
Leurs intérêts particuliers pourraient être menacés par les « nécessaires » coupes sombres qu’il va falloir opérer au nom de la rigueur… après le 13 juin.
Leur vision corporatiste de la profession d’élu va-t-elle voler en éclat ?
La proposition Javaux d’alléger de 10 % les personnels des ministères pourrait être relayée par un « traître » qui proposerait une réduction, par exemple, de 10 % de la masse salariale des élus !
Pour peu que les médias relaient la nouvelle, vous voyez d’ici leur difficulté à prendre le contre-pied de l’opinion ?

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La comédie de la rigueur, qui ne ferait pas de mal aux gens, est en lever de rideau ; mais personne n’y croit. Comment faire des économies sans prélever quelque chose quelque part ? A ce jeu, ce sont ceux qui ne savent pas se défendre, c’est-à-dire les plus faibles, qui paieront pour les autres.
Ce qui empêche de saigner la population comme en Grèce, ce n’est pas notre « meilleure » situation, ce serait plutôt l’avis des économistes qui disent que serrer la ceinture des gens, c’est condamner à coup sûr la légère reprise de la croissance.
Or, les Européens, pas seulement les Belges, vivent toujours dans un monde de l’avant 2008. Ils n’ont pas encore compris que leur vision du capitalisme était tout à fait obsolète. Alors, qu’ils préconisent des remèdes vieux de 25 ans, le capitalisme a évolué et se présente telle l’image que l’on se faisait des communistes du temps de Staline : le couteau entre les dents, au point d’affoler ceux qui croyaient tout savoir de l’âme usurière. .
Nous n’avons plus affaire à une crise classique. Nous avons affaire à une dépression durable qui nous conduit vers une pénurie mondialisée, soit organisée par les spéculateurs, soit irréductible par l’épuisement des ressources minéralogiques, l’émergence de certains pays et l’exponentielle prolifération humaine.
Les mesures actuelles pour la sauvegarde de l’euro et le sauvetage de la Grèce, à peine étaient-elles prises et alors que les milieux d’affaires poussaient des « ouf » de soulagement, les attaques contre la dette grecque repartaient, en même temps que celles contre l’euro.
On avait simplement gagné du temps avec le méga projet de milliards d’euros de réserve.
D’ici le 13 juin, il est difficile d’expliquer ça aux gens ; car, en l’expliquant, il devient inévitable de parler de la facture. Chacun sait qu’on ne gagne pas des élections en faisant des discours conduisant à la démoralisation des électeurs.
Certains économistes nous prédisent même un krach pour l’été ou l’automne !
On reste saisi d’entendre les discours de nos élus, complètement à côté du drame en train de se jouer : discours frivoles, irréalistes et pourtant bus comme paroles d’évangiles. Comme on aimerait les croire !
Le plus décevant de tous est Di Rupo en sa qualité de socialiste. Il devrait se souvenir que les critiques du capitalisme n’ont pas changé depuis Vandervelde !
La nouvelle solidarité européenne s’avérera-t-elle payante ? Il ne faudrait pas oublier notre dette que Melchior Wathelet minimise par un discours optimiste fondé sur la croissance d’ici 2015, alors qu’on sait que pour 2010, ce sera déjà raté.
On a renfloué les banques à coups de milliards en 2009, dans des proportions au niveau mondial de loin supérieures à la « cagnotte » européenne et ce renflouement a été dévoré en quelques mois par les organismes financiers aux abois.
Assurées de ne pas fermer, les banques, sauvées par les citoyens, n’ont pas l’altruisme de leurs sauveurs pour aider les Etats à combler les déficits, par des prêts raisonnables.
Le dérapage des finances publiques en Belgique n’est pas rien. Les déficits sont monstrueux. Reynders en prétendant avoir fait une bonne affaire en prêtant aux banques nous a menti. Nous en serons de notre poche. Le ministre des finances a aggravé le déficit de la Belgique.
Le plus sinistrement drôle de nos déficits abyssaux, ce sont les créances détenues par les banques européennes ! Celles-là même que nous avons sauvées en 2009 !
Barroso navigue à vue dans une Europe hors traité.
Du PS au MR, personne n’a intérêt à présenter le programme de rigueur ou d’austérité qui nous attend à la législature qui va venir.
A la limite, BHV et les autres tensions communautaires sont du pain béni qui éloigne l’électeur de réfléchir à ce qui l’attend à la rentrée.

20 mai 2010

Un projet centriste !

La Libre s’est fendue d’un long article sur les amitiés particulières de quelques membres influents des formations politiques francophones, au point d’évoquer la possibilité d’un nouveau parti fusionnant quelques premières gâchettes MR, ECOLO, CDH et peut-être PS !
A part le fait que les « crèmeries » de ces messieurs restent toujours ouvertes, en cause le 13 juin, et qu’ils n’ont garde d’en changer tout de suite, il y a, semble-t-il un « truc » que le journaliste de la Libre n’a pas pigé : du parti socialiste au parti libéral, en passant par Ecolo et le CDH, le gang des quatre vivrait donc sur des programmes fort semblables ! Voter CDh ou écolo, PS ou MR reviendrait à la même chose !
On est bien dans une pensée unique qui conglomère toute la politique belge. On s’en doutait un peu depuis les désastres économiques de 2008. L’originalité n’est pas leur fort !
C’est dire l’inutilité pour les électeurs de procéder à un choix dans l’isoloir, puisque droite ou gauche, c’est le même combat !
Pourquoi ne créeraient-ils pas un seul et même parti de pouvoir ?
Au moins, cela permettrait à une réelle opposition de se remplumer et d’enfin d’exister !
D’après le journal, ça discute ferme entre Charles Michel, le CDH Melchior Wathelet ou encore Benoît Lutgen, les Ecolos Jean-Michel Javaux et Marcel Cheron. Certains de ces responsables ont aussi envisagé de tendre une perche au socialiste Rudy Demotte, qu’ils jugent "pragmatique, non doctrinaire et efficace".
Si ces gens ne réussissaient pas à entraîner leur parti dans l’aventure du parti unique, peut-être leur scission permettrait-elle de couper dans le lard des partis de gouvernement qui, dégraissés, retrouveraient peut-être leur spécificité qu’ils ont perdue dans le regroupement au nom des intérêts des Francophones. Cette soudaine union est à la base d’un tassement des partis dans un programme commun qui s’est étendu du communautaire au social, puis a gagné l’international, ce qui fait que le public les a vus devenir bonnet blanc et blanc bonnet.
L’action des entreprenants quadras avait été prévue pour 2011. Les élections, que les chefs de parti ne voulaient pas en 2010, sont en train de sauver leur formation de la fracture que les départs n’auraient pas manqué de provoquer.
Le journal évoque encore les liens très forts qui unissent les comploteurs « moins ancrés que leurs aînés dans le volet traditionnel de leur parti. Des gens, proches sur le plan humain, qui partagent aussi des conceptions assez semblables sur les politiques de l’emploi, de l’environnement, de la gestion de la chose publique, de l’évolution institutionnelle de la Belgique. »… bref de vrais mousquetaires, un pour tous et tous pour un !... des frères tellement complémentaires qu’il n’est plus la peine de leur demander ce qu’ils pensent individuellement, un communiqué commun serait largement suffisant.
Leur but serait de créer une « jamaïcaine »

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C’est-à-dire, favoriser l’émergence de coalitions plutôt CDH-Ecolo-MR, qui permettraient de gérer les Régions, voire le fédéral, grâce à une majorité forte et très cohérente, ou créer, mais dans un délai à moyen terme, une force politique capable de développer un projet efficace et durable.
Il est à remarquer que dans cette conspiration à peine voilée, seul le calotin Javaux est co-président d’Ecolo, les autres sont des Rastignac en mal de présidence.
Les Ecolos ne seraient pas troublés par cette transformation de leur parti en formation centriste. A en juger par leurs têtes d’affiche, ces derniers doivent beaucoup souffrir de l’éventualité d’une reconduction de l’alliance avec le PS.
Elio Di Rupo, Reynders et Milquet ont un an pour trouver une parade.
Heureusement pour eux, le projet d’un « grand » parti centriste est complètement dépassé par la situation politique. A croire que nos gaillards sont coupés de l’opinion de la rue ou qu’ils sont éblouis par le coup de pub d’Alexandre De Croo !
C’est même assez inconscient de croire que l’opinion, qui en a assez des jeux des partis pour des résultats aussi nuls, saluerait comme une nouveauté un parti dont on devine à l’avance que sa fonction principale serait de survivre dans les conditions d’une économie « malade de la peste ».
"Renaissance humaniste durable" (RHD), serait le nom de la future formation.
On en reste confondu !
Ces quadras doivent s’emmerder ferme dans leur parti pour en arriver à comploter quasiment ouvertement. On dirait du Gérard Deprez !
Leur naïveté touche à l’inconscience ! Croire que les citoyens redemandent du centrisme, c’est d’un bête !...

19 mai 2010

Le travail nuit à l’homme

Après les discours dégoulinants de bons sentiments, plutôt orientés par le goût anglo-saxon et protestant du labeur « acharné », en-dehors des propagandes disséminées dans le public par les agences pour l’emploi et la Fédération des Entreprises de Belgique, philosophiquement et scientifiquement, le travail nuit-il à la santé ?
La réponse est « oui » sans équivoque ni atermoiements !
Quelques indicateurs « superficiels » nous le démontrent sans a priori. Les ouvriers travaillant aux pièces, en équipe sur des chantiers, ainsi que les agents à responsabilités ou rétribués au résultat ont plus que d’autres du stress conduisant aux dépressions nerveuses, voire au suicide. Ils vivent une petite dizaine d’années de moins que l’employé de bureau et le cadre supérieur.
Qui n’a pas eu un doute à la sortie d’une journée de travail, longue, émaillée d’incidents d’en-dehors de soi, à la pensée que l’on a perdu son temps, qu’on ne peut se réaliser dans certaines conditions d’intense productivité et que cette vie « de chien » ne mérite pas d’être vécue (1) ?
Oui, travailler fatigue et devient, sous certaines conditions un châtiment !
Assez curieusement cette « maladie » malheureusement « obligatoire » pour la plupart d’entre nous, n’a d’antidote qu’en elle-même, contrairement à ce qu’on pourrait imaginer de son contraire « salvateur » qui serait l’inactivité.
Très peu d’humains tirent le sel de la vie à ne rien faire. Et encore ce « ne rien faire », seul le sage en tire bénéfice, comme l’explique La Bruyère dans ses Caractères « Il ne manque cependant à l’oisiveté du sage, qu’un meilleur nom ; et que méditer, parler, lire, et être tranquille s’appelât travailler ».
Hélas ! on a tellement travesti la vérité au cours de toute une vie qu’il est fréquent d’entendre des jeunes retraités regretter – autrement que pour des questions d’argent – le travail qu’ils ont dû abandonner.
Expropriés de leur propre vie, ils ont fini par aimer la main qui les a mordus tout au long de leur existence laborieuse.
C’est tout le drame de notre société. Il consiste à glorifier ce qui ne l’est pas, pour arriver à la conclusion paradoxale qu’il faut « préparer » la retraite ! Ce qui en clair signifie « on vous a volé une grande partie de votre vie, certes pour que vous gagniez un peu d’argent, alors que nous, nous en avons gagné beaucoup, à présent mal préparé à rentrer en vous-même, nous vous demandons de reprendre à zéro la traque de votre personnalité et enfin découvrir ce qui vous aurait plu !

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Evidemment, ce discours entendu des millions de fois vient trop tard. C’est l’histoire du prisonnier qui, libre, ne sait que faire de sa liberté.
Selon un institut de sondage, le mal-être au travail est en constante augmentation. Il serait de 24 % pour les hommes et 37 % pour les femmes. Il se traduit par des insomnies, de l’eczéma, de la tachycardie, une mauvaise tension, sans compter de l’alcoolisme, dépendance aux somnifères et aux anxiolytiques, mal de dos, troubles osseux, etc.
Ce mal-être correspond assez bien à l’accélération et la parcellisation des tâches, modifications négociées souvent, sans tenir compte des personnels, entre les syndicats et le patronat, presque toujours dans le but d’augmenter la part salariale ou d’éviter des licenciements.
Personne ne me contredira dans le constat d’une métamorphose considérable du travail et des conditions dans lesquelles les travailleurs l’exercent et ce depuis la fin des Trente glorieuses (début des années 80).
Or, aucune des conséquences sur les plans sanitaire et philosophique n’en ont été tirées. Le prétexte des pays émergeants concurrentiels est le frein idéal pour les Autorités qui ne légifèrent pas et le patronat indifférent, l’œil rivé sur le tiroir-caisse.
Dès lors que l’Etat se dote de moyens et de personnels afin de prêter assistance aux gens lors de catastrophes naturelles ou accidentelles, il laisse pratiquement tomber une équipe qui perd un homme écrasé par une grue, ou tombant dans du métal en fusion.
On a entendu Bètchette Onkelinx dimanche prétendre voler à la rescousse des gens qui selon elle ne devrait pas payer la crise. Je suis bien d’accord avec elle. C’est dommage qu’en tant que ministre de la santé, elle n’en fasse pas autant pour soulager la misère et parfois le désespoir de ceux qui s’exposent souvent dangereusement afin de gagner leur misérable vie.
Sérésienne, puis Liégeoise, à présent Bruxelloise, Laurette Onkelinx ne serait-elle pas avant tout Anglo-Saxonne ?
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1. Il arrive que les décors s’écroulent. Lever, tramway, quatre heures de bureau ou d’usine, repas, tramway, quatre heures de travail, repas, sommeil et lundi, mardi, mercredi, jeudi, vendredi et samedi sur le même rythme, cette route se suit aisément la plupart du temps. Un jour seulement, le « pourquoi » sélève et tout commence dans cette lassitude teintée d’étonnement. « Commence », ceci est important. La lassitude est à la fin des actes d’une vie machinale, mais elle inaugure en même temps le mouvement de la conscience. Elle l’éveille et elle provoque la suite. La suite, c’est le retour inconscient dans la chaîne, ou c’est l’éveil définitif. Au bout de l’éveil, vient, avec le temps, la conscience : suicide ou rétablissement. En soi, la lassitude a quelque chose d’écœurant. Ici, je dois conclure qu’elle est bonne. Car tout commence par la conscience et rien ne vaut que par elle.
Albert CAMUS, le mythe de Sisyphe.

18 mai 2010

Le plein des voix.

Les partis ont leur numéro. Les Séguéla ont trouvé les slogans qui portent. Ils sont parés pour les lendemains triomphants.
Oui. Mais pour faire quoi ?
Le président de l'Open Vld, Alexander De Croo, veut boucler la réforme de l'Etat et une solution au problème Bruxelles-Hal-Vilvorde, tout ça plié pour le 1er septembre. On sent chez Alexandre-le-petit une volonté de management à l’américaine. Il finira par nous faire croire que c’était la seule solution : torpiller un gouvernement dont l’Open Vld faisait partie. C’est une façon de voir qui pourra encore servir si, en septembre, on n’est encore nulle part… sauf si Alexandre-le-petit médite dans l’opposition.
Les autres vont à l’avenant définir des tactiques, chercher des poux dans la barbe du voisin et personne ne posera les seules questions qui vaillent : C’est quoi notre politique économique ?
Vers quelle dérive la mondialisation va-t-elle ? Quel est l’Etat après la Grèce qui va se retrouver ruiné par les spéculateurs ? Un monde s’effondre, quoi fonder à sa place ?
A croire que nous sommes toujours dans une économie de marché stable et qu’après l’orage, le PIB va repartir à la hausse, etc… Les partis auront-ils l’indécence de lever le rideau sur le deuxième acte de la Comédie du bonheur ?
Laurette Onkelinx a, bien entendu, l’idéalisme dans le sang et elle jure à un mois des élections que la ceinture, personne d’entre les pauvres ne la serrera. Elle ne sera pas notre diététicienne obligatoire. Elle l’a juré… à moins que Di Rupo ne lui dise que c’est pour le pays !... pour sauver le roi, Mons et la Wallonie…
Elle en oublie Jacques Delors qui dit un jour de grand cynisme, mais aussi de grande vérité « Il vaut mieux de faire payer les pauvres parce qu’ils sont plus nombreux ».
J’entends bien ce qu’elle dit « ceux qui travaillent et les pensionnés ne peuvent pas payer pour une crise qu’ils n’ont pas produites » ; mais, Bètchette, quand vous avez dit cela, vous n’avez pratiquement rien dit, d’autant que si vous n’analysez pas la crise dans ses prolongations et les conséquences qu’elle entraîne, si vous ne mettez pas immédiatement en pratique quelques mesures avant la profonde modification que le système requiert, force sera bien d’admettre que c’est effectivement ceux qui n’ont pas provoqué la crise qui en paieront toutes les conséquences.
Moralisons l’économie disent les experts. Des conférences vont avoir lieu en ce sens. Oui, moralisons-là ! En attendant, c’est le spéculateur qui fait la loi et c’est le trader qui lui gagne les sous, comme une pute rapporte la comptée à son mac.
Ce n’est plus la saison de repenser l’économie, le fond du pantalon en est troué. Il faut le jeter et le remplacer par du neuf et du propre.
Au lieu d’entendre les ténors du CAC40 vagir de plaisir quand ils nous enculent, on ferait mieux de leur couper le sifflet et de relancer la métaphysique afin que les masses abêties du libéralisme de RTL, s’abreuvent de Kant et de Spinoza. Ils en apprendraient plus en un quart d’heure, qu’en dix années de feuilleton.
Mais non, élection ou pas, c’est du tout cuit, on est dans l’ère de la rigueur avant d’être dans celle de la faillite, frauduleuse déjà dans ses termes, puisqu’on nous dit – toujours avant les élections - que rigueur et austérité ne riment pas avec perte du pouvoir d’achat et récession, jusqu’au moment où un bon coup d’inflation remettra la dette à une dimension acceptable et nos euros à la valeur que les Suisses leur attribuent déjà sur l’aire de repos de l’autoroute de Bâle. Si vous voyez ce que je veux dire ?
Il est vrai que les discours ne varient pas « les profits d’hier sont les emplois de demain » et cette autre perle « Si vous taxez trop les riches, ils placeront leur fortune ailleurs. »
Si après ces paroles d’encouragement, ils ne le font pas, alors ce sont vraiment des cons, à moins que même taxés, ils retirent quand même chez nous de succulents profits dont la nature subtile échappe à Reynders.
Alors, leur droit du sol contre le droit des gens, qu’est-ce qu’on en a encore à foutre ! C’est un peu comme si, l’immeuble en flamme, les locataires chipotaient sur les préséances pour la sortie « après vous… non, je n’en ferai rien » ! Et Bruxelles poudrière… qu’elle blague, avec ses 5 % de Flamands pour 95 % de francophones ! On n’a pas fait tant d’histoire pour les Fouronnais, maintenant qu’ils sont 30 % de Flamands et 21 % de Hollandais… faut voir l’arrogance.

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Les vieux jadis avaient un proverbe de précaution « Ce n’est pas quand on a fait dans sa culotte qu’on court au cabinet ». Nous, ça dégouline et on reste vaillants à marcher malgré l’odeur. La preuve, la marche de ce dimanche de l’inusable madame Houard, pour l’unité de la Belgique, et le coup de chapeau à la famille royale, tout ça en 2010 !... Il est vrai que les marches, ça nous connaît. Il y en a même une, ces temps-ci, qui nous rappelle la blanche. Pas pour remettre les mollets en condition, non, cette fois, pour faire un député au train de sénateur, à titre personnel… Marcheur ou démarcheur, allez savoir ?

17 mai 2010

Mammuth et Camping 2.

« Le 63ème festival de Cannes 2010 fait la part belle au cinéma.», écrit un critique de films, il ne manquerait plus qu’il ne la fasse pas, la part belle ! Comme quoi à propos de Cannes, on aura tout fait pour boucler les magazines spécialisés. D’ici le 23 mai, clôture du « m’as-tu-vu system », on entendra encore quelques belles conneries.
Deux films n’avaient aucune chance d’être présentés au Festival.
Ils décrivent chacun à leur manière les milieux populaires : Camping 2 et Mammuth.
Il y a là matière à interpréter ce qu’en ont écrit les milieux « intellectuels » branchés.
Autant Camping 2 fut accueilli favorablement par la critique, autant Mammuth est passé directement à la trappe des films à ne pas voir.
Les Médias ignorent apparemment tout du corps social que ces deux longs métrages mettent en scène. Ils confortent les « a priori » sans les avoir jamais vérifiés de ce que les classes supérieures pensent du « petit peuple » : une bêtise souriante, du cœur et un bon fond dans Camping 2, une hargne agressive envers la société dans le second. Le lien des deux œuvres, entre elles, hormis le fait que le milieu est identique : la vulgarité et le mauvais goût.
Résumé ainsi, on pourrait pour Ciné Revue ou Gala s’arrêter là.
Ce serait trop facile. N’est-il pas dit plus haut qu’il y aurait lieu à interpréter ce que certains milieux intellectuels pensent du peuple ?
Et là, cela devient révélateur.

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Voilà trop longtemps que des imbéciles instruits pensent que les autres sont des imbéciles tout court, pour ne pas essayer, après avoir vu les deux films et après avoir fait la part de l’outrance de l’effet « cinéma », chercher ce qui les dérange.
Dans Mammuth on ne fait pas dans la dentelle (Depardieu). Patrick Chirac (Franck Dubosc) dans Camping 2 pourrait n’avoir que deux idées, jouer au ballon sur une plage d’Arcachon et jouer au ballon sur une autre plage.
On ne montre finalement rien qui ne soit très banal, Dubosc souhaite ne « rien faire » comme la plupart des riches qui ne cessent pourtant pas de dire face aux médias qu’ils sont exténués par le travail, et Depardieu est l’égoïste parfait, comme sont les riches, mais en étant resté pauvre. Tous les deux sont des monstres dans leur genre parce qu’ils n’ont pas réussi à passer la barrière des genres, ce qui leur aurait permis – tout en restant identiques sous le vernis des apparences et du compte en banque – de devenir des « monstres » fréquentables !
Le jour où il viendra à l’esprit des intellectuels branchés qu’ils sont exactement les mêmes que les êtres des classes inférieures, la sueur en moins et l’obligation de travailler à n’importe quoi, ils auront tout compris.
On pourrait même écrire que les classes supérieures ont une vulgarité supérieure particulière aux autres classes sociales. Elle est le mépris du maître en son palais envers l’esclave dans son ergastule, et de tirer de cette différence toute sa supériorité.
Oui, les hommes sont bien pareils partout et c’est l’opulence et la misère qui déterminent les comportements, modifient les caractères, changent les centres d’intérêt, peaufinent les esprits.
L’Haut-lieu aime imaginer « son » peuple grossier de manière et incertain dans ses valeurs. Aussi s’attendrira-t-il à Camping 2 en se voyant le berger d’une multitude à jamais immature et vaguement inquiet de la dangerosité qu’atteignent parfois les petites gens, campés par Depardieu et Yolande Moreau.
Quoique puissent en dire les politiciens là-dessus, ils ne sortiront pas de l’intime conviction des intellectuels branchés sans l’oser pouvoir dire, surtout en période électorale. Vous pensez s’ils l’adorent, le peuple !
Un texte de Blaise Cendrars pourrait mettre d’accord ceux qui de tous les milieux ne pensent évidemment pas comme l’Haut-lieu.
« Le prolétaire qui se saoule le samedi soir après le turbin ou l’ouvrier agricole le dimanche matin, jours de paie, ce n’est pas tant pour oublier sa misère que pour protester contre le patron qui l’écrase, le politicien qui l’exploite, la police, l’Etat qu’il emmerde, ce régime d’usines, de bagnes, de prisons qu’il faut foutre par terre, comme ça !... – et il fait trembler le comptoir d’un coup de poing formidable, et il avale un dernier petit verre, et il flanque ses sous à la figure du troquet, et c’est lui qui se fout pas terre, nom de Dieu ! Il n’y a pas de justice… « Mort aux vaches !... Mort aux bourgeois ! Taïaut ! Sus ! Haro !... Pille !... A nous les poules de luxe et les stars des capitalistes ! Les gonzesses sont avec nous !... Il voit rouge ; l’homme, mais il voit clair.»
Serge Pilardosse dans « Mammuth » c’est le prolo qui proteste et se fout par terre, Patrick Chirac dans Camping 2 , c’est le prolo qui se projette dans « les stars des capitalistes ».
L’un et l’autre sont les deux faces montrées d’un triptyque, la troisième nous est cachée, parce qu’elle n’est pas que la composante des deux autres, et qu’elle serait bien nous-mêmes !

16 mai 2010

Vous avez dit ÉLITE ?

L’inadéquation saute aux yeux entre un enseignement qui survalorise les logiques abstraites et une réalité de terrain dans laquelle on ne peut se passer de prendre en compte la contrainte humaine.
C’est la logique de Télécom-France appliquée à l’école !
L’incapacité des gens issus des meilleures formations à prendre en compte la réalité des chantiers rencontre évidemment la quête du rendement absolu de l’économie, qui se moque bien du facteur humain.
L’enseignement, dans sa déduction hypothétique, se mue dans la pratique en une machine implacable de productivité, même si sur le papier, l’aspect social n’est pas ignoré, bien que, presque toujours il n’est que synonyme d’emploi.
Résultat, le réel n’est plus perçu pour ce qu’il est, mais comme une résistance « au progrès », un obstacle que l’université apprend à vaincre au nom du culte de l’exact.
Les deux paramètres sont le profit et la satisfaction des clientèles, abstraction faite des travailleurs, ainsi que le management l’exige le plus souvent.
Les universités dissertent encore sur le vécu et l’émotionnel, mais hors des sciences économiques, aux facultés médicale et philosophique sans rapport avec les premières, sauf dans les réparations thérapeutiques des dégâts que les autres leur laissent.
On ne peut étudier les contraintes humaines que sur le terrain, à charge de l’ingénieur d’exécuter soi-même les tâches fastidieuses et répétitives, et puis ensuite, en tirer les conséquences après une journée pleine de travail, et non après dix minutes au cours desquelles il a fait le rigolo devant la galerie.
Dans une société incapable de discerner les possibilités humaines, le diplôme est une manière d’abdiquer la prétention de donner à chacun la place qu’il mérite.
Le maître mot est de « faire des études », non pas celles qui correspondraient le mieux au désir que l’on a de s’intégrer par un travail souhaité, mais celles qui procureraient le plus d’argent par le plus de débouchés, étant entendu que les professions libérales restent l’objectif suprême, pas pour l’intérêt de faire qu’elles représentent, quoique cet objectif entre pour beaucoup chez certain, mais pour y jouir des privilèges accordés par l’ancien sentiment d’appartenance de classe et d’y obtenir des rémunérations qualifiées d’excellentes.
La société ainsi créée, est squattée en sa partie supérieure par les universitaires. En gros, ils viennent du milieu social adéquat. Ils ont gravité dans le même système global et tiré les mêmes conclusions sur la nécessité du travail, du management et du savoir-faire pour la prospérité d’une société libérale entendue. Le parcours atypique dans ces milieux fermés est celui de l’adolescent « inapte » aux études, non pas parce que d’intelligence faible, mais d’une autre forme de pensée « inclassable » et qui n’a pas court dans ces milieux.
Les études finies, ces gens trouvent naturellement à s’employer dans des situations « adéquates » dans le privé ou dans l’administration, sinon dans la politique. Ils atteignent souvent un maximum de rémunération endéans les cinq ans. Parfois certains d’entre eux aboutissent à des émoluments de la haute banque ou de Conseil d’administration, tout cela normalement, comme une chose due et allant de soi.
Ceux qui réussissent dans les pouvoirs publics et dans la politique sont exactement formés de la même manière que ceux qui font tourner les usines. Ils sont déconnectés des réalités par les études qu’ils ont faites et par une propension de tout être humain à un niveau de jouissance qui ne lui fait plus distinguer l’intérêt privé de l’intérêt collectif. Ils mêlent ainsi les deux par insouciance et par le défaut qu’ils ont de considérer ceux qui ne sont pas leur pareil avec un certain détachement, sinon avec un certain dédain.

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Le public en voyant certains d’entre eux évoluer devant les caméras de télévision se demande ce que ces gens ont de plus pour se permettre de trancher de tout et de décider pareillement en se montrant toujours satisfaits d’eux-mêmes, même si le pays devient un champ de ruine et que leurs décisions ne débouchent jamais que sur le fiasco de la situation telle qu’on la connaît.
Cependant, personne ne met en cause l’université qui les a créés.
Peut-être qu’un jour, comme il en va à la fin de tous les crédos et de toutes les idoles, de l’ingénieur à l’avocat, du notaire au spécialiste, certains passeront un sale quart d’heure au tribunal de l’opinion, quand les yeux du peuple se seront dessillés.

12 mai 2010

On embauche dans les partis.

On se met à la place de Jean-Denis Lejeune qui après ses malheurs que nous avons toujours en mémoire, s’est littéralement retrouvé dans les milieux « branchés » où un salaire d’ouvrier carrossier de la ville de Liège à valeur de pourboire
Après des tribulations sur les moquettes du pouvoir, il était quasiment retourné à la case départ et on se disait comme il serait dur pour lui de retrouver le petit marteau des débosselages.
Sa vente au plus offrant de sa faculté de faire des voix avait choqué dans le monde politique, dans lequel pourtant on n’est pas à une hardiesse près. On trouvait cette démarche indécente. Quoi, se disait-on, voilà quelqu’un qui peut aussi bien défendre un projet MR, qu’un projet socialiste, écologiste ou chrétien ! C’est que les citoyens ne se sont pas encore rendu compte que les partis sous l’emprise de l’économie se ressemblent désormais comme des frères siamois.
Il s’agissait donc pour un citoyen redevenu ordinaire mais bénéficiant toujours d’une certaine potentialité lors d’élections de trouver un job valant trois ou quatre salaires de carrossier.
Démarche humaine et qui se comprend. La solidarité de classe jouait contre lui.
Et puis on se disait aussi que cette mise à l’encan des quelques milliers de voix de préférence possibles allait faire réfléchir les présidents de parti. Jean-Denis Lejeune pouvait être le boomerang qui allait leur revenir à la figure !
C’était sans compter sur Joëlle Milquet.
C’est du donnant-donnant pour la patronne. Lejeune sera placé à un « poste de combat » entendez par là que, s’il est élu, il ne le devra qu’à sa notoriété, celle du fonceur courageux qui a fait beaucoup pour la jeunesse, mais aussi, sous-jacente et qui n’ose pas se dire, « celle du père de la petite » et ça, c’est moins reluisant. Encore que sincèrement, je ne pense pas qu’il ait pu faire ce calcul-là, mais d’autres le feront à sa place.
Milquet est certaine que l’opinion publique, si elle s’emballe vite, oublie tout aussitôt son emballement.
On verra par la suite si elle a eu raison.

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C’est la mode aujourd’hui et c’est « porteur » d’appeler à la rescousse le vedettariat de notre belgitude. Cela économise des frais de publicité, puisque les vedettes sont leur propre affiche ; même si nous avons affaire à des gens qui font de la politique comme on fait speaker de radio ou coureur cycliste, nous avons aussi en activité des avocats en grand nombre qui font de la politique d’avocat ; c’est-à-dire qui manient la langue de bois avec le résultat que l’on sait !
Fin de semaine, nous nous apercevrons que le CDH n’est pas le seul à dégotter l’homme sandwich providentiel.
Des bruits circulent au MR d’enrôler Hakima Darhmouch, la présentatrice vedette du JT de RTL-TVi. Les vedettes de la télé sont vues au fil des ans par des millions de gens. C’est un plus extraordinaire, aussi sont-elles sollicitées et nous verrons sans doute un jour des partis s’affronter comme le parti RTL contre le parti RTBF.
Il est important de le souligner : c’est qu’en se livrant à un parti, le journaliste de télévision nous met en pleine figure ce qu’il pense, c’est son droit quand il sera candidat, ça l’est moins au journal télévisé. Or, ce n’est pourtant pas toutes conversions rapides comme celle de Jean-Denis Lejeune. On pourrait donc penser que tel ou telle journaliste présentateur/trice du JT nous aurait promené sur une soi-disant neutralité.
En dernière nouvelle Hakima Darhmouch aurait résisté aux sirènes MR et à l’entregent mielleux du beau Brummell, alias Armand De Decker.
Grâce lui en soit rendue.
Déconvenue au MR, mais explosion du vedettariat au CDH, avec Enzo Scifo (peut-être ?) et Jean-Denis Lejeune, déjà cité.
Le Ps avait son boxeur, Milquet aura son footballeur, si celui-ci ne fait pas de la résistance comme Hakima.
Il paraît que c’est André Antoine qui a eu l’idée du footballeur afin de regonfler sa liste.
Il y aura d’ici la fin de la semaine d’autres surprises.
La pêche à la star sera-t-elle payante ?
Faire du tapin politique, n’est-ce pas tomber un cran plus bas ?
D’autant que ce n’est pas de cette manière qu’on fera participer davantage l’électeur à la vie politique.

11 mai 2010

L’arthrite aux vieux travailleurs !

Papa Daerden a fait assez de foin au ministère des pensions pour nous faire peur quant au paiement des pensions futures. Il a – si ma mémoire est bonne – parlé de 2015, comme date butoir à l’actuel système.
Si son bois de rallonge est le même que celui de l’état des routes wallonnes dont il fut responsable, on peut craindre le pire pour les retraites.
Coïncidence, on entend le même son de cloche dans un pays comme la France. Devrions-nous passer de la simple préoccupation à l’inquiétude ?
Cessons de nous faire avoir peur, malgré une certaine complicité des partis sur « l’imminence du danger », demandons-nous plutôt à quoi attribuer cette unanimité ?
La première chose qui vient à l’esprit, c’est l’absurdité de ce qu’on entend sur les retraites, les chiffres que l’on annonce avec le vieillissement de la population, la déroute assurée si l’on poursuit « comme ça » sans rien faire.
Peut-on imaginer un seul instant qu’un ministre dans une économie comme la nôtre nous dise que les caisses sont vides et que les pensionnés ne pourront plus recevoir leur pension ou, tout au plus, n'en recevoir qu'une partie ?
Mais, dans les huit jours qui suivent, il n’y a plus d’Etat !
On voit déjà l’effet produit en Grèce avec l’étranglement des petites gens qui remboursent à eux seuls la dette publique (1), alors que, c’est déjà suffisamment tragique, l’Etat va leur ratiboiser dans les 25 % de leur revenu.
Non. Ce qui se passe partout, c’est la volonté du pouvoir de faire des économies sur les plus faibles, afin que les gens les plus à l’aise reprennent une consommation « nécessaire » à la croissance. Cette dernière est déjà revenue aux USA et n’a jamais déserté la Chine. Par rapport à l’économie mondiale, c’est aussi bien l’Europe que la Grèce qui va mal.

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C’est indigne de Daerden – encore socialiste aux dernières nouvelles – et avec lui les socialistes dont l’aigle de Mons en vedette, tiennent le même discours que la droite sur l’état des lieux quant aux paiements futurs des pensions.
Pour équilibrer les comptes et passer enfin à une pension décente des plus vieux de nos concitoyens, refondons l’ensemble des cotations et cessons de déverser des sommes astronomiques pour des pensions de gens qui ont eu la chance d’avoir des salaires énormes – et tant mieux pour eux – tout au long de leur vie professionnelle. Que, par exemple, les taux entre maxima et minima ne dépassent pas 3 ou quatre fois, la pension de base et que cet argent ainsi dégagé soit utilisé pour les pensions basses.
Puisque nos dirigeants ne sont pas fichus de rétablir l’équilibre entre le capital et le travail, il serait tout à fait légitime de mettre en place une taxation des très hauts salaires et des dividendes excessifs qui serait employée – dans une certaine forme de reconnaissance – à mettre un baume sur les vieux jours de ceux qui ont le plus contribué à notre prospérité au fond des usines qu’ils ont pour certains fréquentées près d’un demi siècle avant d’avoir droit à l’aumône qu’on n’est pas gêné de leur allouer, et que l’on assortit aujourd’hui de menaces pour l’avenir !
Cela aurait le mérite de restaurer un peu l’idée que nous nous faisons de la justice fiscale qui en a pris un coup depuis la crise de 2008 !
Et qu’on cesse de revenir sur l’âge légal de la pension qui serait augmenté d’un an ou deux, au détriment bien entendu de ceux qui ont commencé jeunes. Cela serait catastrophique pour beaucoup de travailleurs qui dans l’économie présente ne trouvent plus d’emploi vers la cinquantaine. La retraite – c’est un comble – accentue davantage les écarts de salaire de la vie professionnelle.
Jusqu’à présent, les gouvernements de coalition ne sont jamais parvenus à proposer au pays une politique juste et cohérente en matière de pension.
Il faut saluer la décision du SP de n’entrer dans le futur gouvernement que si on augmente les petites pensions.
Nous verrons ce qu’il en sera réellement après les élections.
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1. La TVA est la taxe parfaite pour saigner à blanc le plus grand nombre, car c’est une taxe fixe que payent les riches et les pauvres de la même manière. Augmenter la TVA comme la Grèce l’a fait est inique ! Quand on pense que le gouvernement grec se dit socialiste ; on a compris qu’il ne faut rien attendre de bon de leurs homologues belges au pouvoir.
L’Europe qui vient de dégager un beau paquet de milliards et s’apprête à constituer un fonds européens afin d’aider les pays en difficulté, part en réalité au secours des banques prêteuses à la Grèce qui, sans cette aide, se verraient à nouveau dans la situation de 2008.

10 mai 2010

J’y vas-ti ?

Droit de vote, vaste débat, toujours ouvert depuis l’avènement de la Belgique, sujet qui ne passionne pas les foules et pourtant mis à l’ordre du jour de RTL de ce dimanche vrébossien.
C’est qu’on va voter le 13 juin et que les sondages montrent que les citoyens en ont ras la casquette d’être sollicités pour le « geste » qui remplit les urnes, puis le vide au point que l’on se demande si voter signifie autre chose que déposer un papier au fond d’une boîte ?
Bien entendu, les politiques sur le plateau pressent le téléspectateur d’accomplir l’acte qui « fait le fondement de l’Etat » ; mais, ils le font un peu comme le chapelier vante le port du chapeau.
Contrairement à ce que pense Pascal Delwit, politologue associé régulièrement aux émissions du genre, l’électeur n’a pas toujours raison. Comment le pourrait-il ? Il ne possède pas toutes les cartes. Ce n’est pas lui qui détermine les places que les partis attribuent souvent par la seule volonté des présidents dans l’ordre utile sur les listes électorales. Ce n’est pas lui qui décide les tours de vis dans le social, plutôt que d’assainir la fraude fiscale. Ce n’est pas lui qui signe les accords et notamment ceux de l’Europe qui se signent quand bien-même on sait l’opinion négative des gens.
C’est le privilège qui permet la réélection de la plupart des personnels en vue et qui font les ministres, privilège que justement l’électeur n’a pas.
Le grand mot est lâché : l’électeur délègue ses pouvoirs. Autrement dit, il n’en a plus désormais aucun.
Pour que cela soit plus ouvert, et encore ! il y aurait toujours matière à critiques, le vote tête de liste devrait être supprimé. L’ordre des candidats devrait être alphabétique. Le nombre de candidats devrait être le plus important possible, sans pour autant faire dix pages. Par exemple 50 candidats maximum pour les grands partis et pour les petits à la proportion de leurs postulants.
Le seul débat interne serait l’admissibilité dans la liste des cinquante par l’éventualité des confrontations des candidats au sein des bureaux.
On fait grand cas de la mixité homme/femme dans les candidatures. Certains partis y ajoutent l’origine visiblement étrangère des candidats, Noirs, musulmans, etc. mais pas à la parité homme/femme, bien entendu. On y inclurait une diversité des professions que cela ne ferait pas de tort à la représentativité. Y en a marre de voir les avocats et les licenciées en science politique truster les emplois.
Alors, seulement, il y aurait une certaine ouverture de la nouveauté par le changement des personnels.
Depuis 1789, date charnière après laquelle on a essayé plusieurs formules dans l’association des citoyens aux décisions, le vote qu’il soit obligatoire ou non, censitaire ou seulement réservé aux hommes, a toujours été suspecté par le pouvoir. Les gens qui nous dirigent depuis, tout en s’ingéniant à vanter les mérites du vote, s’en sont formidablement méfiés. La psychologie des foules, l’entraînement vers des situations extrêmes par des agitateurs inspirés, la naïveté – certains diront l’inconscience - des électeurs, leurs points faibles étudiés, puis exploités par des faiseurs d’opinion agissant pour le compte de pouvoirs occultes, tout enfin inclinerait à penser que le peuple, sans d’habiles correcteurs, ne pourrait gouverner seul.
Comment en effet concevoir que le plus grand nombre déciderait – pour le bien futur de l’Etat – de restreindre les avantages, les salaires, le bien-être, justement les concernant au premier chef, sans que cela ne passe par une égalisation du bas et du haut, des avantages et des privilèges ?
Dès lors, la classe dirigeante prend nécessairement des mesures impopulaires pour assurer à la fois la stabilité économique de l’Etat, mais aussi pour asseoir ses privilèges par rapport aux citoyens ordinaires.
On voit bien que les actuels systèmes dans les démocraties ont toutes le même souci d’appeler l’électeur à exprimer ses choix, tout en lui refusant d’exercer le pouvoir de fait et en limitant aux seules élections la conduite de l’Etat.
C’est une hypocrisie.

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C’est presque la même imposture qu’un régime totalitaire qui, ne pouvant se passer d’un semblant d’appel au peuple, à imaginer le parti unique où les seuls débats sont internes et sous l’œil vigilant du dictateur. Le résultat est approximativement le même. Du système du parti unique au pluripartisme, tout un chacun peut arriver à la même conclusion, les modifications au sommet sont minimes. On pourrait même dire, qu’elles sont plus élevées dans le cas des dictatures où les caprices du dictateur sont plus grands.
Evidemment, les démocraties ont ceci de supérieur que ceux qui la composent venant d’horizons variés se surveillent et s’annulent.
La dilution constante des responsabilités dans les pouvoirs toujours temporaires, même si ce sont les mêmes qui se retrouvent à la tête de l’Etat afin de rattraper les « erreurs » de leurs prédécesseurs – c’est-à-dire eux-mêmes – font que rarement les gens de pouvoir assument leurs responsabilités antérieures. Rare est aujourd’hui celles et ceux qui présentent leur démission à cause d’une faute qu’ils ont commise ou qu’ils assument.
Pour qu’il soit pris au sérieux, le vote des citoyens mécontents de la manière dont l’Etat a été gouverné devrait être assorti d'une loi écartant de la législature suivante ceux qui ont abouti à un échec. Ce serait le moins en cas de dissolution prématurée des Chambres.
On sait à l’avance qu’il n’en sera rien.
Par conséquent, ces élections ne seront qu’une mascarade de plus.

9 mai 2010

L’âge d’or des serpillères.

Mais c’est qu’on devrait les alignés, les enfoirés qui nous racontent des craques depuis 2008 ! Qu’on les empêche par tous les moyens de poursuivre leur carrière dans les prévisions économiques. A commencer par ceux qui défilent à longueur d’année parmi les autres vedettes de nos télévisions chéries et aussi les augures qui se sont infiltrés dans les rangs de nos responsables politiques et qui continuent à nous prédire le beau temps par temps de pluie !
Qu’est-ce ces clowns nous ont promenés sur leur air de mandoline !
Non, la crise de 2008 ne s’est pas arrêtée après que nous eussions permis à nos mauvais génies d’abreuver les banques de nos milliards ! Cette sottise nous la payons cher, puisque ceux qui devraient nous baiser les mains nous les mordent ! Alors, qu’à l’aune de leur logique nous eussions pu les racheter tous pour une bouchée de pain.
Non, ce n’est pas fini, bien du contraire. Aussitôt ragaillardis nos Rastignac, nos Rubempré, Harpagon et autre Shylock, qui s’attendaient à des volées de bois vert et n’en ayant pas reçues, se sont remis à dépecer la bête avec l’aide d’autres spéculateurs attirés par le sang.
Et ce n’est pas difficile de mettre à bas un pays qui perd son énergie de partout, par le seul mystère des cotations et des dettes publiques dans lesquelles les humbles ne sont pour rien !

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Que pourraient-ils raconter à l’ouvrier qui travaille dur et qui croit que puisqu’il fait honnêtement son travail, il va gagner honnêtement sa vie, demain et les autres jours ! Comment lui expliquer que son travail ne vaut plus que la moitié de celui qu’il faisait pareillement l’année précédente ? Comment lui expliquer qu’une botte de poireaux vaut le double du prix de celui de l’année dernière ?
La Grèce marchait déjà sur une jambe avant de s’inscrire dans l’Euro, maintenant elle est cul-de-jatte et on lui jette des pierres. Il ne lui reste plus que la ressource de prostituer ses femmes et de vendre le Parthénon.
A qui le tour demain ?
Le choix est vaste, les carnassiers qui vivent en meute vont-ils se rabattre sur le Portugal, l’Espagne, l’Angleterre ? Les Agences de notation n’ont que l’embarras du choix. Sur l’Euro tout entier sans doute, demain, quand quelques cadavres exsangues seront étendus dans ce Pré aux clercs dans lequel nous avons rendez-vous avec les épéistes de Wall Street, les Mister Hyde aux bazookas qui vérifient ce que nous savions tous déjà sans l’oser pouvoir dire : le fric ne fait pas de sentiment, se fout de la grandeur des siècles, de la pauvreté des gens, le fric, c’est nous qui l’avons créé, il est en nous, il nous pourrit la vie, mais c’est trop tard, nous allons en crever tous, riches et pauvres, ce sera la seule consolation des pauvres, du reste.
Maintenant que l’on sait que la crise de 2008 est toujours là, qu’est-ce qu’on va faire des Guy Quadden, des Alain Minc, des adorateurs de la croissance, des porteurs de gerbes au monument des vieilleries du socialisme ?
Mais ils vont poursuivre leur démonstration, pardi, celle où ils disent qu’on les a mal compris et qu’il faut redoubler d’effort et surtout croire en eux, que l’euro va s’en sortir et que la Grèce va remonter le courant.
Et demain, quand 1 yuan chinois qui valait 0,115055756 euro s’échangera à parité, quand le dollar, alors que les USA sont les plus endettés au monde, sera lui aussi requinqué à notre détriment, qu’est-ce que cet enfoiré de Trichet compte faire ?
Voilà des années que la section « économie » du gouvernement de José Manuel Barroso se cramponne au capitalisme mondialisé, un œil sur l’Amérique et l’autre sur la Chine, l’Europe n’a jamais montré la moindre initiative, suggéré la moindre modification. Seulement ont-ils conscience que nous coulons ? Peuvent-ils imaginer, avec leurs gros salaires, autre chose que des conversations de salon, des conférences sur un état des lieux qui n’a rien à voir avec ce qu’endure les gens de petites conditions ?
Un député britannique a traité Van Rompuy de serpillère humide, il savait sans doute de quoi il parlait.

8 mai 2010

Roastbeef au menu.

Sacrés Anglais ! Après des décennies d’une alternance Tories – New Labor, un vilain petit canard intitulé parti libéral démocrate vient compliquer le jeu des deux autres. Le comble, c’est qu’il n’y a pas franchement de différence entre eux. La notion « socialiste » n’existe pas en Grande Bretagne, contrairement à ce que l’on pourrait croire du Labor.
C’est donc une lutte du centre droit contre le centre gauche et du centre-centre !
On se demande même si Tony Blair qui a été pour la petite histoire quinze ans leader du Labor et premier ministre sans laisser une grande empreinte travailliste, n’est pas le digne continuateur de Margaret Thatcher ?
Sa mise à la retraite n’a pas nui à sa fortune. A défaut de laisser un grand souvenir au 10, Dowding street, il a depuis écumé les salles de conférence du monde entier. Ses tarifs varient entre 500.000 et 1 million d’euros par mois pour des discours, tenue de séminaire et autres speech d’improvisation.
Les Anglais conservateurs en diable, parangons du capitalisme pur et dur, voient la livre sterling partir en fumée dans une situation où ils apparaissent aussi endettés que la Grèce !
Simon Hoggart, le Woody Allen londonien, résume la situation « Comme ailleurs, on incrimine en vrac, la perte de sens civique, le système éducatif et la crétrinisation de la population par les médias ». L’Anglais moyen – mais attention, il tend à disparaître avec la classe du même nom - sent que le vent tourne, mais il n’est pas encore prêt à trouver le moindre défaut à la City. Bien entendu, les couches populaires n’en sont plus là. Depuis longtemps elles ont déserté le Labor Party. Elles errent d’un parti à l’autre ou elles ne votent pas. De toute manière, elles n’y croient plus.
C’est d’Angleterre qu’est venue l’idée de Sarkozy de détourner l’attention des gens sur des problèmes de sécurité, plutôt que de les entreprendre sur les réformes avec lesquelles le citoyen est en délicatesse.

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L’Angleterre est le pays le plus fliqué d’Europe, avec une prime à la délation, des caméras à chaque coin de rue et même, dernière trouvaille, des drones espions !
Scotland Yard a constitué un gigantesque dossier de fiches d’ADN, la loi Stop and Search permet de fouiller n’importe qui. Enfin le ministère des affaires sociales a mis à disposition des délateurs une ligne spéciale afin de dénoncer les tricheurs ! 55.000 personnes y ont été dénoncées sur un peu plus d’un mois !
La tenue sous pression des Britanniques d’une terreur de l’attentat, produit chaque semaine des attentats déjoués, dont une grande partie n’est pas réelle. Ce serait le paravent destiné à masquer l’aventure de l’ultralibéralisme qui a tourné court. La performance chiffrée a fait long feu. Le PIB a reculé de 5 %, alors que la moyenne européenne a été aux pires moments deux fois moindres.
L’humour baptisé anglais sur le continent et qui ne ressemble en rien à l’humour français, a fait place à un désespoir insulaire qui fait de Londres une capitale en deuil des beaux jours passés.
Les loyers y sont aussi chers qu’à Paris. Les employés qui travaillent dans la capitale habitent à une ou deux heures du centre.
On se doute bien que la situation ne pourra rester éternellement dans le caniveau ; certains bookmakers prennent des paris sur le degré suivant de déconfiture : la descente aux enfers d’un pays que le désordre économique projettera peut-être dans l’inconnu à la suite de la Grèce.
Une révolte au pays du libre-échange et du laisser faire pourrait signifier bien plus qu’ailleurs la fin des illusions de la mondialisation harmonieuse.
Maintenant que la livre est à la dérive, certains pince-sans-rire voudraient la voir disparaître au profit de l’euro ! Pourtant la tendance antieuropéenne est toujours bien implantée et il se trouve une majorité d’Anglais pour regretter la timide adhésion du pays à la politique de Bruxelles. C’est même à cause de ces courants insulaires que l’Europe, de traité en traité, traîne la patte et a du mal à se situer au milieu du désastre économique qui pend au nez de tous.
Les huiles de l’Europe sont dans la foulée chargée de tous les maux et particulièrement Herman Van Rompuy, dont les haïkus n’ont pas arrangé l’image de « serpillère humide » que lui a donnée Nigel Farage.
Il est vrai que l’Europe aurait dû écouter le général de Gaulle qui ne voulait pas des ennemis intérieurs. A présent que c’est fait, l’Europe a cru bon grossir de tous les pays qu’elle pouvait ; mais sans leur apporter une cohésion sociale et un avenir crédible.
Il ne serait peut-être pas mauvais que l’Angleterre poursuive ses critiques à l’égard du continent, ailleurs qu’à Bruxelles. Ce serait plus facile pour elle que pour la Grèce, puisque la « perfide Albion » est hors la zone euro.

7 mai 2010

Scoops !

C’est assez répandu dans les rédactions de faire des scoops d’événements insignifiants. C’est moins répandu de tirer matière d’un vide sidéral. Il y faut de l’imagination et du coup d’œil. L’exhibition d’un non-événement est comme l’exposition d’un morceau de glace au soleil. Il faut en saisir très rapidement les contours.
En voici trois spécimens :
Premier exemple :
Philippe Monfils met un terme à sa carrière politique. C’est difficile de faire dix lignes là-dessus. L’intéressé l’a bien compris puisqu’il a écrit un communiqué à l’intention de la presse qu’il a voulu « empreint d’humour », à seule fin d’aider le pauvre type qui doit tirer la langue et son pain d’un non-événement !
Vivre 30 ans de présence ininterrompue au Parlement, sans jamais faire parler de soi, c’est un exploit, il est vrai, surtout sans se poser la question de savoir à quoi un parlementaire peut servir.
A rien, si l’on en croit l’humoriste sur le tard (71 ans) qui, après cette longue période de sommeil a décidé de s’arrêter pour une nouvelle vie qui, dit-il, « sera heureuse, remplie et riche d’activités variées mais… sans politique ». C’était inutile de le préciser pour ce dernier « emploi », c’était déjà fait.
Deuxième exemple :
Les mesures en matière d'emploi prises depuis l'éclatement de la crise économique en 2008 ont permis de sauver au moins 70.000 emplois proclame Madame Milquet, dressant le bilan d'une législature qui se termine de manière anticipée.
C’est à la fin du communiqué victorieux qu’on s’aperçoit qu’en réalité, c’est sur la prédiction de la Banque nationale qui avait prédit une perte de 74.000 emplois pour 2009, qu’on n’en aurait perdu que 38.000. Reste que le calcul de la ministre est incompréhensible. Si elle a sauvé 70.000 emplois des 74.000 prévus, il n’y aurait qu’une augmentation de 4.000 chômeurs ?
On comprend que la ministre plaide d'ores et déjà pour une nouvelle prolongation des mesures anticrise jusque fin 2010, voire 2011. Ainsi d’un désastre national, elle finira par nous faire croire que puisqu’il y a moins de chômeurs prévus, cela va mieux.
Quant aux prévisionnistes de la Banque nationale, on les a vus plus avares des pertes dues aux malversations bancaires de la crise de 2008, crise que, du reste, ils n’avaient pas prévue.

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Troisième exemple :
Gérard Deprez n’est pas Chamfort (Sébastien-Roch Nicolas) célèbre pour ses maximes, même pas Alain Chamfort. Pourtant, il aurait pu écrire
ce n'est que moi
ne craignez rien
ce n'est que moi
votre vieil Alain (vot’ vieux Gérard)
j'demande quand même pas le Pérou
j'demande qu'on m'aime
et puis c'est tout
Deprez vient de sortir un opuscule de 150 pages aux Editions Rhino (autoédition du M CC) qui reprend les articulets du ci-devant dans le bulletin du parti.
Son non-événement commence par une préface où il commente lui-même l’énergie et l’acharnement qu’il a mis dans sa mission (qui d’autre le ferait à part lui ?)
Il s’y montre égal à lui-même, c’est-à-dire se trompant sur ses analyses et ses perspectives d’une année à l’autre. A chaque fois, il met en tête de ses rediffusions un petit commentaire où il lui arrive rarement d’avouer qu’il était à côté de la plaque. Commentaire inutile, comme on s’en aperçoit aisément à lire l’œuvrette.
Son article « Rêve de changement » (juillet 2009) lui tire encore des larmes rétrospectives. En effet, à cette époque, il a perdu son mandat de député européen. La suite n’est que reproches envers Didjé à qui il impute indirectement sa perte d’emploi.
Enfin, il termine sa plaquette par un humour involontaire. Le MR « ne peut croître que s’il dispose d’un principe d’expansion ». A-t-on jamais vu, à part l’être humain qui grandit par l’extension de son corps naturellement jusqu’à sa seizième année, un parti qui grandirait sans membres et affiliés supplémentaires ?

6 mai 2010

Le PS fait peau neuve.

C’est tout à fait admirable. Tout le monde en parle dans les radios, dans les journaux, il s’agit de la liste des candidats socialistes pour les élections qui auront probablement lieu le 13 juin.
C’est un choc ! Rien que des têtes nouvelles. Ce parti n’a pas fini de nous surprendre.
Le choix a été difficile pour Elio Di Rupo quant à la tête de liste de l’arrondissement de Mons. Il a été obligé de trancher seul ! Il a choisi le meilleur : ce sera lui !
C’était la volonté de la base de mettre en avant des hommes nouveaux. Aucun autre choix n’était possible. Elio incarne réellement la volonté du plus grand nombre de rompre enfin avec les anciens dirigeants, d’aller de l’avant avec ceux d’aujourd’hui dans un dialogue constructif, pour rencontrer des gens de bonne volonté qui pensent que le Belge de gauche peut résolument défendre le petit commerce et la patrie en danger, le roi et le CAC 40, bref tout ce qu’un bon socialiste doit apprendre, un œil sur le PIB et un autre sur les voyous qui n’ont pas de travail et qui menacent l’ordre public.
L’inspiration est venue du premier mai, quand Elio a parcouru la brocante que la section de Nivelles a préféré arpenter, plutôt que parcourir quelques rues et risquer l’hyperhidrose des pieds sensibles. Les partenaires de Mons du nouveau candidat en sont accablés. Il leur semble qu’ils marchent dans le bayou envahit par les huiles de BP et que leurs semelles sont spongieuses de l’intérieur !...
Trahis par les pompes de ses militants, le PS n’allait tout de même pas baisser les bras, d’autant que sous les aisselles aussi, ils étaient bons à tordre !
Halte aux mauvaises odeurs a promis Elio. Pari tenu ! C’est donc sur la brocante qu’Elio a eu dans un éblouissement la liste complète et inattendue de ceux qui représenteront le peuple au PS. Ça s’est passé devant les caméras des deux chaînes, quand le candidat Elio s’est assis devant une table qui avait pour lui les dimensions idéales pour toutes les négociations futures.
Les autres têtes nouvelles sont tout aussi inattendues.
Pour Charleroi, la ressuscitée, il fallait un homme charmant. Elio qui s’y connaît en belle gueule en avait une montante. Dix minutes avant qu’elle ne fût connue, personne ne se doutait que ce serait celle de Paul Magnette. Président du club des « cols ouverts » et secrétaire perpétuel des « barbes de quatre jours » l’homme à tout pour plaire. Il est dans le vent, peu connu et admirable de proportion. Son discours est celui d’un défenseur de la liberté, il place avant tout celle d’entreprendre. N’a-t-il pas entrepris de vider Charleroi d’un socialisme défaillant ? Nul doute que s’il le fallait, il s’attaquerait à lui-même ! C’est donc avec la résignation du sage et du modeste qu’il a aussitôt répondu à l’appel des jeunes de sa Région, dont il sera le plus beau fleuron.
Alors pourquoi Rudy Demotte, plaideront les contestataires de l’Aigle de Mons ?
Il n’a pas le physique de Ruy Blas, il se défend de choisir chez le friseur de la cour une moumoute gonflante qui l’eût rehaussé d’autant, il est ambitieux, certes, mais d’une mauvaise ambition, celle qui le verrait bien chassant sur les terres de l’Être suprême ! Mais enfin, il est neuf, lui aussi, à peine sait-on de quoi il est capable, voilà tantôt deux ans qu’il œuvre à la prospérité d’une Wallonie dont les Flamands disent qu’elle continue à leur coûter trois milliards par an ! Ce qui n’est pas pour déplaire à Elio qui aime à confier à qui veut l’entendre que malgré ses échecs Rudy reste un homme de radio grâce à sa belle voix, mais pas un homme de télévision à cause du reste.
Le Hainaut a enfin un chef d’entreprise, bien rodé en connaissance de la classe moyenne qu’il fallait à la ville de Thuin pour sortir celle-ci du socialisme décadent, afin de la plonger dans le socialisme du petit commerce et de la libre entreprise. C’est Paul Furlan, belle gueule aussi, troisième (il en faut cinq) pour remixer le tube Ymca de Village People, Elio ayant choisi de faire l’Indien. Le ministre Paul Furlan poussera la liste des suppléants dans le Hainaut.
Nul doute qu’il est promis à un grand avenir
Autre bel homme, c’est le fils Mathot. Il souffre cependant d’une tare, il est Liégeois. Elio ne supporte plus la Fédération liégeoise qui veut toujours faire bande à part et qui a failli ravir à la Ville de Mons le sceptre de Ville culturelle ! Il adore Papa parce qu’il jette le discrédit place Sainte-Véronique et s’il a toléré Mathot, c’est qu’il est le fils de Guy, un homme dont la réputation douteuse n’était plus à faire.

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Bètchette Onkelinx à Bruxelles entend bien torpiller Maingain pour faire des voix et signer tout de suite la scission de BHV. C’est la seule femme pour laquelle Elio a de l’estime, après que la sombre Marie Arena l’eut beaucoup déçu. C’est sa Georges Sand. La seule aussi en qui il aurait confiance, s’il n’était pas méfiant indistinctement envers tout le monde.
Comme on voit l’équipe du renouveau est fin prête. Les lecteurs seront ravis de se ruer le 13 juin pour proclamer des candidats issus des rangs par leur seul mérite.

5 mai 2010

L’art d’entretenir des danseuses.

On s’en doutait : le rapport qualité prix de nos élus, vu ce qu’ils font pour nous, n’est pas à notre avantage.
C’est un organisme financier (Petercam - Group-Private Banking-Institutional Asset), qui l’écrit.
Méfiance donc, quand il s’agit d’une information venant des milieux financiers. Et pour cause, depuis la crise, les erreurs des économistes et les tromperies des banquiers, il est impossible de se fier à ces gens-là. J’ai ouvert Internet sur les statistiques de l’OCDE (Organisation de Coopération et de Développement économiques), afin de me faire une opinion.
Une avalanche de chiffres et des montagnes de graphiques rendent difficile le travail d’interprétation. Cela devient plus simple en se bornant à la Belgique. Il suffit après de suivre le plus et le moins performant des pays cités, afin de nous situer entre les extrêmes.
Le constat est clair : Petercam a raison.
Question gaspi, c’est indubitable nous frisons le bas du tableau. Quand on voit la structure de la fédération belge, avec ses gouvernements, ses autorités subdivisées en autorités identiques mais localisées, le foisonnement doublé, voire triplé des institutions, avec en plus l’organisation parallèle des provinces, assurant l’autorité royale sur un schéma unitaire, on a compris : notre système garantissant une cohabitation acceptable entre deux communautés linguistiques, nous coûte horriblement cher.
Qu’on se méfie, si nous sortons notre épingle du jeu par rapport à la Grèce, c’est parce que nous sommes parmi les pays les plus taxés au monde ! Question pléthore de chefs et de sous-chefs, de ministres et de députés, nous les battons largement.
Ce ne serait qu’un demi mal si, des ministres aux hauts fonctionnaires, le haut personnel avait des initiatives en proportion de ce qu’il coûte..
Hélas !
A-t-on jamais vu aussi ailleurs que ce sont les danseuses qui fixent le prix de leurs entrechats !
C’est dire si ça se déchaîne au Parlement et à l’Europe quand il est question d’adapter les émoluments de la glose démocrate sur le coût de la vie. Ils échappent à la logique de notre index !
Ainsi, incapables de sortir de la crise, recalés pour les changements nécessaires d’un capitalisme mondialisé, gauche, droite, fasciste, démocrate, nationaliste et internationaliste, nos tribuns du dimanche se sont hissés à la 3me place mondiale des gaspilleurs d’argent public.
C’est quand même une performance. Et ça va continuer avec BHV. Toute recomposition de structure amène avec elle son lot de hauts fonctionnaires. Ça va saigner au portemonnaie.

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Pourquoi mettons-nous nos ours dans des écrins ? C’est parce que nous ne les percevons qu’en tutu et sortant du Bolchoï !
Nous aimons voir nos hommes et nos femmes d’Etat bien mis, le col blanc impeccable sur un veston bien coupé, pour les hommes, toilette changée à chaque apparition pour ces dames.
Armand de Decker, c’est notre beau Brummell, champion des élégances. C’est lui qui donne le « la ». Côté dames, la galanterie m’empêche d’en désigner la plus vamp….
Nous savons aujourd’hui qu’ils mettent un point d’honneur à nous donner le plaisir de les voir impeccables et heureux.
Nous n’aimons pas qu’ils sortent des réunions, avec une barbe de trois jours – quoique la barbe soit à la mode – comme Di Rupo l’autre soir, col ouvert et l’air d’avoir l’âge que l’état-civil lui donne, la moumoute (en est-ce une ?) de travers et comme passée à l’encre de Chine !
Nous détestons l’idée d’Ecolo de venir aux réunions à bicyclette ou comme le dernier Melchior des Wathelet, en scooter. C’est de l’ostentation !
Nous admirons les frimeurs en grosses voitures, avec le chauffeur – frère de lait du ministre – en garde-du-corps. A l’arrière le ministre assis à côté d’une montagne de dossiers sourit à la foule , comme Saint-Nicolas jadis aux enfants du Grand Bazar. Nous aimons quand Joëlle Milquet à la suite d’une manœuvre que nous ne percevons pas, baisse la vitre de la portière, afin de pousser le nez dehors pour dire qu’elle n’a rien à dire aux journalistes transis de froid.
Oui, ce rituel de luxe et de gaspillage maintient le moral quand nous remplissons notre déclaration d’impôt. C’est pour eux et pour eux seuls que nous travaillons et cela suffit à notre joie intime. C’est comme voter : nous savons que cela ne sert à rien et nous y allons quand même, rien que pour eux, pour qu’ils ne s’inquiètent pas, pour qu’ils ne soient pas cooptés !
Un seul regret, celui de ne pas connaître l’adresse de la halle aux poissons dans laquelle Sabine Laruelle va s’approvisionner, tant elle nous apparaît adorable quand elle nous dit « Ils ne sont pas frais mes merlans des classes moyennes ? » sur un ton indigné qui lui va à ravir, avant d’interpréter « La fille de Madame Angot » du regretté Lecoq :

Marchande de marée,
Pour cent mille raisons,
Elle était adorée,
A la halle aux poissons,
Jours de fête et dimanche,
Quand on l'asticotait,
Les deux poings sur la hanche,
Elle se disputait

4 mai 2010

Vademecum de l'atome à vendre…

Chose curieuse personne n’a relevé au sommet « de la raison » organisé par Obama sur le parc des bombes atomiques dans le monde, la quasi absence des représentants d’Israël, à part le pâlot Dan Meridor, vague ministre à la Knesset, errant dans les couloirs.
Et Bibi, où était-il ?
On fait comme si… mais tout le monde sait qu’Israël à la bombe !
Au moment des effets de muscles pour clore le bec de Mahmoud Ahmadinejad, la situation ambigüe d’Israël fait désordre.
On reproche à l’Iran de vouloir sa bombe, car ce pays a adhéré au traité de non prolifération ; tandis qu’Israël l’a depuis près de 50 ans, mais il est vrai sans adhérer !
Obama fait comme si l’allié privilégié des USA ne l’avait pas, pour lui demander de signer diplomatiquement avec les autres Etats, embarras de Netanyahou, d’où son absence et gêne de tous les représentants étrangers qui ne sont pas tous des fans d’Israël.
La mascarade date de 1969 et des accords secrets entre les USA et Israël. Ce dernier ne reconnaît pas disposer de l’arme suprême… à condition qu’il s’abstienne de procéder à des essais extérieurs de ses laboratoires. En contrepartie, les USA ne posent pas de question.
Ce traité secret connu de tout le monde, c’est beau comme du Dehaene travaillant sur BHV.
On dit même que Nixon aurait assuré Israël que les USA feraient barrage à toute tentative de contraindre Tel-Aviv à signer le traité et d’être forcé d’accepter des inspections de ses installations par l’ONU.
Les USA ne sont pas seuls dans la combine, la France y est également pour quelque chose. N’a-t-elle pas construit la centrale atomique de Dimona d’où tout le programme guerrier est parti ?
Qu’on se demande après pourquoi Mahmoud écrase les prix des centrifugeuses et veut sa bombinette pour 2011.
Sans possibilité de faire éclater ses bombes en plein ciel ou en silo, Israël s’est démerdé pour piquer les secrets de fabrication par ses services un peu partout, voire à acheter aux savants russes quelques petites gâteries, sans compter que le grand frère de Washington a dû vérifier ses devoirs et les corriger d’une main fraternelle.
De sorte que les experts étrangers s’accordent pour évaluer entre 200 et 300 ogives nucléaires la possibilité de faire mal à des voisins contestataires de l’Etat juif.

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On murmure aussi que le même Etat aurait trois sous-marins équipés de missiles, cela le hisserait au niveau supérieur de la puissance de feu nucléaire, presque à égalité avec un pays comme la France. Ce qui évidemment n’est pas rien et mérite réflexion.
Evidemment, en sous-main Israël tente de rassurer les dirigeants des pays qui s’inquiètent de cet arsenal. A entendre ses diplomates, ils ne seraient pas les premiers à utiliser ces armes.
Voire, justement l’Iran met les nerfs des nantis de la bombe à rude épreuve.
Le secret de polichinelle commence à peser chez les dirigeants israéliens. Certains estiment que s’ils avaient affiché franchement leur frappe nucléaire peut-être bien que cela aurait fait réfléchir leurs adversaires.
Ce en quoi ils auraient tort attendu que toutes les guerres conventionnelles qu’ils ont menées contre les pays arabes leur ont, à chaque fois, permis d’agrandir leur territoire ! On se demande même en voyant la carte, ce qu’il serait advenu du nouvel Etat hébreu sans ses guerres ?
Reste que dans le concret, l’Iran poursuit à petite vitesse sa capacité nucléaire, elle aussi à la sauvette, probablement avec la complicité du Pakistan et au tout début du programme avec celle de la Russie de Poutine.
Jusqu’à présent, personne dans le club atomique, n’a encore utilisé des armes qui restent en stock dans les arsenaux depuis la fin, de la dernière guerre mondiale.
Mais, avec des religieux au pouvoir en Iran, surtout quand on entend les déclarations de certains, comme par exemple le cinglé qui a déclaré que le volcan islandais qui empoisonne le trafic aérien était la réponse de dieu aux femmes qui se dévoilent, on peut s’attendre à tout.

3 mai 2010

La chiasse en public.

On a vu ce dimanche à la RTBF ce que valait la fameuse entente des Francophones à quarante jours des élections.
La chiasse en public, ce n’est pas beau à voir.
Les deux dames de l’Olivier, toutes troussées sur leur chaise percée, déféquaient sans retenue, au point que le pauvre Maingain qui avait par malchance pris le siège à côté, en était tout éclaboussé.
Au micro de la RTBF mesdames Onkelinx et Milquet ont donné une bien piètre image de la solidarité nécessaire devant la demande flamande de scinder BHV.
Maingain, éperdu, ne savait plus où se fourrer.
Jean-Marie Dedecker est allé jusqu’à féliciter Onkelinx en lui passant le rouleau de papier hygiénique ! Un peu avant, elle lui avait rappelé son origine flamande, histoire de se positionner au cas où ça tournerait mal pour se reconvertir sur la Lijst de l’ancien judoka.
Ce fut une belle mascarade qui donne une idée de la façon dont BHV va se terminer après les élections, sauf si l’extrême droite flamingante l’emporte, alors ces dames tireront la chasse d’eau et reprendront l’entente avec Maingain là où elles l’avaient laissée.
Pourtant, voilà à peine quelques mois, nous étions au début de l’année, le démineur-banquier n’avait pas encore été sollicité, la nomination des bourgmestres faisait partie des conditions sine qua non à tout accord préalable.
Di Rupo montait au créneau comme les autres et Javaux entre deux paters disait que Bruxelles valait bien qu’il ratât une messe à la collégiale d’Amay.
Je vois encore Di Rupo et Reynders à l’union sacrée, avec Milquet, leur détermination et Javaux venu en renfort pour avaliser la soudure parfaite des Francophones.
Evidemment le trône ne vacillait pas encore, le patriotisme du quatuor n’en était pas à monter la garde devant un Laeken assiégé. Leterme faisait encore illusion sur la capacité que les partis francophones avaient de le piéger.
Il aura suffi d’un démineur oubliant de déminer du côté linguistique qui lui est cher, pour voir l’affolement gagner le landerneau.
Reste que nos girouettes n’ont pas fini de tourner.
En Flandre, 36 % des électeurs ont voté pour les partis séparatistes à cette foireuse législature. Et si dans 40 jours ils étaient majoritaires ? Sinon, s’ils obtenaient des voix leur permettant d’être une minorité de blocage ?
C’est alors que ces dames courraient au watercloset.
Question des responsabilités, en Wallonie on est paré.
La faute « mère » qui fit tomber le gouvernement incombe au jeune Alexandre De Croo et au VLD. Un couplet sur les libéraux du MR qui doivent faire avec le FDF, dédouane Milquet et Di Rupo puisqu’ils sont prêts à faire l’impasse sur les bourgmestres, le droit des francophones de la périphérie, enfin sur tout ce qui fâcherait le CD&V, le SP et Groen. Ces partis flamands restent les seuls à vouloir défendre le roi, le drapeau, la muette de Portici et ce qui reste des Institutions de la Fédération.
Car ce qu’il importe maintenant, c’est d’en finir avec BHV.
C’est leur dernière chance, en quelque sorte. Il n’est plus temps d’ergoter et de chipoter sur des virgules. Ce qui était impossible devient parfaitement faisable.
Surtout « pas touche » à la sécurité sociale ! Personne n’a relevé les paroles de Dedecker selon lesquelles la Flandre refilerait plusieurs milliards d’euros pas an à la Wallonie !
Les partis wallons sont verts, la possibilité d’une fin programmée leur file l’Alzheimer d’Adolphe dans les derniers jours de Berlin, quand il passe en revue les dernières recrues d’une Volkssturm de gamins sacrifiés.
C’est que l’électeur flamand pourrait casser l’engouement dynastique francophone. Di Rupo et Javaux auraient beau voler au secours du roi, au nom des priorités délaissées comme les pensions, l’emploi, la sécu, etc. ces merveilleux prétextes de campagne, ces messieurs dames de la social-démocratie l’auraient bel et bien dans le fion.
Puisque voilà le MR baptisé parti extrémiste, reste à savoir ce que va faire Didjé lesté de Maingain. Le MR est presque obligé de respecter les priorités élaborées par les partis francophones, du temps heureux où Di Rupo pouvait encore marchander et Milquet, ergoter, devant les foules admiratives.

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Ce qui est à épingler, c’est la teneur des discours inchangés de l’Olivier de 2007 à 2010 : l’accord BHV était de l’une à l’autre date « imminent ». Mieux, Verhofstadt était avant cela, lui aussi à la veille d’un accord, c’était toujours la faute à un parti que l’Olivier n’aimait pas trop, si on ne parvenait pas à s’entendre.
Voilà que nos héros sont dorénavant prêts à signer n’importe quoi, tout de suite, y compris un nouveau Fourons, plutôt que la séparation, plutôt que de dire : « Sire, vous devriez sortir par la porte de derrière », on attend des énergumènes venus d’Anvers !.
Hélas ! on vote en juin et il faudra au moins attendre septembre – si tout va bien – pour contresigner les propositions Dehaene, toute affaire cessante et sans relire. Tel sera le topo de nos clowns, depuis leur chapiteau aux trois couleurs.
Disons-le tout net, les trois partis de l’Olivier sont en train de laisser tomber les Francophones de la périphérie bruxelloise.
C’est drôle comme ça paraît moins lâche quand l’opinion à la trouille aussi et pense pareil !

2 mai 2010

Un Premier mai d’hyperhidrose des pieds.

Elle n’est pas très joyeuse, cette fête du Premier mai 2010 !
Le bilan ne cesse de s’alourdir de tous les désordres de la dérive du capitalisme qui tourne à l’avantage de Big-Brother.
Et qu’est-ce qu’on nous refile à Liège, rayon nouveautés au PS ? Papa qui cède sa place de leader local au fils Mathot ! La voilà la relève : c’est ce que le bourgmestre appelle un air neuf. Pourvu que cela ne soit pas un courant d’air ! Il y en avait déjà pas mal aujourd’hui, autour du kiosque d’Avroy. D’année en année, les troupes de la social-démocratie s’amenuisent drôlement.
De la période 1900, années au cours desquelles les enfants de 10 ans descendaient dans les mines de charbon, jusqu’à l’exaltation des vertus du travail en 2010, qui se traduit par moins de contrats à durée indéterminée et plus d’intérims, les dirigeants des « démocraties » ont toujours suivi le système économique libéral dans toutes ses manifestations et dérives, sans jamais réfléchir à ce qui pourrait être expérimenté d’autres.
Le résultat ? Il se lit dans le bilan social. Il est accablant…
Impossible de faire pire. Les gens vivant à la limite ou sous le seuil de pauvreté sont de plus en plus nombreux.
A croire que les citoyens sont sourds ou idiots, atteints d’un égoïsme à très courte vue, mais le marasme actuel loin d’éveiller les consciences les éteint d’autant mieux.
L’effondrement probable de l’ensemble de la société libérale – sans doute dans moins de dix ans - ne semble pas plus émouvoir que cela.
Sur les podiums autour desquels se rassembleront les militants de gauche, on entendra les mêmes sornettes que l’on entendait déjà en 1960, avec en plus des allusions sur la situation politique en Belgique. Rien, ou presque rien, ne sera dit contre le système économique, sinon l’excessif discours de la table rase, tout sera concentré sur les patrons et les directions en délicatesse avec leurs travailleurs, comme si les décideurs étaient en-dehors du système économique, comme s’ils étaient les démiurges plutôt que ses serviteurs, quoique d’un rang infiniment supérieur au nôtre, du capitalisme mondial !
C’est contre cette impuissance de tous qu’il faudrait lutter en ce jour traditionnellement dédié aux travailleurs.
Non, mille fois non, le système économique actuel n’est pas une fatalité.
Dès lors qu’il n’accomplit plus sa mission qui était d’apporter une amélioration au sort du plus grand nombre, il faut en examiner les défauts, les tares et les pentes naturelles. Voir ensuite quelles sont les mesures propres à le transformer pour qu’il devienne acceptable pour tous.
Et, ma foi, si la mécanique n’est pas capable de tourner pour l’intérêt général, s’il se confirme que la thèse d’Alain Minc selon laquelle l’enrichissement individuel contribue à l’amélioration des conditions de vie de chacun, est partagée également par les dirigeants de gauche, alors tous les moyens devront être mis en œuvre pour casser la machine et les dirigeants.
Il se pourrait que le PS français de Martine Aubry ait compris le message et soit en train de revenir sur le rôle de la social-démocratie dans l’avachissement du socialisme et le pourrissement du système.

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C’est peut-être le seul intérêt de ce Premier mai en Belgique, celui de savoir si sur nos places où se regroupent les cortèges, le discours sera infléchi dans le sens de celui de Martine Aubry, sans vouloir dire, pour autant, que ce sera le meilleur et qu’enfin, le voile se déchirant, les dirigeants socialistes se remettent enfin à faire du socialisme !
Depuis longtemps, les discours du Premier mai me sont devenus insupportables.
On dirait que les dirigeants, à force de sous-estimer la capacité des foules à comprendre, en soient venus à tellement de simplisme qu’on se demande si dans l’entraînement de nous prendre pour des imbéciles, ils ne le soient devenus, eux d’abord, de façon rédhibitoire.
Ce qui complique encore « cette journée de lutte » est évidement la situation politique de ce foutu pays avec des élections en catastrophe et qui le seront peut-être, de sorte que l’urgence pour les partis - droite et gauche confondues – serait de mettre au point un programme électoral qui, comme tous les programmes électoraux, ressemble à une parade foraine où l’on vous prédit le sensationnel et l’inouï à l’extérieur, dans le seul but de vous faire prendre un ticket à la caisse, car à l’intérieur, il n’y a rien à voir !
Reste la seule pensée qui vaille, celle que j’adresse aux personnels de Carrefour en lutte contre une direction qui veut préserver à tout prix un pognon qu’elle n’a déjà plus, puisque son pognon c’est le travail des autres… dont elle entend bien se séparer. Allez comprendre ?

1 mai 2010

Crise : simple en Europe = double en Belgique


Tandis que les Flamands testent notre capacité de résistance à leurs exigences et que les politiciens francophones expérimentent leur capacité à tout accepter par veulerie, la vie se poursuit partout ailleurs en Europe et dans le monde.
Le système économique n’a pas changé. La mondialisation se poursuit. Contrairement à Alain Minc, le prophète de l’homme à la Rolex, elle n’est pas heureuse, ou plutôt, elle n’est heureuse que pour 5 % de la population mondiale. Ce qui est fort peu.
C’est encore heureux que nous ne soyons pas encore classés en fonction de notre situation politique intérieure. En tout cas, pas encore comme la Grèce ou le Portugal. Ça viendra, sans doute, au train où vont les choses.
Nos grotesques péripéties ne nous ôtent pourtant pas la capacité de nous rendre à l’évidence : la crise économique est loin d’être terminée et la Grèce qui cumule la récession et la mauvaise gestion fait face actuellement à une offensive des happe-chairs du système capitaliste, avec des taux d’emprunt jamais vu ! Indicateurs macroéconomiques dans le trente-sixième dessous au plus bas de la note souveraine du pays, les spéculateurs doutent de la capacité des Européens à fournir les sommes promises pour renflouer Athènes. Les mauvaises nouvelles s’accumulent entraînant un décrochage des places financières.
Le Portugal n’est pas encore descendu aussi bas, mais sa situation n’est guère enviable non plus.
Qu’est-ce que nous avons à voir avec ce micmac ?
Tout ! Parce que si l’euro a été jusqu’à présent une bonne chose en soutenant les anciennes monnaies plus faibles et converties à la monnaie européenne, par rapport au mark, l’Allemagne et dans une certaine mesure la France, ne peuvent pas à elles deux soutenir l’euro indéfiniment. Si bien que l’euro risque bien de se retrouver dans la tourmente grecque, avec la conséquence de voir le pouvoir d’achat si faible déjà de nos pensionnés et de nos allocataires sociaux devenir une galère supplémentaire à la survie du quart de notre population.
Une part de la responsabilité de la crise de l’euro qui se profile est due à Jean-Claude Trichet, président de la Banque centrale européenne depuis sept ans. Il a beau avoir été promu dixième destinataire de la « Vision pour l'Europe Award », il n’en demeure pas moins le visionnaire d’un capitalisme aussi conventionnel que possible, basé sur l’esprit d’une monnaie forte. Alors que l’euro dans son estimation la plus conforme devrait valoir 1 dollar 15 au maximum, Trichet dans sa lutte incessante contre l’inflation, a fait naviguer notre monnaie jusqu’à 1 dollar 45 et plus, plombant nos importations, ce qui n’aura eu aucune influence sur la probabilité d’une inflation de la zone euro.

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L’état des Bourses en séance de ce mardi en dit long sur la situation actuelle : Paris s'écroule à la clôture pour perdre 3,82 % et passer sous la barre des 3 900 points. Lisbonne plonge de 5,36 %, Madrid de 4,19 %, Bruxelles de 3,34 % et Milan de 3,28 %. Francfort a fini en baisse de 2,73 %, tandis que Londres perdait 2,61 %. L'onde de choc se propage jusqu'à New York, où le Dow Jones perdait 1,12 % à la mi-journée, et le Nasdaq 1,40 %.
Ce n’est pas encore la panique, mais ça commence à y ressembler.
En Belgique, le roi continue ses consultations. TF1 met la Belgique à l’envers sur une carte farfelue, c’est dire si le monde s’en fout de notre cuisine intérieure.
C’est qu’ils sont deux de la zone euro à battre de l’aile :
"C'est un moment décisif. Le pays doit répondre à cette attaque des marchés", a réagi le ministre des finances portugais, Fernando Teixeira dos Santos, dans un communiqué. "Nous devons rester calmes et ramener les marchés à la sérénité. Comme par le passé, nous ferons ce qui est nécessaire pour réduire le déficit et promouvoir la compétitivité de l'économie portugaise."
Deuxième maillon faible de la zone euro après la Grèce, le Portugal concentre presque toutes les craintes d'une contagion de la crise grecque aux autres pays.
S’il y a chute de l’euro ou pire destruction de la zone euro par le désistement de ses membres les plus faibles : Grèce et Portugal pourraient se retirer pour régler leur dette par une inflation extérieure à la zone euro et l’effondrement de leur monnaie redevenue nationale, ou pire encore le retrait de l’Allemagne qui retrouverait un mark fort, ce ne serait pas une crise de la même nature que celle de 2008, mais sans doute serait-elle plus localisée, mais tout aussi redoutable.
Il n’y a pas que la gestion déplorable d’un pays comme la Grèce qui est en cause, ses mensonges sur l’état des lieux pour entrer dans la zone euro, son incapacité à imposer justement les citoyens, il y a aussi toutes les promesses non tenues d’un assainissement du système bancaire, mondial avant d’être européen il est vrai, et surtout l’incapacité de l’Europe à sortir de l’ornière mondialiste que ses Commissaires persistent à imposer.
Le Français Jean-Pierre Delevoye a tenu, dans un réquisitoire qu’il destinait à la France, un langage qui pourrait être aussi bien celui de la Belgique et du reste de l’Europe : « La loi n’apparaît plus comme le bouclier du plus faible contre le plus fort, mais comme une nouvelle arme aux mains du plus fort pour asseoir sa domination contre le plus faible ». Cette phrase résonne particulièrement à nos oreilles en ces jours où il semble bien que MM. Dedecker et De Wever traduisent par nationalisme ce constat du capitalisme.